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Hors ligneMessageMarcoVanBasten » lun. 18 sept. 2017 10:52

columbo a écrit :Source of the post La plupart des joueurs sont très limités en réalité et paie cash son déchet, ses erreurs, son manque de talent et son absence d'automatismes.

james a écrit :Source of the post ....absence de talents.... on rêve


+1 pour James.
Le problème n'est pas le manque de talent, mais effectivement le manque d'automatisme et leur fougue je pense (cf engagement de Bielsa). Ils veulent tout donner mais se vautrent un peu trop souvent pour l'instant... lol

Faut qu'on se détente un peu - encore - le Marcelo nous fait stresser, fait son chimiste de 2nde scientifique au lycée Luchin mais je pense qu'on doit encore attendre.

On en revient au même débat à chaque weekend :
Sérieusement, avec un peu de recul, comment peut-on se dire qu'en 1 mois ou 2 mois, un effectif totalement nouveau, jeune & ne parlant pas la même langue, peut gagner 3-0 contre toutes les équipes. ou à minima 1-0. ou vraiment à minima ...au moins jouer correctement. lol
Je pense qu'on a encore un peu de mal, que la phase d'apprentissage est plus longue que prévue.
Moi-même je me suis un peu emballer sur la rapidité avec laquelle l'équipe pouvait tourner et que pour fin septembre on allait être pas mal. Mais visiblement l'apprentissage va durer plus longtemps et honnêtement, avant de crier à la démission de Bielsa, j'attendrai Janvier afin de voir comment aprés 6 mois l'équipe réagit, comment les joueurs réussissent à vivre ensemble...et comment ce tacticien hors pair, meilleur coach du monde etc. va réussir à se sortir de ce bourbier. Ca va être dur pour nous de voir des purges ou se faire éclater par des grosses équipes, mais j'ai envie de faire confiance qd même aux dirigeants et à ce fameux coach.
On jugera pus tard. On a pas de chance non plus avec les quelques blessés que nous avons.
Ses choix tactiques peuvent être discutables, mais à un moment, il va bien se passer quelque chose dans l'équipe.

De toute façon, un mec aussi acclamé que Bielsa, avec tous les moyens mis en place autour de lui pour réussir "son" projet, s'il se plante, il est fini et tombera dans l'oubli.
Et s'il a un peu d'égo qd même, il va pas se laisser enterrer aussi facilement.
Idem pour Lopez & Ingla, si l'équipe joue comme de la merde, on va faire des "pertes". Comment revendre des "pépites" si elles n'ont rien montré pendant 1 an ? Acheté 10M, tu revends 3M...Et c'est tout le projet / business plan qui est remis en cause. Lopez ne le permettra jamais.

Aprés y'a les rumeurs qui commencent à courir dans la presse (cf l'article de Libé) sur les tensions internes, que Marcelo & Campos c'est qd même pas l'amour du siècle, que Marcel a dégagé 2 adjoints etc...que le LOSC au final est toujours aussi pauvre qu'avant (> bulle de prêts pourris defiscalisés de Lopez).
Bon, en période un peu "noire" comme ça, toutes les mesquineries journalistiques vont sortir de terre, vraies ou non, nous mettant encore plus de doute à nous supporter.

Mais soyons + patient que prévu !
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Hors ligneMessageCapitaine Hardrock » lun. 18 sept. 2017 11:00

Jeanne Massa a écrit :Source of the post
Capitaine Hardrock a écrit :je ne crois pas trop à la théorie du Bielsa puriste du foot déstabilisé par le projet foot business de Lopez and co. Je pense au contraire que Bielsa savait exactement ou il mettait les pieds en arrivant à Lille (par rapport au financement du rachat et du mercato) et qu'il a accepté le Projet Lopez pour avoir carte blanche sur la méthode d'entrainement et le choix des joueurs


Au contraire, je pense que Schneider est plutôt sur ce point de vue.


Disons qu'il pose la question mais n'y répond pas vraiment, mais on peut effectivement le deviner oui....

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Hors ligneMessagegglopeze » lun. 18 sept. 2017 11:01

jamais bielsa sauter
ND2D216323 a écrit :Source of the post Et si Bielsa s'en va ... qui voudrait venir à sa place ?


jamais bielsa partira, il a trouvé son président et son club de coeur;..

