dodger a écrit :C'est tout de même à cause de ces zozos que la gauche socialiste a cassé le plan énergétique de Giscard !
Ça n'était pas Giscard, ce fut une décision de Pierre Messmer sous la présidence de Georges Pompidou.
Nucléaire : le « plan Messmer », un programme Apollo à la française
Grâce à une solide organisation industrielle, EDF a su répondre à une commande de 26 réacteurs nucléaires, annoncée le 6 mars 1974 et portée ensuite à 58 tranches. Une réussite qui interroge sur les difficultés actuelles de la filière.
En ce jour de décembre 1973, Marcel Boiteux n’a pas eu le temps de faire de savants calculs, lui le mathématicien de haut vol passé par Normale-Sup, l’équipe du futur Prix Nobel d’économie Maurice Allais et la puissante direction des études d’EDF. Quand l’un des missi dominici du gouvernement l’appelle au petit matin,il ne donne que quelques heures au directeur général du groupe d’électricité pour dire combien de réacteurs nucléaires il est capable de construire chaque année. Il y a urgence : deux mois plus tôt, la guerre israélo-arabe a fait flamber les prix du pétrole et la France a malheureusement de nombreuses centrales au fioul. Le premier ministre, Pierre Messmer, vient d’annoncer une brutale accélération du programme nucléaire lancé en 1970 avec le projet de Fessenheim (Haut-Rhin), mais sans disposer encore de tous les éléments.
La réponse du patron d’EDF tombe quelques heures plus tard : « Pas plus de six ou sept. » Ce « pas plus » sonne drôlement, quand la construction du seul EPR de Flamanville (Manche) se sera éternisée de 2007 à au moins 2024. Et qu’EDF prévoit de mettre en service six EPR 2 entre 2035 et 2045. « Ce qui me frappe, c’est le sentiment d’urgence de l’époque, souligne l’historien Alain Beltran, directeur de recherche au CNRS et président honoraire du Comité d’histoire de l’électricité et de l’énergie. En quelques semaines, on a décidé un programme sans précédent. Le pouvoir politique avait alors une très grande confiance en EDF. » Et la France ne partait pas de rien.
En ce temps les dirigeants savaient diriger et prendre les bonnes décisions.