Pour Claude Puel, « le LOSC mérite d’avoir de belles ambitions »L’ancien entraîneur emblématique du LOSC sera ce samedi au stade Pierre-Mauroy sur le banc de Leicester pour le dernier match amical des deux formations. L’occasion de prendre de ses nouvelles, lui qui a pris les commandes du champion d’Angleterre 2016 il y a quelques mois après une première expérience avortée à Southampton.Sébastien Noé | 03/08/2018
Comment se passe cette préparation avec Leicester ?« C’est une présaison compliquée, notamment parce qu’on est dans une année de Mondial. On avait 10 joueurs à la Coupe du monde et évidemment, ça pose des problèmes pour faire une bonne préparation. Les joueurs reviennent petit à petit. On reprend le championnat le 9 contre Manchester United et on sait que ce ne sera pas évident, d’autant qu’on aura encore des arrivées et des départs. »
Le mercato se termine aussi plus tôt en Angleterre…« On a essayé d’anticiper, mais c’est vrai que c’est particulier d’arrêter si tôt. Des joueurs peuvent encore être prêtés à l’étranger, mais on ne peut plus se renforcer. Il faut s’adapter à ces situations. Je ne sais pas si c’est une bonne chose, il y a de bons côtés, mais ça aurait été mieux que tous les pays arrêtent en même temps. Quand on ferme son marché alors que les autres restent ouverts, ce n’est pas toujours bénéfique. »
« Leicester a brûlé les étapes »À quoi ressemble le club de Leicester ?« C’est un club qui a gagné le titre il y a deux ans et qui a brûlé des étapes (sourire). C’était quelque chose d’extraordinaire et on sait que refaire le même coup est improbable. C’est un club qui doit se structurer : on aura bientôt un centre d’entraînement, il y a un projet de stade également. C’est un club en marche et qui me correspond. J’ai toujours aimé mettre en place les choses, définir une certaine politique sportive. C’est aussi un club familial avec une proximité forte avec les supporters. »
Des similitudes avec le LOSC que vous avez connu ?« Plus ou moins. Lille, ça a été complexe, on l’oublie aujourd’hui. Il y avait eu des résultats avec Vahid, mais quand je suis arrivé, le club était sinistré. On n’avait plus de joueurs, pas de moyens, pas de stade, etc. On a construit comme on a pu, on a obtenu des résultats fantastiques, mais les deux premières saisons ont été très difficiles. La première année, on termine 14e en ayant passé l’essentiel de notre temps dans la zone de relégation. Les jeunes joueurs ont progressé et on a finalement réussi à jouer la Ligue des champions. »
« On l’oublie mais quand je suis arrivé à Lille, le club était sinistré. On n’avait plus de joueurs, pas de moyens, pas de stade… »Quelles sont les ambitions de vos dirigeants ? On ne vous demande pas d’être champion d’Angleterre quand même ?« Ah ben presque (sourire)… En Angleterre, c’est très costaud. Il y a peu de patience dans les clubs, il faut des résultats très vite. Construire en ayant le temps, ça n’existe pas. Il y a beaucoup de grands manageurs qui ont été suspendus de leurs fonctions. Le championnat est très dense, il y a 6 équipes au-dessus du lot, mais derrière, toutes les autres équipes se valent et sont fortes. »
Un mot sur la situation actuelle du LOSC…« Je n’ai pas trop envie de me prononcer sur la politique actuelle, je n’ai pas tous les éléments pour la comprendre. En tant qu’ancien de la maison, par rapport à tout ce qu’on a vécu pour sauver et monter ce club, j’espère juste que les choses évolueront bien. Le club a des structures formidables, il mérite d’être dans l’élite et d’avoir de belles ambitions. »
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