Saint-Etienne veut acheter son stade pour aller en Champions League Denis Meynard Le 25/08
Le président du conseil de surveillance, Bernard Caïazzo, estime que c'est le seul moyen pour augmenter le budget d'une vingtaine de millions.Les dirigeants de l'AS Saint-Etienne, qui entame un nouveau parcours en Ligue Europa, veulent franchir un palier en rachetant le stade Geoffroy-Guichard. Ils misent sur cette enceinte emblématique, récemment rénovée et agrandie, pour générer de nouvelles recettes au club.
« Ces dernières années, on a terminé en moyenne quatrième du championnat, mais on n'est pas encore un club de Ligue des champions », constate Bernard Caïazzo, le président du conseil de surveillance. Pour lui, la solution passe par
« une augmentation du budget qui se situe actuellement à 70 millions d'euros ». « Une vingtaine de millions de plus nous permettraient d'acheter quatre à cinq joueurs supplémentaires et nous assureraient d'être sur le podium », juge-t-il.
De concert avec son associé Roland Romeyer, président du directoire, il assure que cette progression passe par
« l'acquisition du stade Geoffroy-Guichard qu'on n'utilise en moyenne que 24 jours par an. Tout en versant une redevance de 1,3 million d'euros », à l'agglomération stéphanoise, qui en assure la gestion. En 2009, les deux hommes avaient fait campagne pour la construction d'un nouvel équipement à l'entrée nord de Saint-Etienne, pour un coût estimé à 200 millions d'euros, qu'ils suggéraient de financer en PPP. Le maire de l'époque, Maurice Vincent (PS), a préféré engager une rénovation-extension (à 42.000 places), pour près de 77 millions, en vue de l'Euro 2016.
Le modèle de l'OLPropriétaire d'une boutique de souvenirs et d'un hôtel-restaurant, proches du stade, le club a consacré, en 2012, une dizaine de millions d'euros à l'acquisition et à l'aménagement à l'Etrat, près de Saint-Etienne, de son Centre de formation. Bernard Caïazzo prend pour modèle l'Olympique Lyonnais, seul club français propriétaire de son stade et dont le Parc OL lui a permis de fortement augmenter ses recettes. Soulignant que
« le PSG a la même volonté d'acquérir le Parc des Princes », il prédit que cette tendance sera confortée par le projet de loi que Thierry Braillard, le secrétaire d'Etat aux Sports, va déposer qui recommandera que les clubs professionnels soient propriétaires de leurs enceintes. Incapable d'estimer la valeur de l'équipement sportif stéphanois, Bernard Caïazzo évoque un achat à crédit sur vingt à vingt-cinq ans. Ce projet irait de pair avec une ouverture du capital à
« un actionnariat social », c'est-à-dire les supporters. Une formule qu'il souhaite présenter aux élus locaux. Roland Goujon, vice-président de l'agglomération en charge des sports, se montre cependant
« très surpris », déclarant que la collectivité, qui veut « continuer à maîtriser l'événementiel », notamment sportif, organisé à Geoffroy-Guichard, n'est
« pas vendeuse ».Denis Meynard, Les Echos
Correspondant à Saint-Etiennehttp://www.lesechos.fr