LOCALE
09/03/2020
Le seul virus des supporters au stade Mauroy, hier soir, c’était celui du football !
Par Carine
Bausièrevilleneuvedascq@lavoixdunord.fr Les tribunes étaient quasiment pleines au coup d’envoi de cette grosse affiche du championnat, hier soir. Photo THIERRY THOREL
Le coronavirus allait-il avoir raison de la fréquentation du stade Pierre-Mauroy, hier soir, à l’occasion de LOSC-Lyon ? La réponse est non : au coup d’envoi, l’enceinte était pleine. Mais pour combien de temps encore ?
VILLENEUVE-d’ASCQ.
Ce dimanche soir, pour Maël, 7 ans et demi, ce n’était pas bisou, pipi, les dents et au lit. La consigne s’est adaptée au contexte : « Pas de bisou, pas de check, même s’il y a un but ! », sourit son papa, Matthieu, au pied du stade. Les deux Sainghinois n’avaient pas l’intention de manquer la rencontre. Ils ont juste pris quelques précautions. « J’ai briefé le petit, il sait ce qu’il ne faut pas faire. Et nous irons nous laver les mains à la mi-temps. »
«Quand on va voir un match, c’est pour encourager une équipe, pas pour embrasser toute sa tribune!»
Ces fameuses mains, les agents de sécurité en poste à chaque entrée devaient les garder dans leurs gants, coûte que coûte. Cela faisait partie des ordres. En première ligne face aux supporters, notamment au moment des palpations en face-à-face, ils n’affichaient pas davantage de craintes que les autres soirs de match. Mais un peu plus de vigilance : une personne qui semblait fiévreuse ? Ou qui toussait fort ? C’était la mise de côté assurée, avec appel des agents de secours. Principe de précaution.
En dehors de cela, pas de psychose particulière dans une enceinte au toit ouvert pour faire circuler l’air et évacuer un maximum de microbes. Les spectateurs ont compris les mesures prises par le LOSC (pas d’arrivée des joueurs devant la foule massée sur le parvis, pas de poignées de mains des entraîneurs avec l’arbitre, entrée sur le terrain la main sur l’épaule des escort kids). Et ils sont venus en masse. Au coup d’envoi, les sièges étaient bien garnis.
La passion avant tout
Cédric, 47 ans, de Tourcoing, a d’ailleurs acheté ses places cette semaine. « Ma passion pour Lyon a dépassé la peur du coronavirus, rigole-t-il. Je me demandais juste si le match serait maintenu. » C’était bien la seule crainte partagée par Christel, 57 ans, de Verlinghem. Le feu vert étant donné pour la rencontre, elle a pris la direction du stade… « avec des gants et du gel désinfectant », confie-t-elle quand même.
Christian, 71 ans, de Hem, est plus vindicatif. « Après tout, quand on va voir un match, c’est pour encourager une équipe, pas pour embrasser toute sa tribune, s’emporte-t-il. Ça suffit, il faut arrêter de paniquer tout le monde ! » C’est bien simple, pour l’empêcher d’aller voir jouer le LOSC il faudrait « avoir les deux jambes dans le plâtre ou une troisième guerre mondiale ».
On n’est pas vraiment dans cet ordre-là mais pendant que le retraité poussait les Lillois, le gouvernement annonçait l’interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes en France. Même s’il n’était pas concerné par la précédente limite des 5 000 personnes, difficile d’imaginer le football professionnel échapper longtemps à cette nouvelle règle...si?
Il vaut mieux donner à réfléchir que de chercher à convaincre.