Hors ligneMessagesolid.snake » lun. 8 août 2016 10:25
Interview de Seydoux réalisée avant l'élimination en Europa League
Les amis du LOSC
2 h ·
La parole au président
Michel Seydoux
Malgré l’élimination surprise du LOSC en Ligue Europa, son président se veut résolument optimiste – financièrement et sportivement – pour cette nouvelle saison qui s’élance.
Vous avez mis du temps à bouger sur le marché des transferts. Pouvez-vous nous expliquer la situation financière actuelle du LOSC ?
« Le LOSC a une politique de rigueur. Et sans notre partenaire Marc Coucke, on n’aurait jamais pu réaliser l’opération De Préville (1) dernièrement. Je suis très heureux d’avoir des actionnaires sérieux et fiables qui me permettent de faire ça. Nous avons vécu une dernière saison compliquée sportivement mais aussi financièrement parce qu’elle a demandé des coûts supplémentaires (départ d’Hervé Renard, arrivées d’Eder et Amalfitano au mercato d’hiver). Mon devoir de chef d’entreprise est d’avant tout être responsable et trouver les grands équilibres. J’essaie de gérer la boîte de façon à la pérenniser. Voilà pourquoi on a décidé d’être raisonnable, et de ne pas recruter sans avoir vendu au préalable. Soyons très clairs, aujourd’hui le club a de très bons actionnaires. Sinon il serait en difficulté… »
Vos supporters peuvent-ils être définitivement rassurés ?
« Aujourd’hui, le foot français est à la traîne. On a un budget en diminution quasiment chaque année… car on a des recettes en diminution quasiment chaque année. Un club de foot n’est pas fait pour gagner de l’argent, mais il faut au moins ne pas en perdre trop. Parce que sinon les mécènes ne suivent plus. Cela dit, je suis extrêmement optimiste dans la qualité du spectacle proposé. Le foot est l’une des rares propositions de distraction dans un monde extrêmement compliqué, on parle de maladies, de chômage, de guerres, d’attentats. Il y a encore un endroit où la société se retrouve tout entière dans un combat affectif et amical. Je fais tout pour mettre le LOSC en phase avec son époque économique. Je dois sans cesse anticiper et m’adapter. »
Le recrutement vous satisfait-il ?
« Absolument. C’est bien simple, aujourd’hui, les renforts demandés par le coach sont là ! Il va pouvoir travailler comme il l’entend. C’est ce qui est le plus important. Notre préparation est aboutie : on est parti pour un marathon. Et on a un effectif bâti pour relever les défis, à la fois nationaux et européens (2). Il y a le côté économique, bien sûr, mais aussi le prestige. L’attractivité du LOSC est quelque chose dont je dois m’occuper. Si certains joueurs ont refusé des offres pour finalement signer chez nous, c’est qu’on a une attractivité forte. »
Malgré la mainmise financière des richissimes clubs anglais ?
« Je ne suis pas jaloux. Mais ils sont très perturbateurs. Toutes tes analyses économiques se font sur un marché déstabilisant. À part le PSG, armé pour résister à la moindre charge, les autres clubs français doivent subir. C’est une épée de Damocles sans cesse au-dessus de toi, qui peut faire capoter un transfert à la toute dernière minute. Parce qu’il y a des propositions très compliquées à refuser ! »
Signer Eder avant l’Euro relève du coup de génie !
« C’est formidable, parce qu’on a eu le droit à un essai de quelques mois en fin de saison dernière. Pas besoin de scouting vidéo cette fois ! Si j’ai pensé en profiter après l’Euro ? Un joueur n’est pas une marchandise. À partir du moment où il voulait nous rejoindre, il n’y avait aucune raison de vouloir le revendre immédiatement. On a un projet de club, de groupe, on se donne les moyens pour y arriver. »
Où en êtes-vous avec Sofiane Boufal ?
« Il se porte bien, l’opération s’est bien passée et sa rééducation est en avance par rapport aux pronostics. On attend les propositions de transfert mais s’il doit rester, il ne nous encombre pas du tout (rires). Et n’y aura pas d’autre bon de sortie. Mon équipe est à ce jour constituée. On voulait aussi prêter tous les jeunes qui ont besoin de temps de jeu. Et un groupe réduit. On l’a ! »
Un mot sur le départ de l’emblématique Florent Balmont…
« Rejoindre Dijon, c’est un choix de carrière. Il faut être très clair : on a été super réglo avec lui. Il allait forcément moins jouer mais il avait un contrat et une proposition de reconversion. Il avait envie de jouer et je crois franchement que sa vraie ville c’est Lyon et pas Lille. On a tout essayé pour le conserver, on ne l’a pas poussé dehors. »
Qu’attendez-vous de vos joueurs cette saison ?
« On en attend tous beaucoup, moi le premier. Il faut rappeler à nos supporters que je suis le premier d’entre eux. Je vis très très mal les défaites et suis assez content quand on gagne. »
Vous vous préparez à fêter les 70 ans du premier doublé…
« L’histoire est très importante. Ce sont les racines qui permettent d’avoir de beaux arbres et de belles branches. On a la chance d’avoir une belle histoire qui a commencé au milieu de la Guerre. Je suis là de passage et le LOSC continuera d’exister après moi. Chaque dirigeant a un rôle à jouer quand il est là, essaie de créer une nouvelle page. »
VDN
1. – L’arrivée de Nicolas De Préville devrait être officialisée cette semaine.
2. – L’interview a été réalisée avant l’élimination de la Ligue Europa par Qäbälä.