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Hors ligneMessagebredt » mar. 17 janv. 2017 13:02

Lors de la conférence de presse, Seydoux et Lopez ont bien dit que c'était fait.

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Hors ligneMessagegblosc » mar. 17 janv. 2017 13:48

Interview très intéressante qui reprend l'ensemble des éléments que nous savons et qui nous en apprend d'autres.
Pas trop de langues de bois.


GÉRARD LOPEZ: «ON POURRAIT TITILLER LE PSG»

Le futur repreneur de Lille Gérard Lopez confie à l'AFP son objectif de «titiller» les meilleures équipes de Ligue 1.

Le rachat du Losc est-il officiel ?
Gérard Lopez : Il n'est pas encore officiel, mais il le sera tel que prévu, c'est-à-dire d'ici vendredi. Le rachat des actions est signé depuis longtemps, il reste juste quelques détails entre M. Seydoux et moi, de simples papiers.

Doit-il intervenir avant l'audition mercredi matin devant la DNCG, le gendarme financier du foot français ?
La DNCG ne pose pas de problème, elle ne complique pas la chose. Il faut avoir tout le reste en règle et pouvoir répondre à toutes les interrogations. L'officialisation interviendra peut-être avant, mais elle n'est pas indispensable.

Serez-vous présent à cette audition ?
Non car j'ai déjà eu l'occasion de rencontrer la DNCG. Ce sont ceux qui travaillent au jour le jour au club qui iront, notamment Marc Ingla (ex-membre de la direction du FC Barcelone), le nouveau directeur général.

Quel sera le rôle exact de Marc Ingla et aura-t-il d'autres activités ?
Marc Ingla va gérer le Losc au quotidien et ce sera sa seule activité. Il sera le visage du Losc et va notamment parler à la presse.

Luis Campos, ex-conseiller sportif de Monaco, va-t-il intégrer le Losc ?
Il ne sera pas salarié du club, mais il va aider le staff. Il va structurer le mercato et mettre à disposition son réseau pour le bien du club. Pour être plus efficace, je pense qu'il faut avoir un certain retrait.

A quelle fréquence viendrez-vous à Lille et quel sera le prochain match auquel vous assisterez ?
Au gré de ce qui se présente. C'est quasiment comme si j'étais l'employé de Marc Ingla et Luis Campos: au besoin ils pourront faire appel à moi, mais je fais confiance aux gens en place. Pour ma prochaine venue, ça peut intervenir assez rapidement, mais sans savoir exactement quand.

Passerez-vous dans le vestiaire à cette occasion ?
Oui, si ça n'influence pas la concentration des joueurs. Je ne recherche pas à être hyper présent. Si dans les moments-clé mon passage apporte une valeur ajoutée, je viendrais.

Combien de joueurs comptez-vous recruter au mercato hivernal ?
On ne va pas bouleverser l'équilibre en place. On va recruter deux à quatre joueurs. Aucun recrutement ne sera fait avant mercredi car la DNCG doit d'abord donner son accord. On préfère attendre pour faire signer un joueur qui rentre pleinement dans le projet plutôt que recruter pour recruter.

Avez-vous parlé à Marcelo Bielsa depuis votre conférence de presse de vendredi ?
Oui je l'ai eu au téléphone, mais pas seulement pour parler du Losc. Marcelo est une option parmi d'autres pour le poste d'entraîneur car j'aime son jeu. J'aime le spectacle, le football total incarné par Johann Cruyff, aussi bien comme joueur que comme entraîneur du Barça, mon club de coeur. Mais pour l'instant Patrick Collot fait du bon boulot donc il n'y a pas urgence.

Combien vous a coûté le Losc et combien comptez-vous investir ?
L'enveloppe globale tourne autour de 80 millions d'euros. Pour les futurs investissements, je ne veux pas donner de chiffres et faire un effet d'annonce. La gestion sera seydousienne, en bon père de famille. Mais le budget sera revu à la hausse, à la hauteur de nos ambitions.

Pensez-vous pouvoir concurrencer les meilleures équipes françaises d'ici deux saisons ?
Oui, même si le PSG sera toujours un peu au-dessus car c'est une des meilleures équipes européennes. Toutefois, dans une saison serrée, on pourrait les titiller.

Qu'est-ce qui a fait la différence entre le succès du rachat du Losc et l'échec de celui de Marseille ?
Le problème n'était pas le prix ou la méthode de paiement. Quelques demandes ne correspondaient pas à la façon dont on voulait détenir le club.

