En ligneMessageRastabigoud » dim. 12 mars 2017 18:39
Escalade verbale entre chefs d’Etat, ministres refoulés à la frontière, sanctions… La situation est très tendue entre la Turquie et plusieurs pays européens, notamment l’Allemagne et les Pays-Bas. Ces derniers ont interdit samedi 11 mars l’atterrissage du ministre turc des affaires étrangères et refoulé à la frontière la ministre de la famille, déclenchant la colère d’Ankara : dimanche, le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé en réponse un comportement rappelant « le nazisme et le fascisme ».
En Allemagne, plusieurs meetings ont été annulés début mars dans plusieurs villes. Le ministre turc de la justice a annulé un déplacement dans le pays et le président s’est emporté jusqu’à évoquer des « pratiques nazies » de la part de Berlin. Angela Merkel a répliqué en expliquant qu’en Allemagne la décision d’autoriser ou non ces meetings ne relevait pas de l’Etat fédéral, mais des compétences des communes.
Les Pays-Bas ont interdit l’atterrissage, samedi 11 mars, de l’avion du ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, alors qu’il allait se poser à Rotterdam pour un meeting de soutien. Quelques heures plus tard, la ministre de la famille, Fatma Betül Sayan Kaya, a été reconduite à la frontière avec l’Allemagne, qu’elle avait franchie en voiture. Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a invoqué un risque à l’ordre public, déclarant que « ces rassemblements ne doivent pas contribuer à des tensions dans notre société ». M. Erdogan a accusé les Néerlandais d’être des « fascistes » influencés par les « vestiges du nazisme ».
En Autriche, un meeting électoral en présence d’un cadre du parti AKP a été interdit le 10 mars par la commune de Hörbranz au Vorarlberg (ouest du pays) en raison de « risques de trouble à l’ordre public ».
En Suède, un meeting en faveur de la réforme a été annulé après que le propriétaire de la salle de réunion a résilié le contrat de location sans explication, a annoncé l’agence de presse turque Dogan dimanche.
En Suisse, un meeting électoral présidé par un responsable du parti AKP a été interdit le 10 mars par la police du canton d’Argovie en raison d’un « risque de trouble à l’ordre public ».
En France, le ministre turc des affaires étrangères a pu participer, le 12 mars, à une réunion publique à Metz, organisée par une association turque. Critiqué pour avoir autorisé le rassemblement, le ministère des affaires étrangères a dit que le meeting ne présentait pas « de menaces à l’ordre public ».