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Hors ligneMessageDageek » mar. 17 déc. 2019 20:12

Lol Mediapro. Ça c est une sacrée prise.

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Hors ligneMessageSmith » mar. 17 déc. 2019 20:18

Lucky a écrit :Source of the post Non mais il faut être débile pour prendre Canal plus et média pro

ou être passionné et/ou avoir les moyens.

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Hors ligneMessageDonnieD » jeu. 19 déc. 2019 19:29

La suite du feuilleton des droits TV:

Foot et télé payante, un univers impitoyable (3/6) : Orange, un ambitieux aux yeux plus gros que le ventre
Alors que Canal+ finit par avaler TPS en 2005, le surpuissant Orange débarque sur le terrain du foot. La crainte engendrée sera de courte durée...

cet article (3/4) est issu du dossier Le grand roman de la télé payante
Sacha Nokovitch - L'Equipe

Prêt à quitter son domicile parisien, Patrick Le Lay, le boss de TF1 et de TPS, en tenue de tennis, récupère sa raquette. On est en 2005, le printemps arrive, il a demandé à son ami Christian Bîmes, le président de la Fédération française de tennis, de lui réserver un court. Quelques jours plus tôt, Didier Lombard, le président de France Télécom (propriétaire de la marque Orange), leader du secteur dans l'Hexagone, l'a appelé.

« ''Patrick, j'ai pris une grande décision. Vous êtes assis ? J'ai décidé d'investir dans les images. Écoutez bien, ce n'est pas un million d'euros, pas des centaines de millions mais des milliards que je vais investir'', raconte Le Lay. Je lui réponds : "Didier, si vous avez besoin de quelqu'un pour les dépenser, surtout faites appel à moi." (Rires.) Il me dit alors : "Ne plaisantez pas, j'ai trouvé l'homme pour gérer tout cela, c'est Xavier Couture." J'ai cru que je rêvais... »

Deux ans plus tôt, en février 2003, Couture a quitté la présidence de Canal+ mais l'ancien cadre de TF1 a eu le temps, lors de son court passage (dix mois), de tenter de rafler toute la Ligue 1 à TPS. Si le résultat de cet appel d'offres a finalement été annulé, le patron de TPS comprend qu'il ne pourra pas lutter contre la force de frappe d'Orange et de Canal +.

« J'appelle Jean-René Fourtou, président de Vivendi (la maison mère de Canal+) et je lui dis : "Vous ne voulez pas faire une partie de tennis, samedi ?", raconte Le Lay. On joue, je perds mais je ne le fais pas exprès (sourire). À la fin du match, je lui lance : "Vous ne voulez pas racheter TPS ?" Il me répond : "Vous êtes sérieux ? On peut se voir demain à 11 heures à mon bureau ?" »

Le dimanche, les deux hommes dessinent, en tête à tête, les grandes lignes du rachat, qui sera acté quelques mois plus tard. « Le jour de l'annonce, Lombard m'a appelé. "C'est signé ? Je mets le double de Vivendi !", se remémore Le Lay. J'ai conclu la conversation : "Vous ne mettrez pas le double puisque je me suis engagé." »

« Il y avait des pressions de toute sorte pour qu'on n'abîme pas trop Canal, le financier du cinéma français. »
Xavier Couture, chargé de l'appel d'offres pour Orange

Comme prévu, Orange réplique et annonce la création de ses propres chaînes... Une perspective intéressante pour la Ligue de football professionnel (LFP), qui décide de lancer un nouvel appel d'offres en novembre 2007. « Impossible pour Orange d'acheter la Ligue 1 », lâche cependant Patricia Langrand, la directrice des contenus de l'opérateur. Didier Lombard confirme dans tous les médias qu'il n'ira pas miser sur ces droits. En parallèle, Canal+ martèle qu'elle ne réglera plus 600 M€ par saison.

