roger a écrit :Source of the post Le discours sur les dangers et le bénéfice-risque des vaccins est peu entendable par une partie des gens, je pense. On est tous d'accord pour dire que, statistiquement, le risque d'avoir une forme grave, voire mortelle de la covid est très largement supérieur au risque de thrombose grave lié au vaccin. Le soucis, c'est que ce n'est pas un problème statistique, mais psychologique selon moi. Je m'explique.
Une personne qui attrape le covid et en meurt, c'est terrible, mais psychologiquement, il y a l'idée qu'elle a attrapé une maladie et que cette maladie l'a tuée. On est dans une sorte de logique, même si elle est terrible. Une personne qui meurt suite à une réaction liée à une vaccination est largement plus inacceptable par la population car :
- le médicament qui devait la protéger l'a tuée,
- la personne qui meurt a eu le comportement mis en avant pour se protéger et protéger les autres, mais elle est morte d'avoir eu ce comportement "positif"'
- le discours qui rappelle le faible risque de la vaccination est vu (selon moi, à tord) par une partie des gens comme une volonté de minimiser, voire de nier les risques de la vaccination, et il devient pour eux parfaitement contre-productif.
Soyons clair, je suis archi-pour la vaccination et j'attends avec impatience de me faire vacciner. Mais j'ai du mal avec le discours qui fait un parallèle entre la mortalité liée à une maladie et celle (qui existe, même si extrêmement rare) au vaccin censé protéger de cette maladie. Car on ne peut pas mettre statistiquement sur le même plan les morts liés à un virus et les morts liés à un remède. J'ai envie de dire, que le vaccin fasse largement moins de victimes que le virus, ENCORE HEUREUX. Le problème, selon moi, c'est qu'on pourra tenir n'importe quel discours que l'on veut, on ne rendra pas acceptable à beaucoup de gens l'idée que le remède mis en avant pour la santé individuelle et collective puisse provoquer la mort d'un tout petit nombre de personnes qui, sans ce vaccin, aurait continuer à vivre. Selon moi, la seule manière de faire (et ça s'est vu avec le début de la vaccination, quand la part de personnes opposée au vaccin a fortement baissé), c'est de rentrer dans une phase de vaccination vraiment massive, en ouvrant les vannes et permettre à tous les gens qui le souhaitent de se faire vacciner. Schématiquement, créer un "appel d'air" qui pourrait convaincre une partie des personnes qui ne souhaitent pas se faire vacciner.
OK pour l'aspect psychologique concernant cette défiance envers le vaccin anti-Covid, qui s'expliquerait par la peur de mourir de quelque chose qui est censé te protéger. Mais par quoi est-elle nourrie ?
- Le climat complotiste qui s'amplifie de façon exponentielle depuis maintenant des années sur tous les sujets, sans aucune exception, au point de constituer désormais une force politique majeure, mais sans réel parti (Mais ça n'est pas faute de vouloir les récupérer).
- L'hyper-médiatisation de tout ce qui touche au à la Covid-19, qui tend à nous faire croire qu'on est tous devenus des épidémiologistes et des virologues avertis, nous conduisant ainsi à être hyper-sensibilisés aux effets secondaires des vaccins Anti-Covid, là où en parallèle, notre connaissance des effets secondaires des médocs qu'on nous prescrit à longueur d'année, et qu'on conserve dans notre armoire à pharmacie, sont proches du néant.
- Les prises de position contradictoires, et pas toujours argumentées, vis à vis de la vaccination de scientifiques, de politiques, d'intellectuels, de "people", qui ne font que jeter encore plus le trouble vis à vis de ces vaccins.
- La trouille désormais systématique des gouvernants au pouvoir de se voir coller des procès retentissants, si jamais ils avaient le malheur de ne pas suspendre un vaccin le temps qu'une commission ad hoc examine le dossier.
A partir de là, et en fonction de la personnalité, du caractère, des convictions, de l'entourage, des personnes ciblées par la vaccination, il est normal que certaines hésitent, voire refusent de se faire vacciner.
C'est aux médecins de convaincre leurs patients des bienfaits d'un traitement. Encore faut-il qu'eux-mêmes en soient convaincus.