Hors ligneMessageTonio56 » mer. 16 déc. 2020 13:02
Ligue 1 : Gérard Lopez va vendre le LOSC
INFO L'ÉQUIPE. Depuis mardi soir à Londres, le propriétaire du LOSC Gérard Lopez discute avec son principal bailleur, le fonds d'investissement Elliott, échaudé par la crise sanitaire et économique. Il va lui céder les Dogues.
Comme nous l'avons révélé mardi après-midi, Gérard Lopez et le fonds d'investissement Elliott sont entrés en négociations capitales dès mardi soir 18 heures, heure locale à Londres. Convié par son principal bailleur de fonds, le propriétaire du LOSC a discuté jusque tard dans la nuit avec son prêteur, très préoccupé par la situation sanitaire et économique. Les pourparlers se poursuivent en cette fin de matinée. Ils doivent aboutir d'ici mercredi soir, au mieux, dans quarante-huit heures, au plus tard.
Selon nos informations, l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois (48 ans), poussé vers la sortie, va vendre le club nordiste. Un communiqué de presse, déjà prêt depuis plusieurs jours, sera transmis dans la foulée. Il remerciera Lopez et indiquera qu'une nouvelle structure, présentée comme un nouveau fonds, rachète la dette. Ce serait Kalisto Sporting SARL, domiciliée 20 rue de la Poste au Luxembourg, inscrite au registre du commerce le 7 décembre 2020. Cette société est une filiale de la holding Merlyn Partners, même adresse, société en commandite spéciale (SCSp), c'est-à-dire une structure d'investissement pure.
Le gérant de Kalisto, patron de Merlyn Partners, est Maarten Petermann, 42 ans. Un Hollandais qui vit à Londres, ex-banquier de la banque JP Morgan du temps où elle investissait... au LOSC. Il a aussi été conseiller... d'Elliott en charge des situations spéciales dans le cadre de la négociation de la dette argentine. L'un de ses associés est l'Italien Alessandro Barnaba, conseiller du milliardaire Dan Friedkin dans le rachat de l'AS Rome. Il y a quelques semaines, le club italien s'intéressait à Luis Campos, conseiller sportif de Gérard Lopez.
Compte tenu des événements, et à la demande de la DNCG, le rendez-vous programmé initialement ce mercredi en début d'après-midi avec le gendarme financier du foot professionnel, a donc été reporté à une date ultérieure. De sorte que la nouvelle gouvernance qui va rapidement prendre en main le club nordiste, en l'occurrence Olivier Letang en qualité de président, puisse se présenter avec les pleins pouvoirs. Ce qui ne tardera plus.
Comme nous vous l'annoncions, Christophe Galtier n'aura pas de soucis à se faire pour son poste. Il a été conforté en ce sens mardi soir : l'intégralité du staff sportif n'est pas concerné par les énormes changements à venir. Il lui faudra tout de même gérer en interne la déflagration d'une telle annonce, le leader de la L1 ayant l'ambition mercredi soir (19 heures) à Dijon de conserver son avance en Championnat, préalable à la réception du PSG, dimanche soir (21 heures). Dans quel état psychologique sera son groupe orphelin de Campos de nombreuses semaines, et désormais de Lopez ?
L'essentiel du chaud se résume pour le moment aux finances. Celles du LOSC sont au centre du débat. Avec une loupe sur l'endettement. Selon nos différents interlocuteurs, Lille a remboursé 102 des 225 M€ empruntés (46 % du capital hors intérêts à répartir entre JP Morgan et, pour la majorité de la somme, à Elliott). Un montant auquel il faut rajouter le rachat du prêt obligataire sur le centre d'entraînement du Domaine de Luchin et la dette financière contractée par Michel Seydoux auprès du Crédit Mutuel Nord Europe. Soit un supplément estimé entre 50 et 60 M€. De l'argent personnel injecté directement par Lopez.
Dans le contexte actuel, Elliott s'est inquiété des 123 M€ restants dus (54 % des trois emprunts hors intérêts). La pandémie a accentué le trait. Le fonds s'est penché sur l'actif joueurs du LOSC. Aura-t-il toujours la même valeur si le cash vient à manquer aux clubs professionnels en Europe ? Il a pour intention d'accélérer certaines ventes dès janvier 2021. C'est le sens de son coup de pression irréversible. Gérard Lopez a bien opposé son intention de racheter l'endettement par le biais d'un autre investisseur. Mais cette option a immédiatement été écartée. Dès lors, le Luxembourgeois a compris qu'il n'avait désormais plus la main. Afin de préserver son image et les intérêts du LOSC, il en finalise donc la vente.
"Moi je suis pour le plus avec le plus ! Mais pas le plus égal le moins n'égale pas plus" - M. Seydoux