Hors ligneMessageNamtok » mar. 25 avr. 2017 19:33
Ce qu'il faut absolument garder à l'esprit, c'est qu'on ne peut appliquer les règles du jeu politique que lorsque ça nous arrange.
On ne peut pas répéter que l'extrême droite et l'extrême gauche, c'est la même chose, et en appeler à la responsabilité des électeurs d'extrême gauche pour faire barrage à l'extrême droite.
Macron est (très) loin d'avoir une majorité absolue évidente au vu des résultats du premier tour.
La logique politique naturelle est d'aller composer avec l'ensemble des forces politiques en présence pour construire cette majorité et valider les 50% + 1 voie. C'est par ailleurs encore plus cohérent quand on regarde la sémantique "fédératrice" sur laquelle les communicants de son mouvement ont misé, avant et surtout après le premier tour.
A l'inverse, la stratégie qui est choisie est clairement la moins coûteuse idéologiquement : nul besoin de promettre quoi que ce soit, de concéder la moindre parcelle de terrain, ni même de se mettre autour d'une table pour discuter, pour le coup, d'un projet commun (des termes ma foi fort évocateurs..), puisqu'on choisit de faire porter sur les perdants la responsabilité morale de contrer son propre adversaire, sans jamais offrir de contrepartie à leur effort républicain.
C'est beaucoup trop facile, je suis désolé. Il ne suffit pas d'être en face de Le Pen pour "exiger" de la responsabilité de la part de ses adversaires. Il vaut mieux qu'elle ? Qu'il m'en convainque par ce qu'il propose. On est jamais élu avec 24% des voix. Le but du jeu c'est de devoir satisfaire une majorité des votants, qu'il s'y attelle autrement que par la rhétorique du moindre mal. Tant que cette démarche malhonnête restera efficace, on nous l'imposera de nouveau.