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MessageRaouliché » lun. 18 sept. 2017 11:14

LOSC

Les erreurs de Marcelo Bielsa


Le scénario fut cruel pour les Nordistes samedi soir à Guingamp (1-0). Mais ils ne sont pas premiers non relégables par hasard ce matin. Les mauvais choix s’enchaînent et le technicien argentin est en première ligne. Explications.

Par Olivier Fosseux | Publié le 18/09/2017


Des choix qui font débat

Nicolas Pépé n’est pas un attaquant de pointe. N’en déplaise à Marcelo Bielsa, qui l’a tout de même reconnu du bout des lèvres au Roudourou après une soirée où l’ex-Angevin a annihilé ses bonnes opportunités en multipliant les positions de hors-jeu, et a manqué de poids face à la paire Kerbrat – Eboa Eboa. Il y avait déjà eu débat sur le cas Thiago Maia. Le Brésilien avait assuré l’essentiel à Angers mais avait pris le bouillon face au Bordelais Malcom, la semaine suivante, bien meilleur que Fulgini.






Lire aussi
Crucifié à la dernière seconde, le LOSC paye ses mauvais choix


Et le transfert le plus cher de l’histoire du club replacé latéral gauche, ça passe mal dans certaines gorges…

Une fin de mercato incompréhensible

Et surgit le fantôme de Nicolas De Préville. Comment les dirigeants lillois ont-ils pu laisser filer leur attaquant de pointe, toujours meilleur buteur du club cette saison (2 buts), à Bordeaux le dernier jour du mercato sans avoir déniché son successeur ? Parce que Marcelo Bielsa leur a notamment défendu la thèse qu’il disposait de son remplaçant avec Pépé et Ponce. Résultat, le premier est perdu sur le terrain et le second n’a pas le temps de s’exprimer.

Des négociations étaient fortement avancées pour les prêts de Bony ou de Janssen avant d’être rompues. Idem pour le poste de défenseur central, qui aurait permis à Junior Alonso de dépanner sur le côté gauche, autre talon d’Achille du LOSC en ce moment.

Un groupe trop jeune

Sur le papier, le projet « jeunes » est très beau. Mais en ne s’appuyant pas sur un ou deux cadres qui connaissent parfaitement le club et la L1, l’entraîneur du LOSC a sauté une étape. La jeunesse lilloise qu’il a choisie a du talent mais doute déjà, avec seulement cinq points au compteur et un but inscrit sur les cinq derniers matchs. Les adversaires du LOSC ont très vite compris qu’en musclant leur jeu, ils pouvaient passer des soirées plus ou moins sereines.

Des joueurs comme Amadou et Benzia n’ont pas encore le charisme d’un Mavuba ou d’un Balmont pour secouer un vestiaire. En plus, il faut désormais être polyglotte ou avoir un traducteur à disposition pour faire passer son message…

Une communication approximative

L’intelligence et la connaissance du football de Bielsa sont indiscutables. Une fois par semaine, les sept ou huit journalistes qui remplissent l’amphithéâtre de Luchin ne s’ennuient pas. Mais « El Loco » tente parfois de faire avaler des couleuvres. Il a expliqué pendant douze minutes qu’il ne souhaitait plus de Joao Sacramento dans son staff parce qu’il n’avait plus de travail pour lui. Sa décision est pourtant une attaque indirecte à Luis Campos, dont Sacramento est l’un des hommes de confiance. Ce n’est pas le bon moment pour rompre le lien avec le conseiller du président ou se le mettre à dos.