« La dernière fois, notre offre incluait une prime stratégique liée à la concurrence, explique Bertrand Méheut, son président. Nous espérions que le Championnat allait se développer plus qu'il ne l'a fait. J'apprécie la L 1 mais n'attendez pas que je dise que c'est le premier Championnat en Europe, ce ne serait pas crédible. » Panique à la Ligue. « Bertrand disait qu'il ferait baisser les prix du foot mais moi, j'ai toujours pensé que ce n'était pas possible. L'argent dans le foot établit des effets de cliquets, analyse aujourd'hui Rodolphe Belmer, numéro 2 de Canal+ à l'époque. On a commis l'imprudence de dire haut et fort que la LFP devait être plus raisonnable, avec des niveaux financiers plus modestes. Elle s'est donc acharnée à trouver des options. »

Le jour du résultat de l'appel d'offres, Canal+ - qui a misé quinze minutes avant la dead­line ! - n'est pas seule en lice. Orange a répondu présent sur plusieurs lots. « Je souhaitais être acteur sur celui du dimanche soir, confie Xavier Couture. Si on voulait concurrencer Canal, il fallait le faire soit sur ce lot premium, soit avec un effet de masse. In fine, Didier Lombard a considéré que batailler sur ce match serait très onéreux... En plus, il y avait des pressions de toute sorte pour qu'on n'abîme pas trop Canal, le financier du cinéma français. »

L'ombre de Nicolas Sarkozy
Si la chaîne cryptée emporte finalement la majorité des lots pour 465 M€, Orange réalise un très cher coup (200 M€ par saison) avec l'obtention de l'affiche du samedi soir et des droits mobiles. Dans le milieu de l'audiovisuel, une rumeur circule : l'idée d'enchérir aurait été soufflée au patron d'Orange par le président de la République, Nicolas Sarkozy, un ami de Frédéric Thiriez. « La Ligue a-t-elle réussi à convaincre Didier Lombard ou s'est-il fait convaincre par l'exécutif ? Je n'en sais rien... Mais vu le changement soudain d'Orange, j'ai toujours pensé qu'il y avait eu une intervention », estime Rodolphe Belmer. Xavier Couture, lui, « tombe de l'arbre... À ma connaissance, et sur l'ensemble du processus, je n'ai jamais vu l'ombre de Nicolas Sarkozy planer au-dessus de cette histoire, jamais ! »

Quelques mois avant le lancement de la Ligue 1 sur Orange, en plein Festival de Cannes comme d'habitude mis en image par Canal+, Didier Lombard apparaît en une du Parisien avec ce titre : « L'homme qui va réinventer la télé. » Dans son entreprise, on a tout de même fait appel à Patrick Chêne et à sa société de production Sporever pour gérer la mécanique. « Quand on bosse dans la téléphonie, d'un coup faire de la télé, ça fait rêver, se souvient l'ancien présentateur de Stade 2. Pas mal de cadres d'Orange ont voulu s'en occuper. Mais un jour, Xavier m'a appelé pour me dire : "Tu prends tout en main sinon on ne va pas y arriver..." J'étais un peu le pompier de service. »

Orange Sport, nommée Orange Foot avant l'arrivée d'autres sports, est lancée en grande pompe le 9 août 2008 avec le spectaculaire Rennes-Marseille (4-4). Mais le contenu est réservé aux seuls abonnés Internet, histoire d'attirer des clients. Rapidement, la colère gronde chez les Français non branchés sur Orange... Dans le milieu du foot, si les box sont commandées en urgence pour suivre le match du samedi soir, certains présidents regrettent rapidement et publiquement le manque de visibilité du Championnat sur cette case.

« Jean-Michel Aulas se servait de la box chez lui uniquement pour regarder ce match, se souvient Patrick Chêne. Trois quarts d'heure avant le match, il lui est arrivé de ne pas avoir le signal parce qu'il fallait relancer la box quand tu ne t'en servais pas pendant un moment... Il n'était pas le seul. Plusieurs présidents appelaient souvent Xavier (Couture) pour savoir comment s'en sortir. »

« J'ai commenté des rencontres sur Kiosque où il y avait surtout les cousins et les cousines des joueurs qui regardaient »
Denis Balbir, recruté par Orange pour commenter des matches à l'audience limitée

