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Christophe Galtier (Lille), à propos de l'individualisme de ses joueurs contre Dijon : « Ils iront se regarder le nombril sur le banc »Christophe Galtier est déçu par l'individualisme de certains de ses joueurs (J. Prévost/L'Équipe)
Furieux contre l'individualisme de certains de ses joueurs ayant précipité la défaite du LOSC à Dijon (0-1), l'entraîneur lillois a poussé un coup de gueule retentissant, dans le vestiaire, après la rencontre. Puis promis des sanctions, quelques minutes plus tard.« Quelle est votre analyse sur cette défaite, la septième de la saison à l'extérieur ?Contre les équipes qui sont en difficulté en Championnat, on ne répond pas présent. J'avais beaucoup parlé aux joueurs, ces deux derniers jours, de la nécessité de bien démarrer l'année 2020 à l'extérieur. Évidemment, il fallait l'envie de jouer et de marquer des buts. Mais il fallait aussi faire preuve d'un certain état d'esprit. Ce soir, on a perdu le match sur une touche, un schéma dont on avait parlé avant le match, puis à la mi-temps. À la sortie, on prend un but dès la première minute de la seconde période (de Tavares, 1-0, 46e). Comme on peut être menés dès la première minute de la première période. Il y a un problème de concentration, d'investissement et de détermination.
Ces qualités-là, je les ai vues en face. Et à dix contre onze. On avait un avantage numérique qui est important, généralement. Mais le fait de parler et de contester les décisions de l'arbitre fait qu'on se retrouve avec nos deux milieux de terrain avertis (Soumaré et Xeka) qui sont sous la menace d'un second carton jaune. J'aurais dû écouter mon intuition et sortir les deux milieux de terrain. J'en ai sorti un (Xeka), j'aurais dû sortir le deuxième. On s'est retrouvés à dix contre dix (après le rouge de Soumaré), on a essayé de passer par les côtés mais il y a eu une mauvaise qualité de centres.
On a manqué de détermination offensive dans la surface adverse, à l'inverse d'eux. Je suis en colère pour ça. Je sais que vous avez entendu ma colère car vous êtes (les médias, situés en salle de presse) à côté du vestiaire. On peut perdre des matches... Mais, là, c'était le premier match (de Ligue 1) de 2020.
On parle d'objectifs collectifs mais je crois qu'il y a beaucoup de joueurs qui ont des objectifs individuels. Il va falloir y remédier. De quelle manière, on verra. Je vais sensibiliser tout le monde. On ne peut pas être battus dans l'envie alors qu'on prétend vouloir rejouer la Coupe d'Europe. Comme on a été battus dans l'envie à Amiens (1-0), à Toulouse (2-1), à Reims (2-0), c'est ça le constat. Perdre à Paris ou à Marseille, OK, c'est dur, mais bon... Là, on perd contre des équipes qui ont plus faim que la mienne.
Pas mal de nos joueurs sont dans une zone de confort, comme si ce n'était ''pas grave de perdre à l'extérieur car on a un prochain match à domicile''. Mais attention, même si on gagne tous les matches à domicile - même contre les gros et ils vont arriver (Lille va recevoir le Paris SG et Marseille, notamment) -, ça ne suffira pas à atteindre l'objectif.
Comme vous le savez, on a entendu votre colère à travers les murs : vous avez eu des mots très durs dans le vestiaire. On vous cite : « On perd contre des équipes de peintres, Amiens, Reims, Toulouse »... Et donc Dijon.Quand je dis équipes de peintres, je m'excuse. Ça, c'est de la colère. Je parle d'équipes qui sont en train de se battre pour le maintien. Dijon, Amiens, Toulouse se battent pour le maintien. Et on a perdu à chaque fois de la même manière. Je m'excuse des propos que vous avez entendus car Dijon est une équipe qui tient la route. On s'est sabordés sur une touche, on s'est sabordés en ne sachant pas exploiter l'avantage à onze contre dix, on s'est sabordés en prenant un carton rouge (Soumaré). On s'est sabordés mais l'adversaire a fait en sorte de nous pousser à la faute. On a eu trop peu de détermination. Nos tirs étaient des passes à l'adversaire.
Avez-vous le sentiment de ne pas pouvoir compter sur votre équipe cette saison ?Non, je ne veux pas avoir ce sentiment-là. C'est une équipe qui travaille mais certains se contentent du minimum en termes de résultats sportifs. Je connais la qualité du groupe mais il va falloir développer la personnalité des uns et des autres pour réagir.
Avez-vous déjà été aussi en colère ?La frustration me met en colère. Et puis il n'y a pas un match, cette saison, où on (avec son staff) a été aussi précis dans ce qu'allait être le match, et même dans le fait qu'on allait jouer à onze contre dix. Dans la préparation, dans la mise en garde avant le match, dans la mise en garde à la pause... Et sur le premier ballon de la seconde période, on est battus. Ce soir, on a perdu sur la vérité des surfaces. Et c'est rageant. On a des objectifs à atteindre qui sont très hauts. Mais en perdant aussi souvent de cette façon-là, contre des équipes qui ont la nécessité de prendre des points, ça dénote un manque de caractère important.
Quelle sera votre marge de manoeuvre sur les joueurs qui ont, selon vous, « des objectifs individuels » ?Ils iront sur le banc, point à la ligne. Ils se regarderont le nombril sur le banc ou en tribunes.
Vous aviez vraiment mis les joueurs en garde sur les touches longues ?Bien sûr, on avait parlé des touches longues. D'habitude, c'est Alphonse (malade aujourd'hui) qui les fait pour Dijon. Il y en a eues deux en première période, on était passés ric-rac. On en a parlé à la pause et dès la première touche, à la 46e minute, on a été sanctionnés.
Pourquoi Çelik n'était pas sur la feuille de match ? »Il a ressenti une gêne au psoas.