Il était une fois Tonton Nico en l’an de grâce mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept. Année prolifique pour notre équipe de cœur s’il en est !
Fraichement promu à la tête de la cellule « recrutement exotique » du LOSC, je me mis en quête de la perle Océanienne pour étoffer notre effectif. Trouver le nouveau Vahirua n’allait pas être chose aisée .
Je m’attelai immédiatement à la tâche qui m’incombait en m’embarquant au Venezuela sur un voilier à destination des iles paradisiaques.
Le capitaine, un fier breton de la marine marchande allait nous y conduire.
Après une navigation paisible à travers la mer des caraïbes et une traversée du canal de Panama sans encombres (mis à part une lèvre éclatée), nous voici devant le grand saut, la grande traversée !
L’océan Pacifique nous tendait les bras. Après moult approvisionnements, nous partîmes à l’assaut de cet obstacle, sereins, à destination des îles Gambiers.
Quarante-cinq jours environ devraient faire l’affaire selon nos estimations.
Le mouillage à l’ile Coco fut bref, le garde Costaricien nous demandant des Dollars juste pour débarquer. Nous partîmes à l’aube sans payer notre dime.
Les iles Galapagos furent laissées sur notre sud car les marins ne sont plus les bienvenues depuis l’avènement des charters de touristes. Qu’il est loin le temps de Moitessier à tirer le gibier à la 22 pour se nourrir.
Un navire de guerre de la marine Equatorienne nous suivit toutefois la nuit pour s’assurer que nous n’avions pas l’intention de becqueter du varan.
Le passage de la ligne (équateur) nous permit de sacrifier au rituel de mon baptême. Je dû même boire un verre d’eau de mer cul sec. Le gout ressemblait étrangement à la bière Panaméenne que nous avions embarqués.
Et nous voici au centre de l’océan dans un des lieux les plus désert de la planète : pas de lignes aériennes ni maritimes. Nous sommes livrés à nous même.
C'est à ce moment que nous fumes scotchés sur une mer d’huile pendant 10 jours.
En se référant aux « Pilot charts » Américaines, je me voyais en train de fulminer envers ces hérétiques faisant des cartes foireuses et vérolées. La théorie du complot n’était pas loin.
En consultant les instructions nautiques, je pu m’apercevoir que nous étions en plein dans le phénomène climatique « El Nino ».
Peu d’alizés (pas la gonzesse !) et beaucoup de vents contraires, variants et faibles. Plus de poiscailles à pêcher : The Bullshit !
Nous dûmes entamer les bonnes veilles conserves des familles pour survivre et se rationner sur le pamplemousse pour notre apport en vitamine C. Nous n’avions pas envie de becqueter le cuir des voiles comme au bon vieux temps de Fernandao de Magallanes ! (Manu inside).
L’arrivée aux Gambiers fut un soulagement. Miracle du service publique Français, je pu appeler ma mère en PCV à partir de la cabine téléphonique des PTT au bout du quai de Rikitea. Quai que je voyais tanguer visuellement (vraiment) après tant de temps passé en mer. j’étais en prise au mal de terre !
Je n'étais point perdu à tout jamais au milieu des flots !
Le point positif, en plus, fut que j’eusse eu le visuel le premier sur les îles à 80 miles nautiques pour une hauteur de 400 mètres maxi. J’eus gagné le resto !.
Trois semaines d’escale nous permit de se refaire la cerise. Un carénage sous-marin nous permit de nous débarrasser des anatifes freinant notre progression sur les flots.
Nous repartîmes en quête des Marquises. Une semaine de mer nous amenait aux abords de l'île de Fatu Hiva.
Le visuel fut détecté en fin de soirée à moins de 10 miles nautiques. La proximité de l'équateur et l’humidité dans l'air nous ont empêché de la voir de plus loin contrairement aux Gambiers plus au sud.
Nous ne pouvions pas aborder ces terres inconnues de nuit.
Résolution fut prise de tirer des bords sous le vent de l’ile en attendant le lever du jour.
Une pleine lune était présente dans notre dos. Le ciel était dégagé. Les nuages étaient accrochés aux montagnes.
Quel ne fut pas ma surprise en train d’apercevoir un arc en ciel au-dessus de l’île.
Je me posais la question de savoir si cela était possible. Mes maigres cours d’école me rappelaient les principes de la décomposition de la lumière.
En effet, il était possible de visualiser un arc en ciel de nuit à l’aide de la lumière du soleil réfractée par la lune sur un nuage pluvieux.
La nuit nous permit de contempler l’île au beau milieu de l’océan.
L’aube nous permit d’approcher l’île et de mouiller dans la baie des vierges. (esprits graveleux, c'est à vous !)
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Un autre jour, je vous raconterai ma partie de pêche avec les rudes Marquisiens.
Bonne nuit les petits
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