Le fait que Margarita Louis-Dreyfus veuille garder 5% des parts pour son fils Kyril en fait partie ?
Oui car nous voulions racheter plus de 95% des parts et on ne pouvait pas les atteindre avec cette demande.

Où sera basée la société qui va racheter le Losc ?
Pour éviter les problèmes, on a créé une société française qui va détenir le Losc. Toutes les parts de cette société seront détenues par Victory Soccer, société basée à Londres qui m'appartient à 100%.

Pourquoi le montage financier est-il réalisé via des sociétés basées dans des paradis fiscaux ?
Le Luxembourg a des accords avec Hong-Kong, donc c'est banal pour un Luxembourgeois d'y posséder des sociétés. Et avoir un pied en Asie fait sens car ça peut permettre de trouver des sponsors pour le Losc. Pour racheter un club, c'est très compliqué donc si les structures compétentes n'y voient pas d'inconvénients, il n'y a pas de raison de faire autrement. Il n'y a pas de jeu de cache-cache, on ne parle pas de transaction opaque. Je ne suis pas imposé en France donc je n'ai rien à y gagner.

http://sport24.lefigaro.fr/football/ligue-1/actualites/gerard-lopez-budget-a-la-hausse-a-hauteur-de-nos-ambitions-841776

pc
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Hors ligneMessagepc » mar. 17 janv. 2017 13:53

L'Equipe d'aujourd'hui:
"Alors que la vente doit être effective d'ici vendredi..."

et surtout les propos de Lopez dans cet article (voir page précédente)

Sur L'AFP, en date du 17/01::
Par ailleurs, M. Lopez a confirmé à l’AFP que le rachat du club serait effectif cette semaine, alors que la date de closing est toujours fixée au plus tard à vendredi 20 janvier. « Le rachat n’est pas encore officiel, mais il le sera tel que prévu, c’est-à-dire d’ici vendredi. Le rachat des actions est signé depuis longtemps, il reste juste quelques détails entre M. Seydoux et moi, de simples papiers », a-t-il expliqué.
(En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/football/article/ ... bEgbHVF.99)

Le club doit également passer mercredi matin à Paris devant la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), le gendarme financier du football, un passage obligé qui ne constitue pas pour autant une date butoir à respecter dans le calendrier du rachat, selon M. Lopez.
(En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/football/article/ ... bEgbHVF.99)

Qu'elle se fasse, oui, mais la vente n'est donc pas encore officiellement faite.

Edit: Le post précédent (qui n'était pas encore visible quand j'ai commencé le mien) confirme ce que j'écris.
Modifié en dernier par pc le mar. 17 janv. 2017 14:01, modifié 1 fois.

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Hors ligneMessageMrK » mar. 17 janv. 2017 13:56

Merci gblosc pour cette interview.
Ca sonne vraiment rassurant, il n'esquive aucune question.
Si on comprend bien, il devrait y avoir des annonces demain après le passage de la DNCG.
Yapluka.

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Hors ligneMessagebenosc » mar. 17 janv. 2017 14:00

pc a écrit :Source of the post L'Equipe d'aujourd'hui:
"Alors que la vente doit être effective d'ici vendredi..."

et surtout les propos de Lopez dans cet article (voir page précédente)

Sur L'AFP, en date du 17/01::
Par ailleurs, M. Lopez a confirmé à l’AFP que le rachat du club serait effectif cette semaine, alors que la date de closing est toujours fixée au plus tard à vendredi 20 janvier. « Le rachat n’est pas encore officiel, mais il le sera tel que prévu, c’est-à-dire d’ici vendredi. Le rachat des actions est signé depuis longtemps, il reste juste quelques détails entre M. Seydoux et moi, de simples papiers », a-t-il expliqué.
(En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/football/article/ ... bEgbHVF.99)

Le club doit également passer mercredi matin à Paris devant la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), le gendarme financier du football, un passage obligé qui ne constitue pas pour autant une date butoir à respecter dans le calendrier du rachat, selon M. Lopez.
(En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/football/article/ ... bEgbHVF.99)

Qu'elle se fasse, oui, mais la vente n'est donc pas encore officiellement faite.


On a toujours lu le 20/01, du moins on parlait déjà de cette date pendant les vacances de Noel.

Raouliché

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MessageRaouliché » mar. 17 janv. 2017 15:45

Bon visiblement, Mediapart en remet une louche en parlant d'enfumage pour ce qui est des réponses apportées par Lopez. Je ne peux pas mettre l'article en ligne mais j'ai l'impression qu'ils ne sont pas prêts de lacher le morceau.

