PLE a écrit :Source of the post Tu aimes ça toi , l achat de jeunes joueurs à potentiel que l on envoi vers des clubs satellites pour voir leur véritable potentiel ? Puis ceux qui restent vente et ou 1 année et plus value ( pas pour le club , faut le savoir ) . Et le jour où on a un mercato pourri voire le schema big staff (campos ingla ) se barrer , avec descente en L2 , cest la mort du club . Je peux te dire que certains cadres administratifs et surtout les administratifs de base du club ne sont pas des fans absolus de Lopez et de son business plan .
Moi j'ai du mal à comprendre ce qu'on reproche à Lopez.
Il fait exactement la même chose que Seydoux. La seule différence, c'est l'ordre de grandeur des investissements et celui des ventes.
On a toujours eu ce modèle. Les joueurs qu'on gardait étaient ceux qui ne recevaient pas d'"offres indécentes".
Et une offre indécente, à l'époque Seydoux, c'était 12M + Bonus, et ça s'appliquait même aux joueurs qui n'avaient même pas joué un seul match avec le club. On vendait à la première offre importante et on ne réinvestissait qu'une part très négligeable des recettes transfert. Après l'arrivée des Qataris et/ou notre échec à aller chercher les 1/8ème de LDC malgré un groupe abordable et avec la meilleure équipe qu'on pouvait avoir sur le papier, c'était le grand virage et la direction a complètement revu les ambitions du club à la baisse.
Tous les étés je me répétais ici même : on ne peut pas améliorer notre effectif, d'une année sur l'autre, en achetant pour à peine 1/5e de ce que l'on vendait. Encore moins lorsqu'on le fait plusieurs années consécutivement. SAUF, si l'on a une équipe de recrutement véritablement exceptionnelle. On était bon sur ce point, mais on était pas aussi bon qu'il était nécessaire qu'on le soit, et ce, absolument chaque année. On savait qu'on était en grande réussite et qu'un seul mercato raté aurait des conséquences catastrophiques car on avait absolument aucune marge.
C'est dommage que le dernier PL soit mort, parce que je me souviens très bien qu'à la fin de l'été 2015, on s'y affolait de la valeur marchande de l'effectif qui avait totalement fondue, puisqu'on avait passé les 3 dernières intersaisons à vendre tout ce qui avait un tout petit peu de valeur pour se retrouver péniblement à l'équilibre.
Faut regarder les tableaux de transfert de l'époque, ça crevait les yeux qu'on allait droit dans le mur, avec des investissements qui devenaient de plus en plus ridicules pour un club qui disait jouer les places européennes.
En 2013-2014 :
On vend - Chedjou (6M) - Payet (10M) - Digne (15M) - Thauvin (12M) - total : 33M
On achète - Kjaer (2M) - Delaplace (1,2M) - Jeanvier (0,5M) - total : 3,7M
En 2014-2015 :
On vend - Origi (14M) - Kalou (3M) - total : 17M
On achète - Frey (3M) - Corchia (2M) - total : 5M
En 2015-2016 :
On vend - Traoré (14M) - Gueye (9M) - Kjaer (8M) - Diaby (2M) - Roux (2M) - total : 35M
On achète - Guillaume (4M) - Bauthéac (2,5M) - Amadou (2M) - Maignan (1M) - Tallo (1M) - Nangis (1M) - Benzia (1M) - Guirassy (0,5M) - total : 13M
Le dernier mercato de l'ère Seydoux ressemble d'ailleurs encore plus à une grande vente en pièces détachées avec un total des ventes de 44M et un total d'achats de 7,5M.
Sur cette période, on faisait exactement ce qu'on reproche à GL, on vend les joueurs au bout de 6 mois exceptionnellement, 12 mois parfois, plus généralement au bout de 18 à 24 mois.
On réinvestit en moyenne 22,5% (11% en 2013-2014 - 29% en 2014-2015- 37% en 2015-2016 - 17% en 2016-2017) des bénéfices transferts, avec des montants (en moyenne de 7M d'investissements par mercato), qui, déjà à cette période, ne suffisaient plus pour espérer terminer dans le premier tiers du classement en Ligue 1. On survivait en L1 et on avait plus aucune ambition européenne.
Depuis l'arrivée de Lopez, on applique la même politique, à plusieurs différences (très notables selon moi) près.
D'abord, il y a à nouveau une réelle phase d'investissement qui correspond à ce qu'espérait faire l'équipe dirigeante précédente à l'été 2016. Sauf que sur cette phase, au lieu de reconstituer un capital joueurs avec l'éternel impératif d'avoir une balance transfert largement positive, il est assumé de réaliser un
véritable investissement. Environ 75 millions d'achats contre 17 millions de ventes. C'est simple, on a
jamais connu un mercato comme celui-ci, dans lequel on achète pour 4 fois plus qu'on vend.
