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Hors ligneMessageNekfra » dim. 20 nov. 2022 17:22

Sa propension à marquer des buts compliqués, des jolis buts et à se faire des buts tout seul à la manière d'un arrière de basket qui se crée un tir en isolation...

Sa première saison est quand même folle, que de buts importants n'empêche.
"Yusuf est de retour. Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la Création."

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Hors ligneMessagedaddycool » dim. 20 nov. 2022 18:25

Le 1 .... à gros lard. Et bing!
Chacun son métier, les vaches seront bien gardées - (Le Vacher et le Garde-chasse) - Jean Pierre Claris de Florian (1755-1794)

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Hors ligneMessagenicobrb » dim. 20 nov. 2022 19:52

Pour le top 1, la lulu du mauvais pied, contre Lens, à bollaert et dans le q de le cas, assurément le meilleur…
En 2 le coup franc a l’autre Lopez chez ol ass, pas de soucis, mais j’aurai mis en 3 l’autre contre l’ol, la petite balle piquée au dessus de Lopez après la contre attaque de fou… but vainqueur si je me souviens bien…

Putain le kraal…… on a eu vraiment de la chance de l’avoir celui là!!!
"En tout cas si un jour on manque de viande bovine, je boufferai de l'écolo, ça doit être sain comme bidoche à toujours manger bio."

Dodger jeudi 3 août 2017 21h48

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Hors ligneMessagedodger » dim. 20 nov. 2022 21:42

nicobrb a écrit :Source of the post Putain le kraal…… on a eu vraiment de la chance de l’avoir celui là!!!

Surtout que ça aura été sa dernière grande saison.
Souvent la foule trahit le peuple.
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Hors ligneMessageLosc In The Blood » dim. 20 nov. 2022 22:03

Le but à Lens était magnifique et a permis de nous mettre plus à l'abri, mais franchement ses 2 buts contre Lyon ont été bien plus marquants je dirais... Le 1er pour nous relancer alors qu'on était en train de tout perdre, il a rallumé la flamme. Et celui qui donne la victoire, faire ce rush à la 85e puis avoir la lucidité de piquer formidablement devant Lopes... Je crois que ce match là est le plus beau qu'il ait réussi chez nous. Quel scénario ça a été n'empêche... Je devais me contenir de crier, mais j'en ai tremblé lorsqu'il a mis le 3e but, j'étais limite en transe tant on revenait de loin. Mais que ce fut dur de le voir autant en difficulté la saison suivante...

Je dirais que si on raisonne en terme de beauté, celui à Lens est top 1 (si il avait pu le mettre dans un Bollaert plein bordel...), mais en terme d'importance, les deux buts à Lyon devraient être top 1 ex-aequo.
02/06/2019 : Lens reste en Ligue 2 une cinquième année de suite. Le plan quinquennal de Gervais, le vrai.

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Hors ligneMessagezomber » dim. 20 nov. 2022 23:55

Vraiment sympa cette compile.
Je garderai celui de Bollaert comme n°1. Pas parce que c'etait la-bas justement mais parce qu'il y a tout da s ce but. La prise de decision très rapide, la prise de risque, l'équilibre, la rage, l'envie, la puissance, la réussite.
Il me fait tellement penser à celui de Hazard à Marseille.
Il aurait pu la tenter 20 fois, il n'y a que cette fois là où il aurait eu cette perfection.

Bab
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Hors ligneMessageBab » lun. 21 nov. 2022 07:21

Cette saison là il aurait pu tirer de son jardin contre le vent, ça aurait fini au fond.

Hormis ses débuts qui furent un peu difficiles, contre Marseille notamment où il n’arrive pas à redresser et tire sur le poteau devant le but vide.

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Hors ligneMessageGazza8 » lun. 21 nov. 2022 07:50

Yilmaz cette saison à la place de David se serait régalé vu le nombre d'occasions qu'a l'équipe.

