Ibrahim Amadou : «J’ai su saisir ma chance» À 24 ans, le capitaine des Dogues est désormais l’un des tauliers du vestiaire lillois. Ses performances et sa régularité en 2017, malgré les résultats en dent de scie de son équipe, en font notre Lillois de l’année. Par OLIVIER FOSSEUX Saturday, December 30, 2017 - 17:32
– Comment résumez-vous votre année 2017 ?« (Il sourit) Personnellement, mon année n’est pas trop mal. Mais collectivement, c’est plus difficile car on a eu trois premiers mois compliqués avant de prendre confiance et de se sauver. On a alors changé d’entraîneur. Marcelo Bielsa m’a vraiment beaucoup apporté. Avec lui, je me suis libéré sur le terrain. Sur l’année, je n’ai pas manqué beaucoup de matchs. Souvent, la trêve arrivait quand j’avais des petits soucis physiques. Cette fois, la machine a tenu le coup. »
– N’avez-vous pas eu l’impression de vivre trois ou quatre saisons en quelques mois ?« Depuis que je suis à Lille, ça change sans arrêt d’entraîneur (six depuis qu’il a rejoint le LOSC en juillet 2015). Mais ça m’a fait grandir plus vite car j’ai connu des méthodes de travail différentes. Hervé Renard me voyait comme défenseur central, mon poste de formation. Puis, Frédéric Antonetti m’a testé au milieu de terrain et m’a fait comprendre qu’il comptait sur moi à ce poste-là. J’ai su saisir ma chance. C’est surtout grâce à lui que j’en suis là. »
– Gardien de but, ça restera une expérience unique à Strasbourg ?« (Il éclate de rire) Je pense, oui. C’est vraiment un match à part. On est sous pression, on a déjà effectué nos trois changements et Nico (De Préville) va dans les buts quand Mike (Maignan) se fait expulser. Là, on encaisse un but et le coach me dit de prendre le poste. Je suis un peu surpris car jamais je n’aurais cru jouer gardien en Ligue 1. Et c’est vraiment un poste qui n’est pas facile. Ado ou au centre de formation à Nancy, j’allais au but pour rigoler un peu. Là, ça m’a calmé ! »
– En L1, vous ne mettez qu’un but cette saison. Est-ce que vous devez axer votre travail dans ce domaine ?« Aujourd’hui, je dois apporter plus offensivement, par des passes décisives ou des buts. Si je parviens à passer ce cap-là, ça ferait de moi un joueur plus accompli. On est quand même dans une situation où il faut privilégier le travail défensif et ne pas partir à l’abordage. Si on était mieux classés, je tenterai d’autres choses. »
– Est-ce compliqué de passer capitaine après Rio Mavuba ?« C’est clair que Rio était emblématique. Il a gagné des titres ici, joué la Ligue des champions. Je n’essaye pas de le copier mais d’avoir ma propre personnalité. Je suis plus discret comparé à lui. Quand il y a des choses qui ne vont pas, je suis capable de les dire. Pendant l’époque Bielsa par exemple, on s’est réunis dans la salle vidéo pour mettre les choses au point, quitte à pointer certains joueurs du doigt. À Montpellier (0-3), je fais partie de ceux qui sont intervenus et j’étais vraiment énervé. Mais après la victoire à Lyon aussi j’ai parlé. On voit qu’on est capable de faire de bonnes choses. On doit juste être plus régulier. »
– Cette timidité est-elle liée à votre éducation ?« Oui, je crois. Je suis quelqu’un de calme, je ne me prends pas la tête. Il faut vraiment faire fort pour me mettre en colère. On me respecte, c’est le plus important. Ma mère m’a bien éduqué. J’ai grandi à Paris jusqu'à l'âge de 15 ans avant de rejoindre Nancy. Elle a toujours fait attention à mes fréquentations. Et c’est encore le cas aujourd’hui. »
– Votre contrat se termine en 2020 à Lille. Comment envisagez-vous l’avenir ?« J’en ai discuté avec les dirigeants. Je suis bien à Lille mais dans un futur proche, mon souhait est d’aller à l’étranger. Il y a des championnats comme l’Angleterre, l’Allemagne ou l’Espagne qui m’attirent. C’est dans un petit coin de ma tête. J’ai déjà eu des opportunités de partir (Schalke 04) et je ne l’ai pas fait. Car je voulais emmagasiner de l’expérience en Ligue 1 et ne pas partir en étant in connu. »
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