Pour tenter de se démarquer de Canal, Orange Sport installe un camion studio itinérant près des stades, prêt à recevoir des invités après le match. Patrick Chêne a débauché Céline Géraud de TF1. Elle est accompagnée de Youri Djorkaeff ainsi que d'un duo de commentateurs inédit : Denis Balbir (ex-France Télé) et Franck Sauzée (ex-Canal +). Interrogé sur l'audience confidentielle, Balbir, qui est aussi passé par Canal, réplique : « Ça me laisse froid. J'ai commenté des rencontres sur Kiosque (service de match à la demande de Canal) où il y avait surtout les cousins et les cousines des joueurs qui regardaient. »

Les recrues d'Orange ne sont pas surpayées, à en croire Patrick Chêne : « On s'était alignés sur ce qu'ils touchaient ailleurs. Mais des mecs de Canal, j'aurais pu en recruter plein. Des présentateurs, des commentateurs et des consultants très connus... Ils me disaient : ''Pourquoi tu ne m'as pas appelé ? J'aurais peut-être dit oui.'' Je les pensais trop installés, qu'ils ne quitteraient jamais Canal. J'avais peut-être tort parce que, aujourd'hui, certains n'y sont plus. »

Si Orange enrobe bien son produit L 1, celui-ci apparaît rapidement bien maigre... « Orange Sport, en fait c'était Orange samedi soir, cela ne suffisait pas », reconnaît Xavier Couture. L'opérateur de télécoms tente de rafler la Premier League à Canal+ à l'automne 2009, un coup déjà réalisé par TPS en 2004.

« On s'est un peu inquiétés, reconnaît Jean-Louis Dutaret, alors responsable des acquisitions sports de Canal +. Orange avait formulé une grosse offre dès le départ. Couture pensait gagner au premier tour. Il y en a finalement eu un deuxième, il était furieux. J'avais dit à ma direction : "Ne me demandez pas combien cela coûte, on prend une assurance vie !" Finalement on gagne et après on voit moins Orange sur les appels d'offres. On sent qu'ils lâchent un peu. »

« Il y a deux options. On arrête ou vous mettez un milliard par an entre le cinéma, les séries et le sport et on tue Canal. Mais voulez-vous tuer Canal ? »
Xavier Couture s'adressant à Didier Lombard

Ce que Couture confirme. « Dès que Didier Lombard m'a dit qu'on n'avait pas d'argent pour acheter d'autres droits, j'ai vite compris qu'on n'irait pas loin. Je lui ai dit : "Il y a deux options. On arrête ou vous mettez un milliard par an entre le cinéma, les séries et le sport et on tue Canal. Mais voulez-vous tuer Canal ?" Il m'a répondu : "Non." OK, donc il vaut mieux arrêter. »

Alerté, Frédéric Thiriez s'active pour trouver un nouveau concurrent à Canal. ESPN est sondée courant 2010. La firme américaine sonne alors à la porte de Canal +. Maxime Saada, à l'époque directeur de CanalSat, l'écoute : « Ils envisagent de prendre les droits de la Ligue 1, de créer une chaîne et nous disent : "Seriez-vous d'accord pour la distribuer ?" Je leur dis : "Attendez, vous me demandez la permission de nous prendre des droits et de vous les payer ? Je ne vais pas vous faire par avance le chèque ! Le jour où vous les avez, venez me voir..." Comme ils sont très polis et que Disney (actionnaire majoritaire d'ESPN) est une société qui n'aime pas le risque, ils n'y sont pas allés. Thiriez, qui avait préparé le paquet cadeau pour ESPN, s'est retrouvé dans la mouise. »

En février 2011, Stéphane Richard succède à Didier Lombard à la tête d'Orange. Il annonce son intention de stopper la production de chaînes pour se concentrer sur l'agrégation des meilleurs contenus. Quelques mois plus tôt, Xavier Couture a rencontré en toute discrétion deux Qatariens de passage à Paris, Nasser al-Khelaïfi et Yousef al-Obaidly.

« Je ne les connaissais pas, ils travaillaient pour Al-Jazeera Sport. Ils envisageaient de lancer une antenne en France. Ils voulaient savoir comment se passait notre business et on a même parlé de l'éventualité d'une reprise de notre chaîne. » Le deal ne se fera pas. Nasser al-Khelaïfi a une autre idée.

