L1 – TOUR DE FRANCE DES SUPPORTRICES: FLORA, EN SOUVENIR D’UN LOSC HEUREUX:
S’il est un club qui fait parler de lui en ce moment pour de sordides histoires d’opacité de ses capitaux, de projet plus que flou, de changements d’entraîneurs coûteux, de débordements de ses supporters ou de motivation douteuse de ses joueurs; c’est bien le LOSC. En peu de temps ce fleuron du football nordiste est passé d’un titre de champion de France à un grand n’importe quoi, des pages sportives des quotidiens aux pages judiciaires. Mais cette terre de ballon rond est fertile pour inoculer la passion dans les gênes de ses enfants et la terre ne saurait mentir. Parmi ces supporters attachés à leur club contre vents et marées nous partons à la rencontre d’une fille de cœur, d’une vraie connaisseuse de ce sport, place à la 10e étape lilloise de notre Tour de France des supportrices.
« Je m’appelle Flora, j’ai 22 ans, et je suis née un 8 août à Lille. Certains comprendront tout de suite que j’ai passé une grande partie de mes anniversaires au stade, puisque cette date coïncide toujours avec la reprise du championnat.» Et Flora est tombée très vite dans la marmite lilloise: « Toute petite je voyais mon père partir au stade à chaque match du LOSC et je le suppliais toujours ‘Papa, papa, quand est-ce que tu m’emmènes avec toi ?’ Quand il a estimé que j’étais en âge d’aller au stade, il m’y a conduite pour la première fois. Je devais avoir six ou sept ans. A l’époque c’était le stade Grimonprez-Jooris. »
Le début d’une grande histoire d’amour avec les Dogues:
« J’allais au stade dès que je pouvais. J’ai connu ensuite le Stadium Lille Métropole et désormais le stade Pierre Mauroy, j’ai encore du mal à l’appeler ainsi tant on disait Grand Stade, mais passons. J’ai été à peu près dans toutes les tribunes et abonnée pendant une bonne dizaine d’années, dont trois chez les DVE (Dogues Virage Est). Impossible d’oublier cette période, c’était l’époque des Eden Hazard, Gervinho, Yohan Cabaye, Mathieu Debuchy, Aurélien Chedjou. C’était la plus belle année footballistique de ma vie. Déjà parce qu’on claquait des buts et bien évidemment parce qu’on a fait le doublé. C’est incroyable les émotions que le football procure. Mine de rien, ça fait déjà 7 ans… »
La saison d’après c’est le Montpellier-Hérault qui a succédé au LOSC comme champion de France et cette équipe a laissé un souvenir amusant à Flora:
« L’année du doublé j’ai fait le déplacement à la Mosson avec mes grands parents, on est très football chez moi, même à 80 ans, et c’est le seul match à l’extérieur de la saison qu’on a perdu. En plus, je m’étais prise la tête avec une personne de la sécurité qui n’avait pas voulu laisser passer ma banderole. » Mais même avec le temps qui passe, l’émerveillement précoce ne s’est jamais vraiment envolé: « Il y a peu, j’ai enfin découvert le Parc des Princes, c’était PSG-LOSC, et je suis redevenue la gamine de six ans qui allait au stade pour la première fois. Évidemment en quinze ans il s’est passé tout un tas de choses. En fait depuis ma première fois au stade, je n’ai plus jamais décroché du foot. J’y consacre encore une grande partie de mon temps libre car je vis de football depuis mon plus jeune âge, lorsqu’on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais toujours la même chose: journaliste sportif. C’est amusant, j’ai l’impression d’être de l’autre côté aujourd’hui du coup. »
Car Flora, qui manifestement a de la suite dans les idées, tente de se faire une place dans le paysage médiatique du football français qui a tant besoin de se féminiser. Quitte à prendre un peu de recul avec son club de cœur.
« En vieillissant et me tournant de plus en plus vers le journalisme, j’ai été rattrapée par l’objectivité. Je suis passée par Sky Sport Milan et je suis actuellement chez Eurosport. Du coup, je me suis détachée du LOSC, bien que ça reste mon club de cœur, et je fais maintenant le tour d’Europe des stades. C’est un tellement beau moyen de voyager. J’aime la culture que le football peut apporter, tu visites la ville, tu vas au match: ce sont mes plus beaux weekend. J’ai, à l’heure actuelle, vu trois quarts des stades de Ligue 1 et quelques uns de Ligue 2, je suis même allée en Angleterre, en Belgique et en Italie. En fait j’ai vécu un an et demi à Milan dans le cadre de mes études, et là comment te dire ? Entre le Milan et l’Inter, j’étais au stade presque tous les weekends. Le football en Italie c’est une religion ! Ah oui j’ai oublié de préciser, je suis à moitié italienne sur les bords. J’ai même eu l’occasion d’aller au Stadio Olimpico à Rome et je dois retourner à Turin pour voir le Juventus Stadium et surtout Gigi Buffon. »
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