Zemelek a écrit :Source of the post Mais bordel 800000 euros envolés, tout va bien.
"On va revoir nos procédures."
REGION
05/10/2018
Grandes questions autour d’un casse à 800 000 € d’argent public !
PAR LAURENT DECOTTEet benjamin
duthoitregion@lavoixdunord.fr L’entreprise NGE sur le chantier du contournement pour lequel elle attend un versement de 800 000 €. PHOTO CHRISTOPHE LEFEBVRE
Comme nous le révélions hier, le Département du Nord a été victime d’une arnaque aux faux ordres de virement sur une somme de 800 000 euros. Comment cela a-t-il pu être possible ? Y a-t-il eu des failles ? Quels réseaux sont derrière cette énorme arnaque ? Et qui va payer ?
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NORD.
« À ma connaissance, plusieurs entreprises ont déjà été arnaquées de la sorte, mais une collectivité, c’est une première. » Fondateur du site Warning Trading, Nicolas Gaiardo traque la cyberarnaque.
Il y a eu un bug, une faille. Au Département de Seine-Saint-Denis, il y a une vingtaine d’étapes avant un tel virement.
Revenons sur les faits. Dans le cadre des travaux du contournement nord de Valenciennes, un homme s’est fait passer pour un agent du Département auprès de l’entreprise de travaux publics NGE. Exerçant par mails (avec des adresses officielles) et téléphones, il récupère des renseignements et des documents. L’escroc s’en sert pour émettre une facture auprès du Département du Nord dont il s’acquitte : 800 000 €.
La collectivité a découvert l’arnaque en septembre après l’envoi de la véritable facture et a aussitôt déposé plainte. L’enquête menée par la brigade financière de la PJ de Lille n’en est qu’à son commencement, mais ce genre d’escroquerie est une spécialité de réseaux franco-israéliens dont Nicolas Gaiardo nous décrypte les mécanismes. « Traditionnellement, le virement est fait vers un compte en Europe : Pologne, Slovaquie, Géorgie… C’est cette banque qui joue le rôle de décaisseur. Car l’argent part ensuite en Chine pour revenir en France, souvent via l’achat de matériel informatique au sein de la communauté chinoise. C’est l’opération blanchiment. Mais les donneurs d’ordre sont en Israël et ce sont eux qui prennent la plus grosse part. »
Les investigations s’annoncent complexes, même si Nicolas Gaiardo indique que « contrairement à l’arnaque aux particuliers, rarement élucidée, celles aux entreprises, sur de plus gros montants, l’ont déjà été ».
Tout espoir de mettre la main sur le magot ne serait donc pas perdu, mais le préjudice est pour l’instant porté par NGE. Un géant du BTP aux reins solides, certes : basée à Tarascon, la société affiche 11 000 collaborateurs et 1,86 milliard de chiffre d’affaires. Mais un géant qui ne se laissera pas priver de son dû.
NGE n’a pas souhaité réagir à cette affaire ni aux déclarations ambiguës du Département : « Pour nous, la facture, même fausse est payée », botte ce dernier. Avant d’ajouter : « Il faut trouver une solution pour dédommager l’entreprise. Il est vraisemblable qu’elle sera remboursée par la Direction générale des finances publiques. » Il n’est pas question d’assurance. « C’est le contribuable qui va devoir payer cette erreur ! », ont bondi internautes et lecteurs (1).
Y a-t-il eu erreur ? Hier, le Département ne souhaitait plus répondre à nos sollicitations. Mais le chef de l’opposition socialiste, Didier Manier, réagissait : « Il y a eu un bug, une faille. En Seine-Saint-Denis, par exemple, j’ai appris qu’il existe une vingtaine d’étapes avant un tel virement. » Nicolas Gaiardo d’abonder : « Visiblement, les règles de base n’ont pas été respectées. Sur une telle somme, vous passez au minimum un coup de fil avant.
Il vaut mieux donner à réfléchir que de chercher à convaincre.