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Hors ligneMessageDonnieD » jeu. 19 déc. 2019 19:35

Foot et télé payante, un univers impitoyable (4/6) : beIN Sports, le pouvoir de la force
Alors qu'Orange a décidé de disparaître du petit monde de l'audiovisuel sportif en France, le Qatar décide d'y investir dès 2011. Avec méthode et sans ménagement vis-à-vis de Canal +.
cet article (4/5) est issu du dossier Le grand roman de la télé payante
Sacha Nokovitch - L'Equipe

Printemps 2011. Charles Biétry, devenu consultant de L'Équipe TV, dîne seul au Père Claude, sa cantine du quinzième arrondissement de Paris. Sami Kebchi, ex-champion du monde de kick-boxing et organisateur de boxe pieds-poings, l'appelle : « Surtout ne bouge pas, j'arrive dans trente minutes ». L'ancien patron des sports de Canal + patiente. « Je le vois débarquer avec trois hommes, je comprends qu'ils viennent du Moyen-Orient. Mais un seul parle, en anglais, il s'appelle Nasser al-Khelaïfi. »

Al-Khelaïfi est le patron d'Al-Jazira Sport, une chaîne émettant dans une grande partie du Moyen-Orient. Pas encore connu en France, il l'est depuis quelques années dans le milieu du business des droits télé. « Franchement, il ne m'a jamais impressionné, raconte Jean-Louis Dutaret, alors responsable des droits sportifs à Canal +. Je le rencontre en 2004, une époque où les gens ne lui parlent pas. Il commence tout juste à acheter des droits. Puis, plus il a fait de gros chèques, plus les gens lui ont parlé. »

Lui-même accepte une invitation à dîner lors de l'Euro 2008 alors que le groupe Canal gère la vente des droits de la Ligue 1 à l'étranger. « On n'est même pas assis qu'il me lance : "French Championship is bullshit" (la L1, c'est de la merde), s'amuse Dutaret. Honnêtement, à l'époque, il le pense vraiment ! Mais le paradoxe, c'est qu'il est prêt à l'acheter à n'importe quel prix... Simplement, ce soir-là, il n'a pas envie. Il propose 1 million de dollars par an pour la diffuser au Moyen-Orient. Le lendemain, j'appelle son concurrent ART et on se met d'accord sur 5 millions. Finalement, Al-Jazira rachètera ART et paiera les 5 millions. »

« Si vous refusez, on ne fait pas la chaîne »
Nasser al-Khelaïfi à Charles Biétry

Lors de sa rencontre avec Charles Biétry, Nasser al-Khelaïfi boucle alors un rachat d'une tout autre importance, celui du PSG pour le compte de QSI (Qatar Sports Investments, propriété du fonds souverain de l'émirat). Très direct, il ne commande ni à boire ni à manger et lance : « Voilà, on voudrait créer une chaîne de sport en France et on aimerait que vous vous en occupiez ». Biétry en sourit encore aujourd'hui : « très malin, il me flatte l'ego et me dit :''si vous refusez, on ne fait pas la chaîne''. Sur le coup, tu ronronnes un peu. »

En trois jours, l'expérimenté homme de médias prépare trois projets : un low-cost, un autre plus ambitieux et un troisième avec tout le sport et des moyens colossaux. Nasser retient l'intermédiaire et lui demande de venir le présenter à Doha, la capitale du Qatar. « Je me retrouve dans un palais gouvernemental. Une douzaine de personnes en costume traditionnel m'attendent dans une pièce, assises autour d'une table ovale. Il y a des ministres parmi eux, mais je ne les connais pas. Je fais mon speech en anglais, tant bien que mal. Honnêtement, je suis un peu déstabilisé parce que je ne sens aucun amour dans leurs yeux, aucune émotion. Je termine, on me pose deux questions, Nasser me remercie et je rentre à Paris. »

