Tout d'abord merci balillois08 pour tes derniers messages argumentés et ne semblant pas avant tout guidés par le souci d'attaquer qui que ce soit. Quelques commentaires cependant.
ballilois08 a écrit :Source of the post Raymond je comprends tes arguments et je suis d'accord avec toi sur le fait que le gouvernement aurait du avoir l'honnetete de dire qu'il fallait re-ouvrir les ecoles avant tout parce qu'il fallait que le pays se remette a bosser au moins partiellement, ca aurait ete plus honnete.
Je ne porte pas particulièrement Raphaël Glucksmann dans mon coeur mais je suis assez d'accord avec lui quand il dit que la vérité est la meilleure communication de crise possible. A défaut de dire la vérité, le gouvernement aurait pu éviter d'utiliser la crise et la question de la réouverture des écoles pour tenter de nous faire croire que les inégalités sociales étaient au coeur de ses préoccupations. Le recours à de tels procédés qui vise pourtant à susciter l'adhésion a exactement l'effet inverse.
ballilois08 a écrit :Pour le reste, en restant confine meme 2 ou 3 mois de plus ( j'ai dit 6 mois car je me base sur ce que j'ai lu a savoir qu'il faudrait au moins cela pour avoir un medoc ou vaccin ce qui n'est meme pas certains), l'economie est par terre. Comment on fait pour se relever? Comment on fait pour les millions de gens qui perdent tout, travail, maison....? Et la France n'est pas le monde, helas tout le monde n'a pas le meme niveau de protection sociale..
Il faut déconfiner, la question ne se pose plus. Mais quand et comment?
La question du "quand" est complexe car il est très difficile d'anticiper sur l'évolution de l'épidémie. La date choisie par le gouvernement me semble raisonnable au moment où il a dû prendre la décision. Je serais plus critique sur les trois phases de réouverture prévues dans les écoles à une semaine d'intervalle ce qui empêche toute mesure de l'impact de cette réouverture avant qu'elle ne soit complètement achevée.
La question du "comment" est tout aussi épineuse. Mais quelques arguments plaidaient pour qu'on ne commence pas par les écoles: c'est sans doute le lieu où les gestes barrières sont les plus difficiles à respecter et où les moyens nécessaires à la protection du public seront le plus difficile à mobiliser. Pour info, je suis allé assurer des gardes d'enfants de personnels soignants. Je disposais dans le local où je les accueillais de 0 masque, de 0 cl de gel hydroalcoolique et de 0 savon. J'ai donc acheté deux bouteilles de savon liquide que j'ai ramenés lors de ma deuxième garde... Enfin, la réouverture des classes du secondaire va bonder les transports en commun et là, je ne suis pas du tout serein pour mes enfants.
C'est l'expérience faite de longue date par les enseignants du manque de moyens concrets sur le terrain qui les inquiète, légitimement me semble-t-il. D'après quelques commentaires lus ici même le problème ne se poserait pas tout à fait dans les mêmes termes dans les entreprises. Tant mieux pour ceux qui y travaillent! Mais on peut comprendre que les enseignants craignent d'être exposés sans disposer de protections adéquates.
ballilois08 a écrit :C'est bien le principe de precaution, mais chez tout les gens qui le mettent en avant, je n'en ai encore vu aucuns qui proposent une solution qui prenne en compte l'ensemble des variables ( sante, economie, position des autres pays, situation sociale...).
Il est impossible à chacun de nous de proposer une solution qui prenne en compte toutes les variables que tu évoques. Cela ne doit empêcher personne d'apporter son éclairage aussi partiel soit-il.
ballilois08 a écrit :Pour l'ecole je connais un peu ce dont je parle ayant ete president d'une ecole francaise pendant 8 ans...je persiste a dire que si l'on ouvre partiellement et dans le cas ou les ecoles peuvent faire les amenagements necessaires, alors c'est possible. Dire le contraire, cela veut dire quoi? que les suedois sont debiles et inconscients et qu'ils ont envoye leurs enfants au casse pipe? je ne crois pas que les parents suedois aiment moins leurs enfants que nous.
Oui c'est possible si on fait les aménagements nécessaires. J'attends donc qu'on installe un plexi sur mon bureau. Sérieusement, tu auras compris que j'ai quelques doutes au sujet des aménagements nécessaires mais je ne demande qu'à me tromper. Quant aux Suédois, je ne connais ni le taux d'encadrement dans leur écoles, ni la qualité de leurs médias, ni le niveau de transparence de la communication de leur gouvernement en cette période de crise. Si comme en Finlande, il y a deux adultes par classe dans l'équivalent du primaire, ça change déjà un peu la donne. Si comme en Finlande, le rapport à l'autorité est plus apaisé qu'en France, cela facilite la mise en place des gestes barrières. Bref, une fois de plus, les comparaisons globales entre pays ne sauraient être que partielles et donc peu éclairantes.
ballilois08 a écrit :Maintenant, parce qu'il faut aussi proposer des solutions, si j'avais ete president, je n'aurais re-ouvert les ecoles qu'en Septembre mais mise en place partout des systemes d'accueil pour les enfants des gens qui reprennent le travail. Dans les ecoles, garderies, gymnases, autres....avec le maximum de precaution bien entendu, Car il faut etre realiste, les gamins ne vont pas apprendre grand chose pendant ce mois et demi et surtout comme tous les enfants ne pourront pas y aller, cela sera totalement injuste sur le plan pedagogique.
Je suis pas loin de voter pour toi. J'espère que le pragmatisme le plus élémentaire va nous imposer de faire des écoles dans les semaines à venir de simples lieux de garde. Il faudrait que le ministre ait l'honnêteté de le présenter comme tel.
Quinze élèves par classe est sans doute une jauge un peu haute dictée avant tout par le fait qu'un grand nombre de classes compte une trentaine d'élèves. Pour respecter une distanciation correcte, il faudrait que chaque local de classe accueille le quart de son effectif maximum. Multiplier les lieux d'accueil pour limiter la fréquentation de chacun est donc une bonne idée. Il faudra aussi adapter les horaires pour éviter que les entrées et sorties voient des groupes de parents et d'élèves s'agglutiner aux grilles.
"Le macronisme, c'est la cause, l'extrême-droite, c'est la conséquence" - Edouard Louis