Ensuite, on revient en effet dans le modèle qui était déjà celui du club pour le mercato 2018-2019 : ventes pour 60M, achats pour 8,5M (14% réinvestis) et pour la le mercato 2019-2020, même si on vend pour beaucoup (160M), on réinvestit une somme énorme (je crois qu'on a tendance à oublier cet aspect en se focalisant uniquement sur le chiffre des ventes) : 90M d'euros ! On est donc sur 56% des ventes qui sont réinvesties. Chose qu'on ne voyait jamais, et encore moins dans ces proportions, par le passé. C'est pour moi la principale différence avec le modèle économique précédent, on ne déshabille pas en permanence un capital joueur sans le ré-alimenter immédiatement avec des investissements lourds. On va se plaindre du départ d'Osimhen cet été, c'est certain, mais si on avait décidé de remplacer Leao par un joueur moyen acheté 3 millions qui plante 5 ou 6 buts dans la saison, est ce qu'on aurait été plus heureux de garder ce joueur un an de plus ? Personne ne dit non-plus que c'est ce modèle qui permet par ailleurs de mettre sur la table près de 10M sur un joueur comme André, qui va devenir un taulier de l'équipe pour plusieurs années, et pour lequel il n'y a aucune logique spéculative de la part du club. Il faut regarder le tableau dans sa globalité pour pouvoir le juger.
Ensuite, on a cette fois un modèle économique qui tient la route car il s'appuie sur une équipe de recrutement réellement performante (la meilleure du monde ?). Ce qui permet de limiter les risques de catastrophe industrielle avec un scénario dans lequel aucun des joueurs recrutés ne donnerait satisfaction. On peut sereinement passer plusieurs mercatos à vendre pour davantage qu'on achète sans que l'effectif ne soit considérablement affaibli, compte tenu de cette compétence exceptionnelle dont on dispose pour le moment au club. Et pour moi ça fait complètement sens de profiter de cette compétence pour pérenniser la situation économique et sportive (notamment en termes de rayonnement) du club, avant de passer à la phase suivante, que Lopez a déjà détaillée plusieurs fois, et dans laquelle le club sera assez fort financièrement pour avoir davantage de contrôle sur le timing des ventes de ses meilleurs joueurs. On peut d'ailleurs aussi remarquer que le club, malgré "toutes ces ventes", dispose encore d'un capital joueur vraiment conséquent, ce qui laisse quand même penser qu'on est vraiment pas dans l'erreur.
Enfin, et c'est ce qui moi me plaît le plus dans le projet en cours, c'est la vision à long-terme. J'ai regretté pendant des années le manque de vision à 5 ou 10 ans du club, géré dans le court-termisme et l'urgence sur les 5 dernières années, avec une direction qui s'est retrouvée à gérer un passage de témoin qui m'a paru interminable. Lopez a un projet, une ambition et une vision pour le LOSC, et je suis vraiment convaincu qu'il raisonne sur le temps long dans le but de trouver le moyen de faire du LOSC un club incontournable à l'échelle nationale voire européenne. Les recrutements nombreux dans la post-formation dont on va certainement commencer à mesurer les bienfaits, les "partenariats" avec des clubs satellites pour organiser un flux régulier d'éclosions de jeunes capables de venir renforcer l'effectif, la volonté qui transparaît d’acquérir le stade, le développement d'académies en Chine, le projet de club omnisports (qui me plaît énormément), etc. Tout ça montre qu'on est pas sur une logique de consommation immédiate des bénéfices qu'il peut tirer de sa position de propriétaire du club, mais qu'on est toujours bel et bien dans une phase de construction d'un projet extrêmement ambitieux. On peut y mettre des bémols moraux, et la prise de possession de clubs me chiffonne aussi (même si le LOSC l'a déjà fait, bien avant l'arrivée de Lopez), mais je crois malheureusement que le seul moyen d'exister au plus haut niveau dans un championnat qui va compter de plus en plus de mastodontes financiers et d'en passer par ce renforcement du club, de son rayonnement et de ses structures.
Qu'on me comprenne bien, je ne suis pas en train de dénigrer Seydoux et son équipe sur ce qu'ils ont fait au club. Seydoux a fait énormément de choses extrêmement bénéfiques pour le club. Ce que je dis, c'est que dès lors que l'ambition de l'équipe dirigeante n'était plus d'investir et de se battre pour trouver les moyens de continuer à faire grandir le club, il devenait urgent de passer la main à quelqu'un qui en avait l'envie et la capacité, et je trouve que Lopez était le profil idéal, et qu'en soit, une des meilleures opérations que Seydoux ait pu faire pour le club, était de le vendre à la bonne personne. Et que le modèle que Lopez utilise aujourd'hui pour le club n'est vraiment pas différent de celui de l'équipe précédente, à la différence que celui-ci se fait avec davantage de puissance économique, et à une échelle différente, au niveau qualitatif, quantitatif et temporel. Ce n'est pas parce qu'on faisait la même chose, mais plus modestement, que l'on défendait davantage de valeurs morales.