Autre exemple : cet été, les supporters nordistes n’ont pas pu assister à une seule séance publique. Pour la première, mardi, Bielsa n’a même pas pointé le bout du nez. Une absence très mal perçue. À force de mettre de la distance, il pourrait très vite se retrouver seul…

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En ligneMessageZappa » lun. 18 sept. 2017 12:01

ça commence à sentir le cramé cette histoire.
L'éviction du préparateur physique (ou responsable vidéo, je ne sais plus) trop qualifié et qui est prié d'aller exercer ses talents ailleurs, ça m'avait fait bondir aussi, ça sent vraiment le foutage de gueule ^^
Bielsa semble s'isoler de plus en plus et son discours tout en modestie (forcée ?) commence à fatiguer tout le monde.
Je pense qu'avec encore 2 ou 3 résultats de ce type, il poussera sa logique jusqu'au bout et partira sous prétexte qu'il n'est pas assez bon pour la ligue 1.
Si ça doit être le cas j'espère que ça ne traînera pas trop, au risque de joueur la descente toute la saison ...

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Hors ligneMessageMarcoVanBasten » lun. 18 sept. 2017 12:22

Evidemment, dans la team :

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Hors ligneMessagePO » lun. 18 sept. 2017 12:29

J'ai quand même l'impression qu'on intellectualise tout ces temps-ci, comme souvent dans les périodes de doute quand les résultats ne sont pas conformes aux espoirs fondés.

Personne ne peut être satisfait de ce qui se passe. De là à entreprendre de psychanalyser untel ou untel, je ne sais pas si on ne se trompe pas de dimension quand on fait l'effort de se rappeler que c'est du football, donc une épreuve sportive entre 2 adversaires.

Bon, comme le dit le dicton, le papier ne refuse pas l'encre...

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Hors ligneMessageMiladin Béca » lun. 18 sept. 2017 12:44

La "légende" Bielsa vient aussi des supporters.

Quand on vous ( globalement et pas qu'ici ) écoute parler de Bielsa on imagine un génie, sorcier, maître du jeu alors que bon, finalement, ça reste un entraîneur comme un autre.

Sur ce qu'on peut voir y'a pas grand chose de révolutionnaire dans son système de jeu.

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Hors ligneMessagePO » lun. 18 sept. 2017 12:48

Donc, en tant que fer de lance des "Bielsa sceptiques", tu ne peux pas être déçu, puisqu'à aucun moment tu ne l'as pris pour une génie du coaching.

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Hors ligneMessagedodger » lun. 18 sept. 2017 12:57

Campos avait souhaité un autre entraîneur que Bielsa, un Portugais dont j'ai oublié le nom.
Si la barre n'est pas redressées au plus vite, la voix de Campos pourrait être mieux entendue.
Souvent la foule trahit le peuple.
Victor Hugo

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Hors ligneMessageNamtok » lun. 18 sept. 2017 13:15

Bielsa l'avait dit avec, je pense, une sincère humilité : l'impact d'un entraîneur sur une équipe n'est pas total.
D'un côté, il n'a pas totalement tort dans le sens où le football est probablement le sport dans lequel le moindre détail, le moindre fait de jeu peut avoir des conséquences énormes sur le résultat entre deux équipes proches en terme de niveau. Samedi, on a deux ou trois fois l'occasion de se retrouver en 1 vs 1 contre le gardien, mais pour différentes raisons, la première étant une coordination douteuse entre les appels verticaux et le timing des passes, on a manqué l'occasion de capitaliser sur nos contres.
D'un autre côté, en prenant autant de risques, on s'expose forcément et on donne parfois les moyens à l'adversaire de nous punir.
Pour l'instant, il n'y a pas grand chose qui fonctionne, c'est clair, mais encore une fois, avec l'équipe au complet et quelques semaines de plus pour gagner des automatismes, on a un effectif capable. Le pire serait de tout remettre en cause et de se mettre à douter d'absolument tout, même s'il faut savoir tirer des conclusions de certains choix qui s'avèrent trop peu souvent payants.
Ce qu'il nous faut, de manière encore plus urgente que des points, d'après moi, c'est un peu plus de confiance.

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Hors ligneMessageZemelek » lun. 18 sept. 2017 13:22

Miladin Béca a écrit :Source of the post La "légende" Bielsa vient aussi des supporters.

Quand on vous ( globalement et pas qu'ici ) écoute parler de Bielsa on imagine un génie, sorcier, maître du jeu alors que bon, finalement, ça reste un entraîneur comme un autre.

Sur ce qu'on peut voir y'a pas grand chose de révolutionnaire dans son système de jeu.