Une heure après avoir atterri, Nasser al-Khelaïfi lui annonce par téléphone la bonne nouvelle. « Tu discutes des conditions avec Yousef al-Obaidly (son bras droit à Al-Jazira et futur numéro 2 de la chaîne), me dit-il. Vous développez le projet et on commence à l'été 2012. » Le duo, vite rejoint par Sophie Jordan, loue des bureaux parisiens avenue Hoche. L'indispensable avocate française de QSI, passée par Canal+, travaille sur la première grosse opportunité : l'appel d'offres des droits de la Ligue 1. « Un an avant, personne n'imaginait qu'ils pouvaient diffuser en France, reconnaît Jean-Louis Dutaret. Puis au printemps 2011 lors du renouvellement du contrat des droits internationaux de la L1, on dit à la Ligue qu'on ne proposera pas plus. La LFP les sollicite. Ils prennent la vente... Puis j'apprends qu'ils se renseignent sur la France. J'ai des soupçons, j'en parle à Canal... mais on me rigole au nez. »

beIN Sports s'offre deux matches de L1 par journée pour commencer
Charles Biétry, lui, rédige la réponse à l'appel d'offres enfermé dans un hôtel parisien. « Les présidents de foot, je les connais bien. D'habitude, ils ne lisent pas, ils regardent le chiffre à la fin et basta ! Je me dis qu'il faut montrer qu'on est un peu différent. Je rédige ma proposition comme un roman, il y avait des choses à la première personne par exemple, je mettais beaucoup de notre amour du foot. Sophie, maligne, intégrait bien les passages juridiques nécessaires. » Pour les montants, en revanche, Nasser al-Khelaïfi s'en charge seul et préfère s'isoler pour inscrire les sommes proposées.

À Canal+, malgré les alertes du directeur des acquisitions, on sécurise simplement l'offre. « Mais on mise de manière très asymétrique, on mise beaucoup sur les droits qu'on veut absolument sécuriser pour se protéger d'une mauvaise surprise, explique Rodolphe Belmer, à la tête de la chaîne cryptée avec Bertrand Méheut. On se retrouve avec ce qu'on veut mais en face, il y a quelqu'un qu'on n'a pas vu venir et qui prend tout le reste : Al-Jazira ! » Le 23 juin 2011, le groupe audiovisuel qatarien s'offre deux matches de L1 par journée (de 2012 à 2016) contre 90 M€ par saison et ajoutera, quelques mois plus tard, 80 millions pour six autres matches et des magazines. Canal + sauve les deux meilleures affiches pour 420 M€ par an.

« L'UEFA prend une décision qui sera répétée ensuite : préférer l'argent à l'audience »
Jean-Louis Dutaret (Canal+)

Pour saluer le succès d'Al-Jazira (qui deviendra beIN Sports en février 2012), une conférence de presse est organisée à la hâte au Bar Romain, près de l'Olympia, où de grands draps sont installés pour cacher les bouteilles d'alcool. La machine est lancée et inarrêtable. Après la L1, place, début décembre 2011, à la Ligue des champions, l'autre droit majeur de la télé payante où elle rafle, dès le premier tour, tous les matches de la compétition... exceptée la meilleure affiche. Depuis la création de la compétition, celle-ci est « réservée » à TF1. « Mais il nous fallait absolument réagir, se souvient Dutaret, je propose donc d'aller sur ce match. Au deuxième tour, on met le double de TF1 (50 M€) et l'UEFA se retrouve prise au piège. Elle voulait son match en clair mais en face, elle a 25 millions de plus avec nous. Elle prend une décision qui sera répétée ensuite : préférer l'argent à l'audience. C'est une vraie première, tous les matches de C1 sont attribués à la télé payante. »

Le siège à Boulogne plutôt que sur les Champs
Le lendemain, Canal + diffuse la rencontre de Ligue des champions Dortmund-Marseille (2-3). Karim Nedjari, alors directeur de la rédaction sports, se souvient d'une atmosphère pesante. « On doit être une quinzaine sur place, tout le monde fait la gueule. Une dizaine de mecs savaient qu'ils iraient à beIN... Tu ne savais plus qui était contacté ou pas... Certains me disaient''je suis triste'' alors qu'ils allaient partir. » Charles Biétry choisit Florent Houzot, en provenance d'Infosport +, pour diriger la rédaction. Et bataille pour ne pas installer la future chaîne sur les Champs-Élysées. « C'était leur idée, pour le prestige. On enchaînait les visites, mais j'expliquais que c'était très mauvais pour l'image. Il y avait déjà le Qatar, les dollars, le gaz, etc. On allait quand même chercher le public de foot, populaire. » Le siège sera finalement installé à Boulogne-Billancourt, non loin de Canal +.