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Hors ligneMessagedodger » lun. 21 nov. 2022 09:06

Gazza8 a écrit :Source of the post Yilmaz cette saison à la place de David se serait régalé vu le nombre d'occasions qu'a l'équipe.

Je me faisais à peu près la même réflexion, avec Fonseca aux manettes, il aurait peut-être été plus percutant qu'avec le Breton résigné.
En tout cas il ne l'aurait pas été moins.
Souvent la foule trahit le peuple.
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Hors ligneMessagedaddycool » lun. 21 nov. 2022 09:49

VDB VDS

« Je sais où je veux aller » : Stéphane Dumont se confie sur sa nouvelle vie d’entraîneur à Guingamp

Depuis dix-huit mois, le Templeuvois de 40 ans est entraîneur de Guingamp, en Ligue 2. Nous sommes allés prendre de ses nouvelles en Bretagne après une première saison pleine de promesses.

Olivier Fosseux
Publié: 21 Novembre 2022 à 07h30

Stéphane, on a bien cru finalement qu’on allait devoir aller vous voir à Reims, car la rumeur ces derniers jours vous envoyait là-bas…

« (il sourit) C’est toujours flatteur car ça veut dire que j’ai laissé une bonne image. (L’entretien s’est déroulé le jour du limogeage de Bruno Irles à Troyes, avant que son nom ne circule dans l’Aube). Et que les dirigeants continuent à me suivre. Je suis sous contrat à Guingamp (jusqu’en juin 2024 avec une année en option). J’essaye de mettre des choses en place. Je suis dans le projet ici. Dans ma carrière, je n’ai connu que deux clubs avec Lille et Monaco. Je n’ai pas eu la bougeotte. Il n’y a aucune raison que ça se passe dans ce sens. Les joueurs ne sont pas naïfs, ils lisent comme tout le monde et se posent certainement des questions à un moment donné. Mais les postures et les attitudes que tu peux avoir au quotidien mettent fin au débat rapidement. Il y a tellement d’informations en continu dans le monde qui tombent sur le téléphone, que rapidement tu l’oublies et tu passes à autre chose. Et puis la semaine reprend son cours. »

Comment le président Le Grand vous a convaincu ?

« À Reims, j’allais partir. L’aventure se terminait avec David (Guion). C’est vrai que j’ai eu cette opportunité-là. Guingamp sort d’une relégation en Ligue 1 (mai 2019) et de deux saisons moyennes en L2. À l’intersaison, il y avait beaucoup de départs et donc tout à reconstruire. C’est enrichissant comme défi. On a parlé de l’histoire du club, de son avenir. Lui cherchait une nouvelle génération de coach, pas forcément quelqu’un qui avait de la bouteille et connu plein de clubs. Il m’a dit : " C’est vous que je veux " et j’ai présenté mon projet de jeu, comment je voyais les choses et je me suis décidé en deux jours. »

Il se déroule comment ce grand oral ?

« Ce n’est pas forcément lié qu’au football. J’avais un support pour exposer les grandes lignes que je voulais mettre en place, sur le terrain, mais aussi dans le fonctionnement. Comment faire pour retrouver de la proximité avec nos supporters, comment faire pour que ce soit compliqué pour l’adversaire de venir au Roudourou, quel projet de jeu en place, quelle place pour la formation. Personnellement, je suis issu du centre de formation à Lille, et c’est quelque chose que j’avais à cœur de mettre en place. Je voulais ramener de la simplicité et de l’exigence, être moi-même. »

Comment vous êtes-vous décidé ?