En parlant de sorcier, c'est lui dont nous avons besoin: https://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Leclercq

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MessageRaouliché » lun. 18 sept. 2017 13:24

Comme souvent, ton analyse est juste Namtok. J'ajouterais juste que si les résultats ne viennent pas (et parfois pour des détails de match), les carences (à mon avis réelles) de la méthode Bielsa vont vite cristalliser les problèmes et accroître les doutes plutôt que relativiser ce qui se passe (après tout il n'y a que 6 matchs). Le projet vendu par GG ajouté à la personnalité de MB sont dangereux dans ce genre de période. Ils peuvent être un tendon d'achille.

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Hors ligneMessagebenosc » lun. 18 sept. 2017 13:30

Zappa a écrit :Source of the post ça commence à sentir le cramé cette histoire.
L'éviction du préparateur physique (ou responsable vidéo, je ne sais plus) trop qualifié et qui est prié d'aller exercer ses talents ailleurs, ça m'avait fait bondir aussi, ça sent vraiment le foutage de gueule ^^
Bielsa semble s'isoler de plus en plus et son discours tout en modestie (forcée ?) commence à fatiguer tout le monde.
Je pense qu'avec encore 2 ou 3 résultats de ce type, il poussera sa logique jusqu'au bout et partira sous prétexte qu'il n'est pas assez bon pour la ligue 1.
Si ça doit être le cas j'espère que ça ne traînera pas trop, au risque de joueur la descente toute la saison ...


Et il faudra trouver un coach qui accepte de venir ici sachant que l'ensemble de l'effectif restant est l'idée d'un seul homme...au jour d'aujourd'hui, pas de doublure latéral droit., pas de buteur, voire tout simplement pas d'attaquant. Le chantier serait grand. A moins que BIELSA dégage peu avant la trêve et qu'il laisse place à un nouvel entraineur qui pourrait recruter 3 ou 4 joueurs au mercato hivernal...

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Hors ligneMessageBW » lun. 18 sept. 2017 13:35

Lopez et Bielsa sont à 100% responsables de la situation.
Trop pressé pour l un , trop sûr de sa tactique pour l autre.

Je rigole (jaune) quand je me remémore les critiques sur le losc d avant.....

Le losc aura beaucoup de mal à se sortir de cette spirale.
Pas d automatisme, pas d expérience, pas de talent confirmé.
Des talents en devenir , oui. Mais ça ne fait pas une équipe.

Un mercato différent en janvier s impose.
3-4 éléments (pas plus) mais de l expérience et un buteur. Sinon...

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Hors ligneMessagebenosc » lun. 18 sept. 2017 13:35

Miladin Béca a écrit :Source of the post La "légende" Bielsa vient aussi des supporters.

Quand on vous ( globalement et pas qu'ici ) écoute parler de Bielsa on imagine un génie, sorcier, maître du jeu alors que bon, finalement, ça reste un entraîneur comme un autre.

Sur ce qu'on peut voir y'a pas grand chose de révolutionnaire dans son système de jeu.



Tu te souviens de beaucoup de PLiens qui ont sauté au plafond quand l'arrivée de Bielsa a été officielle? Moi pas du tout. Je comptais plus de sceptiques que de personnes qui, comme tu dis, idolâtraient le personnage. Marrant ce que certains ont réussi à faire ici, à savoir diviser le forum en 2: les pros et les anti Bielsa...

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MessageRaouliché » lun. 18 sept. 2017 14:19

A lire absolument. C'est paru aujourd'hui dans Libé. Loin des analyses des quotidiens sportifs. Mais je trouve que ça commence à sentir mauvais...




«El loco»

Marcelo Bielsa, la folie du doute

Par Grégory Schneider, Envoyé spécial à Guingamp — 17 septembre 2017 à 20:26




L’entraîneur de Lille, qui a vu son équipe perdre à Guingamp (0-1) samedi, accumule les échecs à la tête d’un projet flou, où fonds vautour et paradis fiscaux ont toute leur place. Porteur de l’image pure d’esthète qui ne laisse rien se mêler au jeu, le degré de complicité de l’Argentin interroge.