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Hors ligneMessageguinness » mar. 17 janv. 2017 15:57

et rien sur les RaCLures racheté par l'Athletico ?

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Hors ligneMessageCapitaine Hardrock » mar. 17 janv. 2017 15:58

ils vont pas lâcher le morceau pendant 1 semaine comme pour Ronaldo et Mourinho au début des football leaks. Faut bien comprendre que leurs articles sur le foot sont d'abord une campagne d'abonnement destiné à un public qui déteste le foot et est avide de révélations sur le monde de la finance.

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Hors ligneMessageMrjo » mar. 17 janv. 2017 16:05

Football et paradis fiscaux: Gérard Lopez, repreneur du Losc et roi de l’intox
17 JANVIER 2017 PAR YANN PHILIPPIN

À la suite de l’enquête de Mediapart, Mediacités et France 3, le repreneur du Losc, Gérard Lopez, prétend jouer la transparence et reprendre le club depuis la France. Une opération d’enfumage, car le Losc restera bien détenu par une coquille aux îles Vierges britanniques.

Il n’a que la « transparence » à la bouche. C’est pourtant l’un des hommes d’affaires les plus opaques qui soit. Gérard Lopez, repreneur annoncé du Losc, a tenté, lundi, de démentir l’enquête de Mediapart, Mediacités (ici et là) et France 3 Nord-Pas-de-Calais (ici et là), qui révélait notamment que l’homme d’affaires allait racheter le club de foot de Lille via une société offshore immatriculée aux îles Vierges britanniques. « Le Losc n’a aucunement été racheté par une société domiciliée aux îles Vierges britanniques », a-t-il affirmé dans un communiqué.

Ce faisant, l’homme se couvre de ridicule. Il avait d’abord démenti vendredi que Victory Soccer, la société britannique qui va racheter le Losc, était détenue par une société à Hong Kong. Lorsque nous l’avons contredit, il a été forcé de reconnaître par écrit que c’était vrai, et que sa holding de Hong Kong appartenait à une coquille des îles Vierges nommée Incredible Wealth. Et le voilà qui dément à nouveau vingt-quatre heures plus tard… Nos informations s'appuient pourtant sur des documents irréfutables, que nous publions aujourd'hui en intégralité (voir l'onglet Prolonger).

Le financier hispano-luxembourgeois a aussi reçu le soutien appuyé de l’actuel propriétaire du Losc, Michel Seydoux, manifestement pressé de se débarrasser du club, avec un argumentaire qui laisse pantois. « Je ne vois rien à charge. […] Qu'on ait une entreprise à Hong Kong, aux îles je-ne-sais-pas-où ou à New York, ce n'est pas pour ça qu'on est un fraudeur et qu'on est quelqu'un de pas fréquentable », a-t-il dit sur France Bleu Nord. « Offshore, ça ne veut pas dire fraude fiscale. Si M. Lopez fait des montages intelligents, ce n’est pas de ma faute et je lui dis bravo », a-t-il même osé dans La Voix du Nord.

Les compères Seydoux et Lopez semblent ignorer qu’on sort à peine de la publication des Football Leaks. Mediapart et ses partenaires de l’EIC ont révélé jusqu’au 24 décembre dernier les montages les plus noirs du foot business, dont la plupart passent justement par les îles Vierges. C’est là que le super agent Jorge Mendes a dissimulé au fisc les 180 millions de ses poulains, dont Ronaldo et Mourinho. Là aussi que s’est installée la mafia argentine qui blanchit l’argent des vedettes du PSG Pastore et Di Maria. C’est toujours aux îles Vierges qu’est planquée la fortune du clan d’oligarques propriétaire du sulfureux groupe Doyen Sports, qui conclut les transferts de footballeurs avec des sex parties, des filles de l’Est et des commissions occultes.


