Hors ligneMessagegblosc » ven. 13 oct. 2017 21:56
Des anomalies sur les barrières de la Licorne
L’enquête chargée de déterminer les causes de l’accident au stade de la Licorne a mis en exergue « des anomalies » sur toutes les barrières et pas uniquement celles qui ont cédé.
Coup dur pour Amiens Métropole, à qui appartient le stade la Licorne, et l’Amiens SC, déjà contraint par la Ligue de football professionnel (LFP) de jouer son prochain match à « domicile » au Havre contre Bordeaux le 21 octobre. Dans un communiqué transmis vendredi, le procureur de la République Alexandre de Bosschère, indique que « les premières constatations effectuées par l’expert et les enquêteurs ont révélé des anomalies dans les modalités de fixation de la barrière métallique dégradée, de même que dans celles des barrières identiques installées dans le stade. »
En clair, tous les garde-corps du stade, et pas uniquement ceux qui ont cédé, sont potentiellement dangereux. Un constat qui pourrait plomber la première saison de l’Amiens SC en Ligue 1 et qui met à mal la thèse de l’entière responsabilité des supporters lillois adeptes des « descentes », cette pratique qui consiste à se ruer en bas d’une tribune jusqu’aux barrières pour célébrer un but.
Selon les premiers éléments fournis par l’expert en métallurgie, les anomalies portent plus particulièrement sur les fixations des barrières sur le béton et sur la « solidarisation » des barrières entre elles. « Ces premiers constats seront complétés et précisés par l’expert dans son rapport, après examen de la documentation technique à sa disposition », explique M. de Bosschère. Quelques heures après la communication du procureur, Amiens Métropole réagissait, de façon laconique, par communiqué : « En l’état actuel des choses, à savoir les résultats d’une enquête préliminaire, nous ne pouvons qu’attendre les suites des investigations (…). »
Jeudi, lors d’une conférence de presse, Alain Gest, président de la collectivité (informée, dès le 4 octobre, de l’ensemble de ces premiers éléments mis au jour par l’enquête), s’était montré plus prolixe, affirmant que « depuis 1999 (date de la construction du stade), aucune remarque, ni par les différentes commissions de sécurité, ni par un bureau de contrôle, n’a été faite sur les garde-corps. Pour entretenir quelque chose, encore faut-il que l’on nous l’ait signalé. » Précision importante (et confirmée auprès de la préfecture de la Somme), les commissions évoquées n’ont rien à voir avec la commission départementale de sécurité qui est passée cette semaine à la Licorne pour examiner les mesures envisagées pour accueillir Bordeaux en toute sécurité (neutralisation des premiers rangs, plus de stadiers, fermeture du kop visiteurs, etc.).
La commission de sécurité de la Ligue passée en début de saison, et qui n’a, semble-t-il, rien vu puisqu’elle a homologué le stade, est, elle, indirectement pointée du doigt… Vendredi soir, M. Gest s’est défendu de toute responsabilité : « Ce sont des anomalies d’origine. Si elles étaient dues à un mauvais entretien, effectivement, nous aurions pu être mis en cause sur ce que nous aurions fait. »
Reste à savoir si ces anomalies pourront être corrigées au plus vite afin que l’ASC puisse retrouver « son » stade. Même si les garde-corps étaient remplacés par des barrières aux normes actuelles (300 kilos de pression supportée par mètre contre 170 actuellement), les travaux et leur homologation devraient prendre du temps.