Marcelo Bielsa, la folie du doute


C’est une vidéo mise en ligne en juin par le journaliste de l’Equipe TV Didier Roustan, un extrait qui a pris sur la Toile comme un feu de brousse. On y voit celui que Pep Guardiola, coach le plus bankable de la planète, a qualifié tant et plus de «meilleur entraîneur du monde» au fil des années : Marcelo Bielsa, alias «Bielsa le Fou», ex-sélectionneur de l’équipe d’Argentine (sans doute le poste le plus élevé pour un entraîneur au regard du poids culturel du foot là-bas, sans parler de l’intelligence que l’on prête dans ce pays à ceux qui savent lire les arcanes du jeu) entre 1998 et 2004, ex-sélectionneur du Chili, ex-coach d’un Olympique de Marseille qu’il fit respirer et exister comme personne lors de la saison 2014-2015.

Sur la vidéo, Bielsa participe à un débat sur une télé argentine et c’est un document précieux quand on sait la défiance de l’homme de Rosario pour les médias en général et la télévision en particulier.

«Qui veut travailler avec un connard ?»

La discussion portait sur l’initiative d’un défenseur de São Paulo, Rodrigo Caio, qui, lors d’un match, est intervenu auprès de l’arbitre… pour faire annuler un carton jaune que celui-ci avait adressé à un adversaire des Corinthians, Jô. Rodrigo Caio est tout bonnement allé expliquer au directeur de jeu que c’est lui qui avait mis un coup involontaire à son propre gardien et que Jô n’y était pour rien. L’attitude de Bielsa en plateau est difficile à décrire. Un mélange de fureur contenue, de didactisme, de honte, aussi. Son propos : «Quel entraîneur, et plus généralement quel homme, préfère passer quatre heures par jour à travailler avec un connard plutôt qu’avec quelqu’un d’honnête ?» Le détail : «Tout le monde se dit : "Ah, il faut analyser ce qu’a fait Rodrigo Caio." Vous l’analysez, je l’analyse, on est là, on en parle. Et lui, Rodrigo Caio, il nous regarde. Et il doit se dire : "S’ils font une analyse, c’est que j’ai peut-être raison ou que j’ai peut-être fait une erreur." On lui met le doute. On lui signifie que si un joueur n’est pas méchant, il est stupide. Voilà comment on transforme les joueurs en personnes immorales. Je repose ma question du début : qui a envie de passer quatre heures par jour avec des joueurs spéculatifs, tricheurs et peu portés sur l’autocritique ? Personne ? Mais alors, pourquoi crée-t-on ces joueurs-là ?»

On s’est pointé samedi au Roudourou de Guingamp pour voir le Lille Olympique Sporting Club (Losc) désormais entraîné par Bielsa perdre pied (0-1) face aux Bretons, et c’est peu dire que de l’eau a coulé sous les ponts. Le club nordiste ne s’en sort plus : cinq points en six matchs et la 17e place, un but lors des quatre derniers matchs. Il y a autre chose, de plus sombre, de plus pesant : trois paradis fiscaux (Hongkong, le Luxembourg, les îles Vierges britanniques) dans la chaîne de propriété du Losc et des trucs limites en rafales, un attaché de presse viré à son retour de vacances ou un propriétaire (Gérard Lopez) qui explique avoir racheté le club avec son propre argent alors qu’il n’a pas mis un centime, au contraire d’un fonds vautour spéculant sur les dettes de certains Etats sud-américains.