La bataille pour la quête des têtes d'affiches commence. « Je suis certain qu'on va garder les meilleurs, déclare Cyril Linette, le patron des sports à Canal. Ceux qui sont partis sur TPS et Orange ne sont pas les plus heureux du monde aujourd'hui. » beIN réussira cependant quelques prises marquantes : Darren Tulett et Christophe Josse notamment. « Darren, cela m'avait choqué, raconte Karim Nedjari. Lui et d'autres recrues avaient posté une photo sur les réseaux sociaux avec des casques de chantier en disant :''qu'est-ce qu'on est heureux dans les nouveaux locaux''. Je trouvais cela étrange. Cela me rappelait les footeux qui embrassent l'écusson de leur club et qui, l'année d'après, change d'équipe en embrassant le nouvel écusson de la même manière. Dans Le Parrain, Don Corleone dit :''Il n'y a rien de personnel, ce sont uniquement les affaires''. C'est vrai, chacun joue sa vie et si tu mets de l'ego là-dedans, ce n'est pas bon. »

« J'hésite, pas parce que c'est beIN mais parce que c'est Charles, mon premier patron »
Nathalie Iannetta

Très sollicité, Charles Biétry reçoit plusieurs centaines de candidatures, dont celle de Denis Balbir, en partance d'Orange Sport. « Je suis prêt à le prendre, raconte Biétry, jusqu'à ce qu'il me dise qu'il veut les mêmes conditions et prérogatives que Christophe Josse, à savoir être numéro 1. Je suis désolé mais ce n'est pas lui qui décide. »

À l'inverse, il propose à Grégoire Margotton et Nathalie Iannetta, vedettes de la chaîne cryptée, de le rejoindre à des postes à responsabilités tout en conservant du temps d'antenne. Le duo hésitera. « Quand il m'appelle, je suis hyper emmerdée, se souvient la journaliste. J'hésite, pas parce que c'est beIN mais parce que c'est Charles, mon premier patron. En plus, c'était la première fois qu'on me proposait du management, de monter une chaîne et de penser au contenu. Mais ma maison, c'était vraiment Canal, j'ai attendu un mois et j'ai dit non. » Même logique pour Margotton. En dehors de très rares exceptions, Charles Biétry ne dispose pas d'un budget illimité. « Niveau salaires, c'était plutôt la grille du service public. Idem pour les programmes. Avec Yousef, les cordons de la bourse étaient incroyablement serrés. »

Canal traîne des pieds pour la distribution
Reste enfin à signer des accords de distribution pour être accessible au plus grand nombre. Si les deals se bouclent plus ou moins facilement avec l'ensemble des opérateurs de télécoms, Canal + traîne des pieds. « Nous entretenions des relations très difficiles au début avec Nasser, se souvient Rodolphe Belmer. On avait une guerre de communication. Un jour, on trouve un accord pour la distribution mais le lendemain, un journal fait dire à Bertrand quelque chose de négatif sur eux. Résultat, l'accord collapse. »

À cette période, Belmer se rend aussi à Doha à l'invitation du ministre des Affaires étrangères du Qatar. Dans l'avion, il est repéré par un proche de Nasser qui le prend mal. Les bras droits entrent alors en scène : Maxime Saada pour Canal et Yousef al-Obaidly pour beIN. Ce dernier, en position de force, le fait savoir. « D'entrée, il me dit :''vous allez me distribuer mes chaînes, me donner tant de dizaines de millions d'euros de minimum garanti, me transférer vos abonnés Foot + vu que vous n'en avez plus besoin et j'ai besoin de vos capacités satellitaires'', se souvient Saada en riant. Il m'avait tout écrit sur une feuille. Je l'ai relue pour être sûr d'avoir bien compris et j'ai répondu : ''Donc c'est moi qui vous transfère des abonnés et c'est moi qui vous paye ?'' Ça commençait moyen... » L'accord sera finalement signé, avec d'autres conditions, quelques semaines après le lancement, le 1er juin 2012, de beIN Sports. Mais le match avec Canal ne fait que commencer.