Dans ce contexte, le démenti incohérent de Gérard Lopez risquait de ne pas suffire. Il a donc tenté une parade, annoncée dès lundi soir via l’AFP : « Pour éviter les problèmes, on a créé une société française qui va détenir le Losc. Toutes les parts de cette société seront détenues par Victory Soccer, société basée à Londres qui m'appartient à 100 %. » Sauf qu’il s’agit d’un gigantesque enfumage : même s'il y a une filiale française en dessous, Victory reste détenue au bout du compte par la coquille offshore Incredible Wealth aux îles Vierges. Donc le Losc aussi. Du moins, lorsque le rachat sera effectué…

Si Lopez a sorti ce tour de passe-passe, c’est parce qu’il est sous pression. Seydoux et Lopez ont pris le risque d’organiser vendredi à Lille la grande conférence de presse de passation de pouvoirs, alors que le deal n’est toujours pas bouclé. Marc Ingla, bras droit de Lopez et futur directeur général du Losc, a un rendez-vous crucial demain avec la DNCG, l’organe de la Ligue de football professionnel chargé de vérifier les comptes des clubs. Elle seule peut valider le projet financier et le recrutement des « deux à quatre joueurs » que Lopez veut embaucher d’ici à la fin du mercato d’hiver.

Dans sa réponse écrite envoyée dimanche à Mediapart, Lopez prétendait que son montage exotique avait « déjà été présenté et validé par la DNCG ». C’est un mensonge. « La DNCG contrôle les finances des clubs, pas l’origine des fonds. Ce dernier point relève de Tracfin [le service de renseignement de Bercy qui lutte contre le blanchiment – ndlr], explique un porte-parole de la Fédération française de football. La DNCG demande des informations sur l’actionnaire de référence, la surface et les garanties financières. » Gérard Lopez a d'ailleurs de nouveau rétropédalé aujourd'hui dans un autre entretien à l'AFP : « Si les structures compétentes n'y voient pas d'inconvénients, il n'y a pas de raison de faire autrement », a-t-il dit au sujet de son montage offshore.

Le repreneur du Losc se veut rassurant. « Le rachat n'est pas encore officiel, mais il le sera tel que prévu, c'est-à-dire d'ici vendredi », la date butoir fixée pour conclure le deal. À en croire le repreneur, « il reste juste quelques détails entre M. Seydoux et moi, de simples papiers ». Ce qui est totalement incohérent, puisque Lopez dit dans la même interview à l’AFP que « le rachat des actions est signé depuis longtemps ».

À ce stade, il n’est plus question de papiers, mais d’argent. Là encore, Lopez jure, la main sur le cœur, qu’il contrôlera 100 % du Losc et qu’il investira son propre argent, sans jamais dire combien. Le problème, c’est que tout cela est strictement invérifiable, justement parce que l'argent viendra d’une société aux îles Vierges. Impossible de savoir si Lopez sera le seul propriétaire du club et de connaître l’origine des fonds. Ce qui est hautement problématique, le foot étant très exposé aux risques de blanchiment (lire le rapport du Gafi).

Lopez bénéficie déjà d’une fiscalité très basse dans son pays natal. Il fait mine de l’ignorer, mais le seul intérêt pour un Luxembourgeois de s’installer aux îles Vierges, c’est l’opacité. Dans cet archipel des Antilles, il est très facile de dissimuler l’identité des actionnaires derrière des prête-noms. Et il n’y a aucune obligation pour les sociétés de publier leurs comptes. Tout cela aura des conséquences très concrètes pour le Losc, puisque le financement du club va venir d’Incredible Wealth, qui pourra se livrer à toutes sortes de manœuvres financières sans que personne n’en sache rien.

Il est possible que Gérard Lopez dise vrai, et qu’il soit aujourd’hui le seul actionnaire de cette coquille aux îles Vierges. Mais rien ne l’empêchera, demain, de faire entrer en secret des partenaires douteux. C’est exactement ce qu’il a fait chez Lotus, son ex-écurie de Formule 1. Le financier en a d’abord racheté 100 % du capital en 2010, via une société transparente au Luxembourg. Mais, comme l’a révélé notre enquête, il s’est empressé par la suite d’en revendre 40 % à six partenaires, dont cinq sont planqués derrière des sociétés-écrans aux îles Vierges.

L’affaire a de quoi donner des sueurs froides à Lille. Car elle s’est très mal terminée : 200 millions de pertes cumulées, 148 millions de dettes levées par Lopez et ses amis, 40 millions dont l’usage n’apparaît pas dans les comptes, et une écurie en faillite, sauvée in extremis par son rachat par Renault en décembre 2015. Sans oublier une enquête judiciaire en cours au Luxembourg sur des soupçons de blanchiment.