Bielsa est le visage avenant d’un projet noir comme l’onyx. Avenant doit bien entendu être pris au sens métaphorique : profond, puisant aux racines d’un jeu de football qu’il place au-dessus de tout, honnête intellectuellement. Mais il y a le fonds vautour. Samedi, une grosse demi-heure après le match, Bielsa se présente devant la presse. Deux mastards ne le lâchent pas d’une semelle. Dehors, il pleut des seaux. Son visage est impressionnant : minéral, complètement fermé sur un monde que l’on devine contradictoire et violent. Bielsa parle dans sa langue, lentement et à voix basse, s’interrompant tous les six ou sept mots pour laisser le traducteur travailler : c’est ce dernier qui regarde l’auteur de la question, Bielsa fixant la table devant lui. Sur la défaite : «Les caractéristiques des joueurs [lillois] offrent beaucoup de variété. Certains attaquants prennent la profondeur [vers le but adverse], d’autres décrochent [dans le sens inverse, vers leur propre camp], certains joueurs de côté montent avec le ballon, d’autres montent par surprise… Je crois que l’équipe est à dominante créative. Mais il manque la dernière passe réussie pour mettre l’attaquant en situation de marquer, ainsi que des joueurs dans la surface adverse à la réception des centres. On a eu davantage de possibilités que l’adversaire. Et ces possibilités n’étaient consécutives ni à une erreur de l’adversaire ni à la chance. Je ne parle jamais de la chance ou du destin parce que je ne veux pas que vous croyiez que je cherche des explications tendant à éloigner mes propres responsabilités.»

Sur les conséquences : «A l’évidence, une défaite multiplie les explications que j’ai à vous fournir et transforme en justification ce qui devrait relever de l’explication. Comme le résultat n’est pas nul et que Guingamp a marqué à la dernière seconde du match, ces explications sont plus critiques. Ça vaut pour vous [les médias] et ça vaut pour moi. Pourtant, que le but ait été marqué ou non, c’est la même analyse.» Sur la nervosité de son équipe, la plus sanctionnée de France par les arbitres : «Dans le foot, les fautes ont deux origines. Ou la volonté de mettre un coup, ou l’excès d’intensité, c’est-à-dire d’ambition. On peut interpréter la même donnée de deux manières différentes. L’intensité gouvernée par l’ambition : c’est ça pour moi. Je rappelle que nous parlons de l’effectif le plus jeune du championnat. On pêche par précipitation, pas par nervosité. A l’évidence, ce n’est pas mon point de vue qui est forcément le bon. Simplement, je vous le livre.»

Altitudes conceptuelles

Tout est comme ça : les altitudes conceptuelles, les deux, trois, quatre temps du raisonnement basés sur une observation simple, pas mal de paracommunication (la communication sur la façon de communiquer) aussi, ce qui sous-tend une manière de conflit. Une difficulté : la dissociation du contenu et du ton, monocorde. Bielsa n’aime pas les micros et ceux qui les tiennent. Bien entendu, c’est son droit. Pendant qu’il parlait, une pièce étrange se jouait un étage plus bas : ses joueurs, une bande de gosses arrachés de partout (Burkina Faso, Mali, Argentine, Côte-d’Ivoire, Pays-Bas, Brésil, Portugal…) que Bielsa doit valoriser sportivement puis financièrement sur le marché des transferts, afin de permettre aux différents holdings possédant le Losc de tourner, filaient un par un par derrière, sans mot dire, créant un début de révolte vite tempérée - «Pour ce qu’ils auraient eu le droit de dire…» - chez les reporters attachés aux circonvolutions de l’équipe. Consigne de la direction technique, donc de Bielsa : on ne parle pas. Cet été, le club a vu arriver des gamins vivants comme tout, expansifs, conscients aussi de tenir la chance d’une vie - mettre un pied dans le prestigieux championnat de France, porte d’entrée vers la fortune, sous le haut patronage d’un entraîneur ayant la réputation justifiée de faire progresser ses joueurs dans des proportions stellaires. Deux mois plus tard, les mêmes se cachent sur ordre ou débitent des leçons aussi préparées qu’une partition de piano mécanique.

Interrogé jeudi sur la jeunesse d’une équipe qui se fait conséquemment rentrer dedans par des adversaires autrement retors, l’attaquant brésilien Luiz Araújo (22 ans) a cependant expliqué ceci : «Cette jeunesse dont vous parlez, c’est le projet du club. Et moi, je ne serais pas là sans ça.» La reconnaissance du ventre. Le reste lui passe au-dessus : les îles Vierges, les fonds vautours, la guerre larvée opposant Bielsa à Luis Campos, son directeur sportif de fait, grand architecte du recrutement, salarié non pas par le Losc, ce serait trop simple, mais par le holding luxembourgeois coiffant le club. Une guerre qui a déjà fait des victimes : deux hommes mis en place par Campos, le responsable de la cellule vidéo, João Sacramento, et le préparateur physique, Gabriel Macaya, ont été liquidés la semaine dernière par l’entraîneur de Lille, celui-ci se fendant d’un discours de sept minutes (!) chrono jeudi devant la presse pour expliquer sans rire que Sacramento était désormais trop qualifié pour ce qu’il avait à lui proposer. Un témoin : «Il s’est un peu foutu de notre gueule.»

