Hors ligneMessagePO » lun. 8 janv. 2018 12:54
Le terme "Maths" est très vaste.
J'ai un grand frère prof de maths agrégré, désormais retraité, et donc tout au long de ma scolarité et de ma vie, j'ai pu discuter avec lui de l'évolution des maths dans l'EN.
Il y a malheureusement eu un "pic" qu'ont dû subir tous les gamins nés dans les années 60, et qui étaient donc au lycée fin 70, et en cycle supérieur début 80, à savoir une forme d'extrêmisme des maths dans quasiment tous les BAC, et notamment dans les BAC scientifiques et/ou techniques (C ; E ; Séries F) où - je cite mon frère- dont c'était pourtant le métier et la passion, l'EN avait décidé d'attaquer de plus en plus tôt des mathématiques (Dès la 1ère) assez "abstraites" (Espaces vectoriels, espaces affines, études de fonctions complexes, etc) et donc ardues pour le commun des mortels, afin non seulement de cultiver cette notion d'excellence des futurs scientifiques reconnue dans le monde à cette époque, ce qui est quelque part la facette noble de la démarche, mais aussi afin de servir de filtre pour expédier les "non matheux" vers des filières moins destinées aux hautes études (Les fameux BAC D ou B que certains ici ont connu), considérant qu'il n'y avait pas d'autre intelligence que celle des maths.
Le corrolaire de cette apogée des maths "abstraites" dans l'enseignement au lycée a conduit à ce que des profs de matières où les maths sont un outil et non une finalité (Physique ; Chimie ; Mécanique), fassent le constat que les lycéens maitrîsaient des notions de maths abstraites, mais étaient parfois en difficultés sur ce qu'on appelle les mathématiques appliquées (Une simple règle de 3 par exemple).
Ensuite, des réformes sont passées, notamment celles qui visaient à fixer un "cut" d'obtention du BAC à minimum de X%, et cet impérialisme des maths s'est assez sensiblement étiolé, et quelque part, ça n'est pas plus mal.
Ce qui est dommage, c'est que cette façon d'aborder les maths a fait des générations de gens disant détester les maths et/ou considérant que ça ne servait à rien, alors que l'algèbre, la géométrie, les probabilités sont des outils indispensables à de nombreux métiers dès lors qu'on exerce des responsabilités, qu'elles soient scientifiques, techniques ou économiques.