Il faut rappeler que Lopez a siphonné 2 millions d’euros de Lotus vers le CS Fola, le petit club associatif luxembourgeois qu’il préside. L’argent aurait ensuite été reversé à une société offshore détenue par son associé à Hong Kong. L’homme d’affaires dément ce dernier versement. Mais comme d’habitude, il refuse de dire où est allé l’argent et de s’expliquer sur cette opération financière. Laquelle semble bien avoir lésé Lotus et ses actionnaires minoritaires planqués aux îles Vierges. Lopez refuse de donner leur identité, se bornant à affirmer qu'il s'agit de ses « associés directs ». On est prié, une fois encore, de le croire sur parole.

Tout ce que l’on sait, c’est que depuis son entrée chez Lotus, le financier luxembourgeois est très proche d’intérêts russes. La société des îles Vierges Whiterock Alliance, qui a acquis 10 % de l'écurie de Formule 1 en 2014, est probablement contrôlée par le fabricant de smartphones russe Yota, puisque cette société avait annoncé au même moment avoir racheté ces 10 %. Il se trouve que Yota est une entreprise couvée par Vladimir Poutine, dont le principal actionnaire était le fonds Rostec, contrôlé par l’État russe.

Or il se trouve que Gérard Lopez s’est vanté dans El Pais d’être un ami de Vladimir Poutine, à qui il a fait conduire la monoplace Lotus. C’est grâce à l’autocrate russe que le financier a pu se lancer dans le financement de projets pétroliers en Russie. Comme l’a révélé Le Monde en 2011, Gérard Lopez entretient également des liens avec le sulfureux homme d’affaires russe Ilias Traber, interdit de séjour à Monaco pour ses relations présumées avec le crime organisé en Russie et visé à l’époque par une enquête préliminaire de la police fédérale suisse.

Au vu de tous ces éléments, il semble indispensable que Gérard Lopez s’explique. Toutefois, à part quelques déclarations lénifiantes, il n’a jusqu’ici livré aucune information vérifiable sur le fond, ni sur les îles Vierges, ni sur l’argent qui sera injecté dans le Losc. Pour un adepte de la « transparence », c’est pour le moins inquiétant.

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Hors ligneMessagedaddycool » mar. 17 janv. 2017 16:06

Voilà l'article

Football leaks : Parti pris

Football et paradis fiscaux: Gérard Lopez, repreneur du Losc et roi de l’intox
17 janvier 2017 Par Yann Philippin

À la suite de l’enquête de Mediapart, Mediacités et France 3, le repreneur du Losc, Gérard Lopez, prétend jouer la transparence et reprendre le club depuis la France. Une opération d’enfumage, car le Losc restera bien détenu par une coquille aux îles Vierges britanniques.

Il n’a que la « transparence » à la bouche. C’est pourtant l’un des hommes d’affaires les plus opaques qui soit. Gérard Lopez, repreneur annoncé du Losc, a tenté, lundi, de démentir l’enquête de Mediapart, Mediacités (ici et là) et France 3 Nord-Pas-de-Calais (ici et là), qui révélait notamment que l’homme d’affaires allait racheter le club de foot de Lille via une société offshore immatriculée aux îles Vierges britanniques. « Le Losc n’a aucunement été racheté par une société domiciliée aux îles Vierges britanniques », a-t-il affirmé dans un communiqué.

Ce faisant, l’homme se couvre de ridicule. Il avait d’abord démenti vendredi que Victory Soccer, la société britannique qui va racheter le Losc, était détenue par une société à Hong Kong. Lorsque nous l’avons contredit, il a été forcé de reconnaître par écrit que c’était vrai, et que sa holding de Hong Kong appartenait à une coquille des îles Vierges nommée Incredible Wealth. Et le voilà qui dément à nouveau vingt-quatre heures plus tard… Nos informations s'appuient pourtant sur des documents irréfutables, que nous publions aujourd'hui en intégralité (voir l'onglet Prolonger).

Le financier hispano-luxembourgeois a aussi reçu le soutien appuyé de l’actuel propriétaire du Losc, Michel Seydoux, manifestement pressé de se débarrasser du club, avec un argumentaire qui laisse pantois. « Je ne vois rien à charge. […] Qu'on ait une entreprise à Hong Kong, aux îles je-ne-sais-pas-où ou à New York, ce n'est pas pour ça qu'on est un fraudeur et qu'on est quelqu'un de pas fréquentable », a-t-il dit sur France Bleu Nord. « Offshore, ça ne veut pas dire fraude fiscale. Si M. Lopez fait des montages intelligents, ce n’est pas de ma faute et je lui dis bravo », a-t-il même osé dans La Voix du Nord.