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Hors ligneMessagesolid.snake » ven. 20 déc. 2019 17:56

Mediapro s'offre les multiplex de Ligue 1, le Trophée des champions et les barrages
https://www.lequipe.fr/Medias/Actualite ... 51qUWrvcz8

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Hors ligneMessageHervé » sam. 21 déc. 2019 18:45

Finale de la Coupe du monde des clubs sur l'Equipe 21 actuellement.

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Hors ligneMessageDjeunzzz » jeu. 26 déc. 2019 19:27

Le chroniqueur sportif Pierre Ménès visé par une enquête pour "harcèlement moral" après une plainte d'un ancien collaborateur

Le chroniqueur sportif Pierre Ménès, une des stars des émissions sur le football du groupe Canal+, fait l'objet d'une enquête préliminaire ouverte en octobre pour "harcèlement moral" et "injure sexiste non publique", a indiqué le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) à franceinfo, jeudi 26 décembre, confirmant une information du Parisien. Cette enquête fait suite à une plainte déposée fin septembre par un ancien collaborateur de Pierre Ménès, le journaliste Emmanuel Trumer.


https://twitter.com/EmmanuelTrumer/status/1209547194111537154


https://twitter.com/EmmanuelTrumer/status/1209546752359047169

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Hors ligneMessageDjeunzzz » jeu. 26 déc. 2019 19:33

Bérurier a écrit :Source of the post La brune avec un accent sud americain ?

???

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Hors ligneMessageZappa » sam. 18 janv. 2020 18:54

Demain soir à la place de l'habituel match de L1, C+ diffuse un reportage 'sérieux' sur le foot.
D'après le teasing que j'ai entendu sur une radio, des points aussi divers que :
- les origines aztèques ?
- pourquoi 2 mi-temps ? : car à l'invention en Angleterre il y avait des règles différentes par région ou université. On changeait de règles en 2eme mi-temps
- pourquoi 7,32m pour les buts ?
- une théorie (pas si con :-) qui dit que le foot est un sport de 'maladroits'. Comme tout usage de la main est interdit on passe son temps à rater en jouant au pied. La preuve, il y a souvent des 0-0 comparés au basket où on est adroit avec les mains. En foot la beauté suprême qui consiste à une série de passes réussies allant jusqu'au but est plutôt une exception comparé à tous les "ratages"

Bref ça devrait être intéressant ... ou pas

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Hors ligneMessagesolid.snake » mer. 12 févr. 2020 10:37

Droits TV. BeIN Sports et Canal + s’associent pour diffuser la Ligue 1

Dans un communiqué de presse publié mercredi matin, Canal + a annoncé s’être associé à BeIN Sports pour diffuser la Ligue 1 sur la période 2020-2024. Une nouvelle coopération entre les deux médias après celle sur la Ligue des champions.

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Un accord BeIN Sports – Canal + pour la diffusion de la Ligue 1. | AFP
Ouest-France Publié le 12/02/2020 à 09h45
BeIN Sports et Canal + de nouveau associés ! Après leur accord sur la Ligue des champions, les deux médias s’associent pour la diffusion de la Ligue 1 sur la période 2020-2024, ont-ils annoncé dans un communiqué de presse publié mercredi 12 février.

Alors que Mediapro va diffuser plusieurs matches du championnat de France à partir de la saison prochaine, Canal + dispose désormais d’une sous-licence officielle pour la L1.

«28 des 38 meilleurs matches»

"BeIN SPORTS a sous licencié en exclusivité à CANAL + ses droits 2020-2024 de football de Ligue 1, permettant aux abonnés de CANAL + de bénéficier de deux matches par journée, dont 28 des 38 meilleures affiches de Ligue 1 de chaque saison, dès la prochaine saison (2020-2021). L’accord exclusif est valable pour une période de 5 ans renouvelable" évoque le communiqué officiel.

