Loul l’article sur SoFoot :
Me Laurent Plagnol, avocat en droit du sport et spécialiste des questions de dopage. Relancé sur la dimension historique, ou du moins inhabituelle, de cette décision dans le monde du ballon rond, l’homme en robe noire ajoute : « Dans le monde du foot, c’est peut-être inhabituel, mais cette décision est conforme au code mondial antidopage, et donc pas surprenante. Penser le foot à l’abri du dopage serait naïf. Il y a du dopage dans tous les sports, à tous les niveaux : la triche est consubstantielle au sport et à la nature humaine.
Vous pensez qu’un sportif qui court 90 minutes tous les trois jours pendant huit mois ne carbure qu’à l’eau claire ? »
Ouais ‘fin ça va…
Le football est vraiment un sport à part. Il y a une grande part de technique et de tactique. En revanche, sur le plan physique, c’est très particulier et encore plus : variable selon les postes (et les équipes rencontrées). Certains enchaînent sprints à très haute intensité, avec néanmoins parfois de grosses phases de calme ; d’autres trottinent à allure moyenne pendant 90 minutes.
Autre particularité : une pause de 15 minutes, après seulement 45 minutes d’effort. Avec aussi des interruptions diverses qui s’accumulent (sorties de balle, VAR…).
Résultat des courses (jeu de mot), on a une grande hétérogénéité de dépense sportive.
Une petite intéressante sur des statistiques de course. En particulier la Figure 3.
https://football-observatory.com/IMG/pdf/mr68fr.pdfLes courses à haute intensité sont donc définies pour une vitesse supérieure à 20 km/h (soit 3’ au kilo). En Liga, n°1 de la liste, les joueurs font donc en moyenne 804 m en sprint. Ce qui équivaut à grosso modo à 2min30 (à la louche) de sprint réparties sur 90 minutes.
Alors en soit c’est bien beau ces chiffres, de toute façon c’est occulter les duels, les sauts, les chutes, sans compter tout l’aspect technique, etc
Mais en termes d’endurance, c’est pas ouf, surtout pour un sportif de haut niveau. La déclaration de l’avocat fait doucement rire.
D’ailleurs ça me permet d’embrayer sur une autre réflexion, qui se développera peut-être dans quelques années quand les mentalités changeront un peu : quid du changement de préparation physique depuis les 5 changements ? Parce qu’en admettant que des mecs acceptent sciemment de ne jouer que 45 minutes (en mettant de côté le fameux clivage titulaire/remplaçant), tu peux leur demander de bien plus gros efforts, sachant que le temps est réduit de moitié, mais ça implique une préparation physique radicalement différente d’un mec qui jouerait 90 minutes.
Bon, sachant qu’il ne suffit pas de courir vite et partout pour être bon, c’est sûr. Mais ça vaut le mérite d’être discuté !