Les compères Seydoux et Lopez semblent ignorer qu’on sort à peine de la publication des Football Leaks. Mediapart et ses partenaires de l’EIC ont révélé jusqu’au 24 décembre dernier les montages les plus noirs du foot business, dont la plupart passent justement par les îles Vierges. C’est là que le super agent Jorge Mendes a dissimulé au fisc les 180 millions de ses poulains, dont Ronaldo et Mourinho. Là aussi que s’est installée la mafia argentine qui blanchit l’argent des vedettes du PSG Pastore et Di Maria. C’est toujours aux îles Vierges qu’est planquée la fortune du clan d’oligarques propriétaire du sulfureux groupe Doyen Sports, qui conclut les transferts de footballeurs avec des sex parties, des filles de l’Est et des commissions occultes.

Gérard Lopez vendredi 13 décembre à Lille, en marge de la conférence de presse sur sa reprise du Losc. © Jacques Trentesaux / Mediacités Gérard Lopez vendredi 13 décembre à Lille, en marge de la conférence de presse sur sa reprise du Losc. © Jacques Trentesaux / Mediacités

Dans ce contexte, le démenti incohérent de Gérard Lopez risquait de ne pas suffire. Il a donc tenté une parade, annoncée dès lundi soir via l’AFP : « Pour éviter les problèmes, on a créé une société française qui va détenir le Losc. Toutes les parts de cette société seront détenues par Victory Soccer, société basée à Londres qui m'appartient à 100 %. » Sauf qu’il s’agit d’un gigantesque enfumage : même s'il y a une filiale française en dessous, Victory reste détenue au bout du compte par la coquille offshore Incredible Wealth aux îles Vierges. Donc le Losc aussi. Du moins, lorsque le rachat sera effectué…

Si Lopez a sorti ce tour de passe-passe, c’est parce qu’il est sous pression. Seydoux et Lopez ont pris le risque d’organiser vendredi à Lille la grande conférence de presse de passation de pouvoirs, alors que le deal n’est toujours pas bouclé. Marc Ingla, bras droit de Lopez et futur directeur général du Losc, a un rendez-vous crucial demain avec la DNCG, l’organe de la Ligue de football professionnel chargé de vérifier les comptes des clubs. Elle seule peut valider le projet financier et le recrutement des « deux à quatre joueurs » que Lopez veut embaucher d’ici à la fin du mercato d’hiver.

Dans sa réponse écrite envoyée dimanche à Mediapart, Lopez prétendait que son montage exotique avait « déjà été présenté et validé par la DNCG ». C’est un mensonge. « La DNCG contrôle les finances des clubs, pas l’origine des fonds. Ce dernier point relève de Tracfin [le service de renseignement de Bercy qui lutte contre le blanchiment – ndlr], explique un porte-parole de la Fédération française de football. La DNCG demande des informations sur l’actionnaire de référence, la surface et les garanties financières. » Gérard Lopez a d'ailleurs de nouveau rétropédalé aujourd'hui dans un autre entretien à l'AFP : « Si les structures compétentes n'y voient pas d'inconvénients, il n'y a pas de raison de faire autrement », a-t-il dit au sujet de son montage offshore.

Le repreneur du Losc se veut rassurant. « Le rachat n'est pas encore officiel, mais il le sera tel que prévu, c'est-à-dire d'ici vendredi », la date butoir fixée pour conclure le deal. À en croire le repreneur, « il reste juste quelques détails entre M. Seydoux et moi, de simples papiers ». Ce qui est totalement incohérent, puisque Lopez dit dans la même interview à l’AFP que « le rachat des actions est signé depuis longtemps ».

À ce stade, il n’est plus question de papiers, mais d’argent. Là encore, Lopez jure, la main sur le cœur, qu’il contrôlera 100 % du Losc et qu’il investira son propre argent, sans jamais dire combien. Le problème, c’est que tout cela est strictement invérifiable, justement parce que l'argent viendra d’une société aux îles Vierges. Impossible de savoir si Lopez sera le seul propriétaire du club et de connaître l’origine des fonds. Ce qui est hautement problématique, le foot étant très exposé aux risques de blanchiment (lire le rapport du Gafi).

Lopez bénéficie déjà d’une fiscalité très basse dans son pays natal. Il fait mine de l’ignorer, mais le seul intérêt pour un Luxembourgeois de s’installer aux îles Vierges, c’est l’opacité. Dans cet archipel des Antilles, il est très facile de dissimuler l’identité des actionnaires derrière des prête-noms. Et il n’y a aucune obligation pour les sociétés de publier leurs comptes. Tout cela aura des conséquences très concrètes pour le Losc, puisque le financement du club va venir d’Incredible Wealth, qui pourra se livrer à toutes sortes de manœuvres financières sans que personne n’en sache rien.

