Eder (Lille) : «Il y aura toujours des gens qui n'aiment pas»Il est le symbole d'un LOSC renaissant et conquérant. Malgré les critiques, Eder continue de «travailler» et de planter. Avec l'Euro dans le viseur et le Portugal dans le coeur.
«Comment vous sentez-vous à Lille ?Bien, vraiment bien. J’ai été très bien accueilli. J’aime beaucoup travailler avec ce groupe, cet entraîneur. Rony (Lopes) m’a beaucoup aidé dans mon intégration. Nous sommes très proches, aussi, en dehors du terrain. Comme avec d’autres, bien sûr.
Pourquoi avoir choisi le LOSC au mercato d’hiver ?Il y avait d’autres possibilités. J’avais déjà suivi quelques matches. J’ai discuté avec mon agent, mes proches et on s’est dit que le LOSC était une très belle possibilité.
Vous sortiez de six mois à Swansea sans avoir marqué. Comment expliquez-vous cette traversée du désert ?Je découvrais l’Angleterre, un nouveau Championnat… Il y avait Bafé Gomis et j’ai attendu une opportunité. Elle est venue, j’ai réalisé deux matches et je me suis blessé contre Liverpool. Je suis resté un moment arrêté. Il y a ensuite eu un changement d’entraîneur, à l’approche du mercato hivernal.
«Je donne tout pour l'équipe. C'est ainsi que je conçois les choses.»Lors de votre arrivée, Frédéric Antonetti vous a décrit comme un «guerrier». Êtes-vous d’accord avec cette définition ?Je suis d’accord. Je donne tout pour l’équipe. C’est ainsi que je conçois les choses. Et c’est aussi ce que l’équipe a démontré.
Lille est pleine bourre depuis plusieurs mois. L’Europe n’est pas loin…On y va match par match. Nous démontrons que nous avons la qualité pour atteindre les places européennes mais c’est vrai aussi qu’on vit une saison atypique. On prouve qu’on est un groupe avec de la qualité.
Que représente ce gant blanc que vous sortez après chaque but ?Ça me rappelle mon objectif… Quand le moment sera venu, je l’expliquerai! (rires)
Vous êtes prêté par Swansea. Aimeriez-vous poursuivre au LOSC ?Pour le moment, je travaille mais... J’aime beaucoup la ville, le club, les supporters. Je ne sais pas ce qu’il en sera. Je laisse mon agent gérer mais l’idée de pouvoir rester ne me déplaît pas.
Vous en êtes déjà à 5 buts (et 3 passes décisives). L’Euro approche. Vous y pensez ?C’est un objectif. Tout va dépendre de ma saison avec Lille. C’est pour ça que je travaille. Et tout va dépendre aussi des choix du sélectionneur. Je fais tout pour aider le LOSC et quand je suis en Seleção je fais de même. J’avoue que je suis hyper concentré sur ma fin de saison au club. Le fait que l’Euro se joue en France rend cette compétition un peu plus spéciale encore.
Le mois dernier, lors du match du Portugal contre la Belgique, votre entrée en jeu a été accompagnée de sifflets. João Vieira Pinto, directeur de la Fédération portugaise de football, a estimé que vous méritiez «plus de respect». Avez-vous l’impression d’être méprisé, parfois ?Je voudrais remercier João Vieira Pinto pour son soutien. Il y aura toujours des gens qui n’aiment pas. Et il n’y a qu’une façon de réagir : continuer de travailler. C’est ce que je fais.
Avez-vous été soutenu par vos coéquipiers, par le sélectionneur Fernando Santos ?Oui, ils sont venus vers moi après le match. Mais, vous savez, le match est terminé. Il y a bien plus grave que ça...
«C'est difficile de comprendre qu'on puisse critiquer un joueur comme Cristiano. Au-delà d'être un guerrier sur le terrain, c'est aussi un guerrier dans la vie.»Quand Fernando Santos déclare qu’il se demande s’il emmènera un avant-centre «de métier» à l’Euro, ça vous inspire quoi ?Ce n’est pas à moi de commenter les choix de l’entraîneur ou du sélectionneur. Je suis là pour travailler et montrer ma valeur. Je respecterai les décisions qui seront prises.
Le Portugal fait-il partie des favoris pour cet Euro 2016 ?Bien sûr. Le Portugal possède de grands joueurs, un grand entraîneur. Et il aura le soutien de ses supporters et notamment des nombreux Portugais qui résident en France.
Comprenez-vous les critiques qui sont faites à l’encontre de Cristiano Ronaldo ?C’est difficile de comprendre qu’on puisse critiquer un joueur comme Cristiano. Au-delà d’être un guerrier sur le terrain, c’est aussi un guerrier dans la vie.
Votre pays natal, la Guinée-Bissau, vous a sollicité alors que vous étiez encore très jeune. Pourquoi avoir choisi le Portugal ?Je suis arrivé au Portugal quand j’étais tout petit. J’ai grandi au Portugal, j’ai fait toute ma vie au Portugal. Pour moi, il était logique, naturel de jouer pour le Portugal. J’ai gardé un lien avec la Guinée-Bissau, par ma famille, mais je n’y suis jamais allé.
Vous avez grandi loin de vos parents, à Coimbra. Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance ?(Pudique) J’ai grandi dans un collège, loin de mes parents. Ce n’est pas facile de vivre sans ses parents… Mais ce sont de beaux souvenirs. Cette période de ma vie a fait ce que je suis aujourd’hui.
Vous êtes très discret, pudique. Comment est Eder dans l’intimité ?(Rires) J’aime beaucoup rester à la maison. Je suis très séries télé (criminelles), j’adore lire. Là, je suis sur des œuvres traitant la neuropsychologie, le développement personnel... J’écoute beaucoup de musique aussi. Un peu de tout. Je me suis mis au rap et au hip-hop français pour mieux me familiariser avec la langue. (En Français) Je parle déjà un peu français (rires). Rio Mavuba me passe quelques sons. Il vient de me faire découvrir le rappeur MHD. Et j’adore cuisiner, aussi ! Je fais très bien les pâtes aux crevettes ! (rires)»
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