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Lille-Chelsea menacé par les sanctions envers Roman Abramovitch ?
L'ajout de Roman Abramovitch à la « liste noire » des personnalités russes sanctionnées par l'Union européenne pourrait mettre en péril la tenue de Lille-Chelsea, mercredi soir, en Ligue des champions. Explications.
Chelsea va-t-il pouvoir disputer son huitième de finale retour de Ligue des champions, mercredi soir, à Lille ? La question paraît incongrue mais elle pourrait se poser avec l'ajout de nouveaux oligarques russes, dont Roman Abramovitch, propriétaire -en déchéance- du club londonien, dans la « liste noire » de l'Union européenne, à la suite de l'invasion russe en Ukraine. Le Conseil de l'UE a annoncé, ce mardi matin, qu'il avait décidé « d'imposer un quatrième train de sanctions économiques et individuelles eu égard à [cette] agression militaire », qui a débuté le 24 février. Ces nouvelles sanctions ont fait l'objet d'une publication au Journal officiel de l'UE, mardi en fin d'après-midi, ce qui a déclenché leur application, et le nom d'Abramovitch y apparaît bien.
Selon nos informations, les différentes parties prenantes - avocats de Chelsea, UEFA et Conseil de l'UE- sont avisées d'un tel risque et des conséquences ponctuelles, pour Chelsea, qui découleraient de ces nouvelles sanctions. « S'il n'y a pas d'exception inscrite dans les textes qui doivent être publiés au Journal officiel de l'UE concernant ces sanctions, je pense qu'il y a un risque réel pour la tenue du match à Lille et les joueurs qui participent à cette rencontre », nous explique, ce mardi, un observateur avisé. Les joueurs de Thomas Tuchel l'ont emporté 2-0 lors du huitième de finale aller, le 22 février, à Stamford Bridge.
Ce risque est lié à un règlement du Conseil européen daté du 17 mars 2014 : des mesures prises à la suite de l'annexion de la Crimée par la Russie et qui servent toujours de bases juridiques aux sanctions actuellement prises par l'UE contre la Russie et certains de ses ressortissants ou organismes. Dans son article 2, le texte européen de mars 2014 précise que « sont gelés tous les fonds et ressources économiques appartenant aux personnes physiques, entités ou organismes qui leur sont associés » énumérés dans la liste, régulièrement actualisée, des personnalités soumises aux sanctions. Le document ajoute qu'« aucun fonds ni ressources économiques ne sont mis, directement ou indirectement, à la disposition des personnes physiques [...], des entités ou des organismes qui leur sont associés [...], ni dégagés à leur profit ».
Au Royaume-Uni (qui a quitté l'UE lors du Brexit), la licence gouvernementale dont bénéficie Chelsea, depuis le 10 mars, pour continuer à fonctionner et poursuivre ses activités sportives, sous restrictions drastiques, fait office de dérogation. Ce serait donc le même type de dérogation qui serait nécessaire au club londonien, une entreprise promise à la vente mais toujours propriété, de facto, d'Abramovitch, pour pouvoir disputer son match et générer des revenus, mercredi soir, sur le sol français, dans un État membre de l'UE. Cette décision de dérogation pourrait également être prise par les autorités françaises, en termes d'engagements préalablement pris pour la tenue de cette rencontre, auprès de l'UEFA, et par respect de l'équité sportive.