Il est possible que Gérard Lopez dise vrai, et qu’il soit aujourd’hui le seul actionnaire de cette coquille aux îles Vierges. Mais rien ne l’empêchera, demain, de faire entrer en secret des partenaires douteux. C’est exactement ce qu’il a fait chez Lotus, son ex-écurie de Formule 1. Le financier en a d’abord racheté 100 % du capital en 2010, via une société transparente au Luxembourg. Mais, comme l’a révélé notre enquête, il s’est empressé par la suite d’en revendre 40 % à six partenaires, dont cinq sont planqués derrière des sociétés-écrans aux îles Vierges.

L’affaire a de quoi donner des sueurs froides à Lille. Car elle s’est très mal terminée : 200 millions de pertes cumulées, 148 millions de dettes levées par Lopez et ses amis, 40 millions dont l’usage n’apparaît pas dans les comptes, et une écurie en faillite, sauvée in extremis par son rachat par Renault en décembre 2015. Sans oublier une enquête judiciaire en cours au Luxembourg sur des soupçons de blanchiment.

Il faut rappeler que Lopez a siphonné 2 millions d’euros de Lotus vers le CS Fola, le petit club associatif luxembourgeois qu’il préside. L’argent aurait ensuite été reversé à une société offshore détenue par son associé à Hong Kong. L’homme d’affaires dément ce dernier versement. Mais comme d’habitude, il refuse de dire où est allé l’argent et de s’expliquer sur cette opération financière. Laquelle semble bien avoir lésé Lotus et ses actionnaires minoritaires planqués aux îles Vierges. Lopez refuse de donner leur identité, se bornant à affirmer qu'il s'agit de ses « associés directs ». On est prié, une fois encore, de le croire sur parole.

Tout ce que l’on sait, c’est que depuis son entrée chez Lotus, le financier luxembourgeois est très proche d’intérêts russes. La société des îles Vierges Whiterock Alliance, qui a acquis 10 % de l'écurie de Formule 1 en 2014, est probablement contrôlée par le fabricant de smartphones russe Yota, puisque cette société avait annoncé au même moment avoir racheté ces 10 %. Il se trouve que Yota est une entreprise couvée par Vladimir Poutine, dont le principal actionnaire était le fonds Rostec, contrôlé par l’État russe.

Or il se trouve que Gérard Lopez s’est vanté dans El Pais d’être un ami de Vladimir Poutine, à qui il a fait conduire la monoplace Lotus. C’est grâce à l’autocrate russe que le financier a pu se lancer dans le financement de projets pétroliers en Russie. Comme l’a révélé Le Monde en 2011, Gérard Lopez entretient également des liens avec le sulfureux homme d’affaires russe Ilias Traber, interdit de séjour à Monaco pour ses relations présumées avec le crime organisé en Russie et visé à l’époque par une enquête préliminaire de la police fédérale suisse.

Au vu de tous ces éléments, il semble indispensable que Gérard Lopez s’explique. Toutefois, à part quelques déclarations lénifiantes, il n’a jusqu’ici livré aucune information vérifiable sur le fond, ni sur les îles Vierges, ni sur l’argent qui sera injecté dans le Losc. Pour un adepte de la « transparence », c’est pour le moins inquiétant.





Douze journaux européens regroupés au sein du réseau European Investigative Collaborations (EIC), dont Mediapart est l'un des membres fondateurs, ont publié du 2 au 24 décembre 2016 les Football Leaks, la plus grande fuite de l'histoire du sport. Obtenus par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel et analysés par les journaux membres de l'EIC, ces 18,6 millions de documents ont permis de documenter de manière inédite la face noire du football, entre fraude et évasion fiscales, réseaux de prostitution, connexions mafieuses, ou encore exploitation de joueurs mineurs. Soixante journalistes, associés à huit informaticiens qui ont développé des logiciels spéciaux pour l'opération, ont enquêté pendant plus de six mois.