Un accord qui bénéficiera aussi à BeIN Sports. "Selon les termes de l’accord, CANAL + proposera dans ses offres l’ensemble des chaînes de sport premium de beIN SPORTS. En parallèle, CANAL + devient le distributeur exclusif de beIN SPORTS sur toutes les plateformes et auprès de l’ensemble des opérateurs tiers en France" peut-on lire dans le communiqué.

Canal + disposera donc de la diffusion de "28 des 38 meilleurs matches de chaque saison en exclusivité jusqu’en 2024" confirme Maxime Saada, le président du directoire du groupe.
https://www.ouest-france.fr/sport/footb ... -1-6733517

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Hors ligneMessageSteve Lacy » mer. 12 févr. 2020 10:48

IPTV, ça change rien :)

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Hors ligneMessageJooo » mer. 12 févr. 2020 13:24

Concrètement, plus de BIS via SFR Numéricable à partir de juillet prochain ?
Dommage, ça fait 3 ans qu'ils me l'offrent...

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Hors ligneMessagesolid.snake » lun. 17 févr. 2020 20:18

Jean-Michel Aulas menace d'attaquer beIN Sports en justice

Le président de l'OL a évoqué mardi lors du collège des clubs de L1 l'idée d'attaquer la chaîne qatarienne en justice car celle-ci ne souhaite pas revoir à la hausse le contrat lui permettant de vendre les droits du Championnat à l'étranger jusqu'en 2024.
A. H. mis à jour le 17 février 2020 à 19h50
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C'est un nouveau combat que Jean-Michel Aulas est prêt à mener. Mardi dernier, à l'occasion du collège des clubs de L1, dont il est le président, le boss de l'Olympique Lyonnais a évoqué devant ses collègues, selon l'un d'eux, la possibilité d'attaquer en justice beIN Sports. Le co-diffuseur de la Ligue 1 avec Canal + commercialise aussi les droits du Championnat de France à l'international. La chaîne qatarienne a obtenu de vendre jusqu'en 2024 contre un minimum garanti de 75 millions d'euros par an les droits du foot français.

Sauf que les présidents de clubs ainsi que la Ligue de football professionnel trouvent ce montant insuffisant, au regard de l'augmentation significative des droits nationaux à partir de 2020 - plus de 1,2 milliard d'euros par an avec l'arrivée de Mediapro - et de la présence de stars comme Neymar et Mbappé dans le Championnat.

Depuis plusieurs mois, la LFP tente une négociation avec beIN, peu enclin à revoir ledit contrat. Mais face à la lenteur des avancées, Jean-Michel Aulas semble prêt à passer à une étape supplémentaire, d'autant qu'à partir de la saison prochaine, la chaîne qatarienne ne diffusera plus la L1. Ce serait la Ligue, pour le compte des clubs, qui devrait porter cette action en justice. À ce stade aucune décision n'a été prise.

https://www.lequipe.fr/Medias/Actualite ... xtor=RSS-1

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Hors ligneMessageMarcoVanBasten » mar. 18 févr. 2020 16:37

Steve Lacy a écrit :Source of the post IPTV, ça change rien :)

Si t'as des infos, je suis preneur en MP. (M trois U toussa) ^^
"En tout cas, on te l'souhaite."

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Hors ligneMessageBoidus » ven. 6 mars 2020 16:56

Alleluia :


https://twitter.com/lequipe/status/1235945324277100546

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Hors ligneMessageMarcoVanBasten » ven. 6 mars 2020 17:10

RIP
"Figurez-vous Arsène"
"Ce diable de X..."
"En tout cas, on te l'souhaite."

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Hors ligneMessagegblosc » ven. 6 mars 2020 17:11

"Les grands compas de ..."

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Hors ligneMessageMarcoVanBasten » ven. 6 mars 2020 17:34

Les fameux Bingo étaient fabuleux ! :D

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"En tout cas, on te l'souhaite."

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Hors ligneMessagenicobrb » ven. 6 mars 2020 18:50

Y'a encore du foot sur TF1?
"En tout cas si un jour on manque de viande bovine, je boufferai de l'écolo, ça doit être sain comme bidoche à toujours manger bio."

Dodger jeudi 3 août 2017 21h48

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En ligneMessageCasim' » ven. 6 mars 2020 21:41

Si c'est pour prendre Balbir...


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