Selon plusieurs sources, l’ambiance au domaine de Luchin, où l’équipe s’entraîne dans une atmosphère paranoïaque (huis clos systématiques depuis juillet, à l’exception de dix minutes de tennis-ballon récemment concédées au public), est à l’angoisse : placé par Campos pour surveiller Bielsa, le nouvel attaché de presse du club se sait à un pas de se faire déchirer à la moindre contrariété du maître. Et celui-ci est capable d’inventer cette contrariété de A à Z.

Valise à roulettes

Samedi, l’entraîneur guingampais, Antoine Kombouaré, a rendu hommage à son adversaire, «dans le combat», «costaud physiquement, mais surtout mentalement» : des profils de crève-la-dalle dont le seul talent est le don de soi, ce que le Kanak n’a pas dit. Ça fait peu. Il y a deux semaines, la direction du Losc, aux abois financièrement, a vendu son meilleur joueur (l’attaquant Nicolas de Préville) pour 10 millions d’euros : voilà la réalité et, rapportée à un discours du club promouvant le temps long et la progression, cette réalité a un âcre parfum d’escroquerie.

Pour le reste, tout le monde vit dans l’idée que Bielsa fait des tours de magie. Il explique que son équipe est «à dominante créative», qu’elle est la meilleure de France «dans la répétition des courses à haute intensité», que «l’ambition gouverne l’intensité», et on avance comme ça, tranquille, bien à l’abri de l’image phénoménale du démiurge. Ça va exploser. Personne ne sait quand. C’est un charme. Celui de Bielsa tient aussi en partie à ses brusques démissions, trois phrases et hop, le voilà à l’aéroport de Rosario avec sa valise à roulettes.

Peut-être qu’on s’est trompé sur lui, qu’il est complice de ce cirque. Ou qu’il n’en est plus capable. Ou que l’on ne comprend rien à ce qui se passe.
Grégory Schneider Envoyé spécial à Guingamp



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Hors ligneMessageJeanne Massa » lun. 18 sept. 2017 14:23

benosc a écrit :Source of the post
Miladin Béca a écrit :Source of the post La "légende" Bielsa vient aussi des supporters.

Quand on vous ( globalement et pas qu'ici ) écoute parler de Bielsa on imagine un génie, sorcier, maître du jeu alors que bon, finalement, ça reste un entraîneur comme un autre.

Sur ce qu'on peut voir y'a pas grand chose de révolutionnaire dans son système de jeu.



Tu te souviens de beaucoup de PLiens qui ont sauté au plafond quand l'arrivée de Bielsa a été officielle?


Bah oui, y'en avait énormément. Mais bon ...

Deja posté l'article, sinon.

Raouliché

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MessageRaouliché » lun. 18 sept. 2017 14:25

Désolé. J'aurais du me douter que SS était passé avant moi :)

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Hors ligneMessagesolid.snake » lun. 18 sept. 2017 14:27

BW a écrit :Source of the post Lopez et Bielsa sont à 100% responsables de la situation.
Trop pressé pour l un , trop sûr de sa tactique pour l autre.

Je rigole (jaune) quand je me remémore les critiques sur le losc d avant.....

Le losc aura beaucoup de mal à se sortir de cette spirale.
Pas d automatisme, pas d expérience, pas de talent confirmé.
Des talents en devenir , oui. Mais ça ne fait pas une équipe.

Un mercato différent en janvier s impose.
3-4 éléments (pas plus) mais de l expérience et un buteur. Sinon...


Je te rappelle que malgré les mauvais résultats actuels, on possède 1 point de plus que la saison passée et Lopez n'était pas encore annoncé pour remplacer Seydoux . ;)

Perso je ne change pas d'avis, confiance au staff actuel et à Bielsa. ;)


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