IMG_4057.jpeg
L'amiral Greer dans trois volets des Clancy.
Je l'avais vu dans une vidéo il y a quelques temps, malgré son âge, sa voix était toujours aussi spéciale.
Je l'avais vu dans une vidéo il y a quelques temps, malgré son âge, sa voix était toujours aussi spéciale.
Le foot romantique perd son plus grand défenseur.
Casim' a écrit :Source of the post Le foot romantique perd son plus grand défenseur.
Juste après l'élection de Laburne ... YAPADEHAZARD !
Au Nord il y a un club majeur, Lille et un club mineur, Lens !
Vincent Duluc de L'ÉQUIPE a écrit :Didier Roustan, journaliste foutraque aux mille vies et au regard unique
« Président à vie » de « L'Équipe du soir », Didier Roustan s'est éteint à l'âge de 66 ans, dans la nuit de mardi à mercredi, emporté par la maladie. Il aura vécu une vie de journaliste et d'amoureux du foot multiple, et de peu d'équivalent.
C'est bien dans ses manières, ça, d'être président à vie et de ne plus être là, de nous laisser avec notre peine et nos admirations pour un destin et une liberté de peu d'équivalent dans l'histoire de la télévision sportive française. Didier Roustan s'est éteint dans la nuit de mardi à mercredi, à l'âge de 66 ans, des suites d'une courte et implacable maladie, moins de trois mois après sa dernière apparition dans L'Équipe du soir, le 22 juin dernier, avec l'une de ces chemises dont il avait le secret, si l'on peut dire à propos d'un signe extérieur aussi ostensiblement attaché à sa légende.
Il aura traversé près de cinquante ans de télévision, depuis qu'il avait poussé la porte du service des sports de TF1, à la rentrée 1976, pour un stage de trois mois, juste après son baccalauréat, avec pour bagages ses 18 ans, sa belle gueule, sa culture immense du foot, et ses années de libéro élégant dans les équipes de jeunes de l'AS Cannes, sur le stade des Hespérides où son père, en l'amenant aussi régulièrement, lui avait fait découvrir un monde.
Un ton et une écriture uniques
Son destin de journaliste est d'abord celui d'un jeune prodige, qui aura accédé à la notoriété en même temps que le football français et international entrait régulièrement dans le salon, figure de Téléfoot dès 1981, commentateur des grands matches avec Michel Denisot, le plus souvent à l'époque, comme lors de la demi-finale de l'Euro 84 France-Portugal (3-2 a.p.) qui l'avait vu hurler, torse nu, pour commenter le but de Michel Platini dans la prolongation.
Il avait décidé de suivre d'autres chemins, ensuite, rejoignant Charles Biétry à Canal Plus à la fin des années 80 pour réaliser des documentaires sortis de l'ordinaire, via le programme Mag Max, dans lequel il avait poussé plus loin encore ses goûts très inédits et vaguement foutraques de mise en scène de ses sujets, comme le jour où il avait mis un bébé tigre et un biberon dans les bras de Pelé. Mais il y avait un ton et une écriture, qui auront fait école.
Après un passage par la télé publique, pour laquelle il aura commenté la Coupe du monde 1994 avec Éric Cantona, et directement participé à la création de la Coupe de la Ligue, il avait vécu des heures moins exaltantes, professionnellement, à la fin des années 90, quittant Paris pour Cannes, ne s'imaginant plus vraiment dans une rédaction, et se tournant vers des projets qui correspondaient à ses aspirations profondes et à sa vision du monde. Ainsi naquirent, à quelque temps de distance, l'association et la revue Foot Citoyens, créées avec Arsène Wenger, notamment, en même temps que la fugace Association Internationale des Footballeurs Professionnels, lancée après que Diego Maradona, qui en voulait au monde entier, déjà, à l'époque, lui avait demandé d'appeler Éric Cantona et de mettre tout ça en musique.
« La Roustanie »
Mais en revenant à l'écran, et sur la chaîne L'Équipe qui s'appelait encore L'Équipe TV, alors, il avait retrouvé une maison, qui deviendrait rapidement la sienne, appelé par Vincent Régnier à présenter Enfin du foot, avec Pierre Ménès et Karim Nedjari, jusqu'en 2004, avant de devenir une figure tutélaire de L'Équipe du soir présentée par Olivier Ménard. Chemise hawaïenne, bandana, tongs sous la table, vieux souvenirs et jeunes indignations : à L'Équipe du soir, tout le monde savait très bien ce qu'il ne fallait pas dire devant lui, ou bien ce qu'il fallait dire pour réveiller ses colères, critiquer un Argentin ou un Brésilien, encenser un entraîneur français de moins de 60 ans, oser suggérer que Pelé n'était pas le meilleur joueur de tous les temps, rappeler les démons de Diego Maradona, préférer le résultat au beau jeu.
Le football devait rester un esthétisme, à ses yeux, et ne jamais s'éloigner de cette cause indispensable, au risque de perdre son essence et son âme. Tout le monde savait qu'il fallait lui laisser terminer une histoire ancienne, même si le tunnel était un peu long. Tout le monde savait, aussi, que certains grands soirs, il fallait le laisser partir sur des hauteurs à lui seul accessibles, où, joyeusement perché, il chantait Daniel Guichard pour imiter Rudi Garcia, entonnait le chanteur de Mexico, ou détournait les paroles d'un tube des années 80. Il lui arrivait aussi de quitter l'émission en restant à sa place, dans le mépris d'un débat en cours auquel il s'était trop souvent mêlé, déjà, suggérant que le sujet ne valait pas son énergie ni même ses emportements.
Présent sur les réseaux sociaux, lançant des initiatives successives qui lui ressemblaient, un blog qui emmenait des lecteurs en Argentine, un autre qui inventait la « Roustanie » - un pays imaginaire sur lequel régnait une certaine vision du foot-, il postait régulièrement des vidéos joyeusement interminables qui commençaient dans le désordre, finissaient de même, mais dont l'ensemble dessinait assez nettement la mission qu'il s'était fixée, en même temps que ses affections et ses détestations, qu'il ne cherchait jamais à cacher.
Plus qu'il ne l'avait résumée, il avait couché sur le papier des morceaux épars de cette vie si riche, dans le livre Puzzle(éditions Marabout), publié en 2023 et qui avait été un succès, forcément. Il parlait d'un tome 2, peut-être d'un tome 3, et on peut être sûr que tout au bout de la série, il aurait encore eu des histoires à raconter. Elles nous manqueront, autant que Didier manque, déjà, à tous ceux qui l'ont croisé parfois comme à ceux qui l'ont connu longuement. Il n'y aura pas d'autre président à vie.
“ Qui veut faire quelque chose trouve toujours un moyen... Qui ne veut rien faire trouve une excuse ”
Je me souviens aussi de l'émission qu'il avait au moment de la mort d'un autre journaliste sportif, dont il était proche et qui avait écrit des beaux articles dans L'Equipe, Francis Huertas. Le côté foutraque et son statut un peu "mythique" (pas de son fait) pouvaient être énervants. Mais, quand il parlait de foot, et notamment de foot sudaméricain, il était captivant.