Pour cette nouvelle enquête sur Gérard Lopez, Mediapart a choisi de partager les documents Football Leaks concernant le repreneur du Losc avec avec le journaliste de France 3 Nord-Pas-de-Calais Yann Fossurier, et avec nos confrères Sylvain Morvan et Charles Carrasco (basé à Rio de Janeiro au Brésil) de Mediacités, media en ligne lancé en 2016 à Lille pour développer le journalisme d'investigation en région. Les trois medias ont enquêté ensemble et recueilli des documents et témoignages inédits qui ne figurent pas dans les Football Leaks.

À la suite de l'opération d'enfumage médiatique menée lundi par Gérard Lopez après nos révélations, Mediapart, France 3 Nord-Pas-de-Calais et Mediacités ont décidé de publier de nouveaux articles pour rappeler les faits établis.

Contacté par Mediapart avant notre premier article, Gérard Lopez a refusé notre demande d'interview. Il a préféré répondre par écrit à nos questions par l'intermédiaire de son avocat, Nicolas Huc-Morel. Son courrier commence ainsi : « Je souhaiterais, en préambule, commencer par rappeler que je suis né au Luxembourg. Ensuite, je suis un investisseur travaillant sur plusieurs continents et c’est donc normalement que je dispose de sociétés dans de nombreux pays. Les raisons de ces implantations sont l’efficacité et la sécurité juridique et mes investissements se font en respectant strictement la légalité et l’éthique. La localisation de mes entreprises n’est pas motivée par des raisons fiscales et il ne peut m’être fait le reproche de voir appliquées à mes investissements les règles applicables en la matière, étant rappelé qu’il y a des accords très clairs entre la France et le Luxembourg sur les flux financiers et la gestion des sociétés. Pour conclure, la documentation en votre possession est à l’évidence parcellaire, présentée de manière fallacieuse ou totalement inexacte. »
Chacun son métier, les vaches seront bien gardées - (Le Vacher et le Garde-chasse) - Jean Pierre Claris de Florian (1755-1794)

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Hors ligneMessagesolid.snake » mar. 17 janv. 2017 16:27

Sérieux, vivement que tout çà soit validé par la DNCG et que la reprise officialisée et que l'on en parle plus de tout ces sangsues de médias !

pc
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Hors ligneMessagepc » mar. 17 janv. 2017 16:27

wait and see...

Raouliché

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MessageRaouliché » mar. 17 janv. 2017 16:29

Ca sent pas très bon tout ça !

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Hors ligneMessageMrK » mar. 17 janv. 2017 16:35

Tout cela est bien joli, mais hormis des suppositions, il n'y a rien d'illégal. Et ça semble bien les faire rager de ne pas savoir.
Mediapart sort le bâton d'accusation, crie fort, mais n'avance rien, ou pas grand chose.

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Hors ligneMessagesamoht59 » mar. 17 janv. 2017 16:37

Ça commence à sentir mauvais.... la vente est faite à 99,9% dixit Michou ....sauf extravagance! Vous sentez venir le truc?
" Votez à gauche c'est soit pour dézinguer la société soit pour cracher sur le patron qui te permet de bouffer " .

Raouliché

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MessageRaouliché » mar. 17 janv. 2017 16:38

ET le Yann Fossurier de la VDN qui est dans le coup. On l'a entendu celui là du temps de Mammadov ?

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Hors ligneMessagegblosc » mar. 17 janv. 2017 16:40

Tout ce charabia alors qu'une simple garantie à 1ère demande de la Bank of Azerbaidjan suffit, pourquoi chercher compliqué quand on peut trouver simple ???

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Hors ligneMessageapollo » mar. 17 janv. 2017 16:40

je ne suis pas spécialement inquiet, même si le montage semble en effet douteux.
M'enfin, si la DNCG valide, on peut lui accorder le bénéfice du doute !
Dans tous les cas, on sera très vite fixé

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En ligneMessageDjeunzzz » mar. 17 janv. 2017 16:43

On se serait fait racheter par la Financière Turenne Lafayette, ça aurait fait moins d'histoires !
#JeSuisVasseur

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Hors ligneMessageMiladin Béca » mar. 17 janv. 2017 16:47

Après tout ce qu'on a marqué sur Lens et Mammadov ça fait quand même mal au cul de lire tout ça, vrai ou pas.

En mettant de côté le fameux complot imaginaire des journalistes contre le Losc, on ne peut pas nier que ces enquêtes soient sorties assez rapidement dès que le nom de Lopez soit arrivé au Losc. Et comme je disais hier son passé financier avec Lotus n'est pas tout rose.

Ce qu'on a pu voir de lui avec Seydoux me plaît bien, tout ce qu'on peut lire beaucoup moins.


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