curiste a écrit :Source of the post Voyage au bout de la nuit facile à lire....mais bien sûr.....
Je viens de le finir, pourquoi je te dirais que c'est facile, si ça ne l'est pas.
C'est écrit en style parlé, et c'est facile à lire.
Ça a débuté comme ça. Moi, j’avais jamais rien dit. Rien.
C’est Arthur Ganate qui m’a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C’était après le déjeuner. Il veut me parler. Je l’écoute.
« Restons pas dehors ! qu’il me dit. Rentrons ! »
Je rentre avec lui. Voilà.
« Cette terrasse, qu’il commence, c’est pour les œufs à la coque ! Viens par ici ! »
Alors, on remarque encore qu’il n’y avait personne dans les rues, à cause de la chaleur ; pas de voitures, rien. Quand il fait très froid, non plus, il n’y a personne dans les rues ; c’est lui, même que je m’en souviens, qui m’avait dit à ce propos : « Les gens de Paris ont l’air toujours d’être occupés, mais en fait, ils se promènent du matin au soir ; la preuve, c’est que, lorsqu’il ne fait pas bon à se promener, trop froid ou trop chaud, on ne les voit plus ; ils sont tous dedans à prendre des cafés crème et des bocks. C’est ainsi ! Siècle de vitesse ! qu’ils disent. Où ça ? Grands changements ! qu’ils racontent. Comment ça ? Rien n’est changé en vérité. Ils continuent à s’admirer et c’est tout. Et ça n’est pas nouveau non plus. Des mots, et encore pas beaucoup, même parmi les mots, qui sont changés ! Deux ou trois par-ci, par-là, des petits... » Bien fiers alors d’avoir fait sonner ces vérités utiles, on est demeurés là assis, ravis, à regarder les dames du café.
Difficile à lire et à comprendre ?
Jooo a écrit :Source of the post J'ai un pote qui a sorti son premier bouquin : l'année du tigre d'argent, c'est un polar se déroulant au cours de la braderie de Lille.
du coup, son bouquin a été annulé ?
Lol...
Parler à un con, c'est comme se masturber avec une râpe à fromage : beaucoup de souffrance pour peu de résultat. Pierre Desproges.
Avec les quotes , j'ai capté ... quand je pense qu'un de mes potes agrégé de lettres a fait sa thèse sur Voyage au bout de la nuit et que je trouvais ça balèze alors que pour un ingé en ULM c'est écrit en style parlé et que c'est facile à lire , j'me dis que mon pote ça devait être un escroc ...
On peut exprimer des choses profondes dans un style simple et facile à lire, peut-être est-ce une réflexion trop compliquée pour l’âne bâté Baratin.
Sinon, pour ceux qui ne connaitraient pas :
Sinon, pour ceux qui ne connaitraient pas :
Un autre aspect novateur de ce roman (outre la pensée fortement nihiliste qui y est développée), est le style d'écriture. C'est un style propre à Louis-Ferdinand Céline, très oral et qui tranchait du style rédactionnel des autres œuvres de la même époque. Il s'agit d'une formulation telle que la pensée pourrait employer, telle que les petites gens utilisent dans la vie de tous les jours (et si je dis cela, c'est justement car, au cours de ses péripéties, Ferdinand Bardamu est amené à côtoyer ce que certains appelleraient des gens « issus de la France profonde » tels que la famille Henrouille).
Voici un extrait de quelques phrases pour illustrer ce style propre à Céline. Ce n'est sans doute pas l'extrait dans lequel ce style est le plus visible, mais il s'agit d'un passage connu, surtout en ce qui concerne la dernière phrase :
Citation : Extrait du Voyage au bout de la nuit
On est accablé du sujet de sa vie entière dès qu'on vit seul. On en est abruti. Pour s'en débarrasser, on essaie d'en badigeonner un peu tous les gens qui viennent vous voir et ça les embête. Être seul c'est s'entraîner à la mort.
Cette façon d'écrire peut être un peu déstabilisante au début de la lecture (je connais d'ailleurs quelqu'un qui ne supporte pas), mais globalement, je trouve que l'on s'y fait vite et finalement, cela convient bien au ton de l'histoire et à l'expression des pensées du personnage principal.
Lu y'a peu de temps : ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, d'Harper Lee. C'est exceptionnel, un des meilleurs bouquins que j'ai pu lire.
Puis, j'ai dernièrement découvert Dans la dèche à Paris et à Londres de Georges Orwell, c'est pas mal non plus, un beau carnet de voyage.
Puis, j'ai dernièrement découvert Dans la dèche à Paris et à Londres de Georges Orwell, c'est pas mal non plus, un beau carnet de voyage.
“Les économistes sont présentement au volant de notre société, alors qu’ils devraient être sur la banquette arrière.”
En parlant de ce bon docteur Destouches, j'ai écouté dernièrement une émission sur la vie et l'assassinat de son 1er éditeur Robert Denoël. Eh ben c'était pas joli joli ce qui se passait dans le monde de l'édition à l'époque...
#JeSuisVasseur
Woody a écrit :Source of the post Lu y'a peu de temps : ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, d'Harper Lee. C'est exceptionnel, un des meilleurs bouquins que j'ai pu lire.
En effet, c'est très très bien.
Concernant Voyage au bout de la nuit, c'est seulement après plusieurs tentatives infructueuses que j'ai réussi à y entrer. Et j'ai beaucoup aimé. Après, j'ai enchaîné avec Mort à crédit et je pense que je le préfère même au Voyage.
Qui mange du feu chie des étincelles.
(proverbe flamand)
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