« Je suis venu très vite ici, je me suis imprégné du contexte. C’est un club plein d’histoires avec un président qui était speaker du club, un stade au cœur de la ville qui accueille régulièrement dix mille personnes. J’ai aussi été sensible à la démarche du président qui s’est intéressé au bien être de mes proches (Son épouse et ses deux enfants l’ont rejoint cet été). On a eu un énorme chantier d’entrée car on a perdu quinze joueurs à l’intersaison (juin 2021). Pour des raisons financières, le club devait épurer un effectif qui avait besoin de sang frais. On a permis l’émergence des jeunes. Depuis la descente en 2019, il y a eu plusieurs changements d’entraîneur (quatre) et avant que j’arrive, le club est encore relégable à la 33e journée (il terminera 9e finalement avec 4 victoires et un nul sur les cinq dernières journées). Il y avait tout une dimension psychologique à amener avant de penser aux simples compos d’équipe sur le terrain. »
« Je suis le plus jeune coach de Ligue 1 et Ligue 2 réunies et c’est quelque chose de super enrichissant »

Quand vous prenez toutes ces informations, ça ne vous fait pas peur ?

« Non car c’est un nouveau président qui est arrivé. On a l’ambition de construire quelque chose sur la durée. Quand on est en dans ce métier, si on est parano, on ne peut pas avancer. J’ai confiance en moi. Je sais que le football c’est dur. Je sais où je veux aller. Après, c’est comment tu peux le faire. »

La parano vient avec le temps non ?

« C’est un métier ou on est toujours alerte, ou on est toujours en train de s’adapter. On subit plein d’aléas, comme un départ qui n’est pas prévu. On a vendu le lendemain du mercato un joueur à Lorient (Yohan Cathline, 3 M €) alors que je voulais le garder, ou qu’on le remplace en cas de départ. On a fait ni l’un ni l’autre, on l’a vendu et personne n’est venu. Ça nous a frustrés. On a des discussions intelligentes avec le président, je lui fais passer des messages et il en a conscience. Il m’a expliqué qu’il n’y avait pas de situation optimale. Forcément, il faut s’adapter. Je ne suis pas parano mais je suis exigeant au maximum pour vivre au moins possible la surprise. Ce n’est pas évident. Ça fait partie de notre métier. C’est enrichissant. Je suis fier de vivre ça. Je suis le plus jeune coach de Ligue 1 et Ligue 2 réunies et c’est quelque chose de super enrichissant. Je me suis construit de manière naturelle. J’ai fini ma carrière, j’ai pris les jeunes, les un peu moins jeunes. Je suis passé dans le monde pro, j’ai été adjoint, on était en Ligue 2, on est montés en Ligue 1, j’ai passé mes diplômes dans l’intervalle et maintenant je suis numéro 1. Tout a été vite mais tout a été progressivement. Je savais où je voulais aller et je me suis construit comme je le voulais. Maintenant il faut continuer à avancer. »

Quand vous êtes passé d’adjoint à numéro 1, quel est le plus grand palier à franchir ?

« Je m’y suis préparé lors des quatre années à Reims, à travers le quotidien, la façon dont moi je le vivais et notamment l’année ou je passais mon diplôme. J’ai fait mon stage à l’étranger avec Steven Gerrard, c’était magnifique. »

Racontez-nous…

« Je suis allé une semaine à Glasgow par l’intermédiaire de Gérard Houllier et Grégory Vignal qui le connaissaient. J’ai participé à tout ce que le staff et les joueurs pouvaient faire. J’ai assisté à la préparation d’une rencontre de Ligue des champions contre Porto (novembre 2019). Ça m’a servi dans l’approche du contexte et cette façon de jouer qui dépend des supporters. Je voulais voir aussi un coach qui débutait, c’est ça aussi que j’allais chercher. Sa carrière est trente fois meilleure que la mienne. Je voulais voir quelqu’un qui a connu un seul club dans sa carrière et qui vivait sa première expérience de numéro 1 dans un club qu’il n’a pas connu, ce qui était mon cas. Je voulais avoir ce ressenti, on a beaucoup discuté. J’adore aussi la culture anglaise et écossaise, je suis vraiment imprégné de ça. J’aime beaucoup le Championship (D2 pro anglaise), le rapport de force, l’intensité. Ça date de mon époque de joueur où j’étais fan de Frank Lampard et de Steven Gerrard. »
« Dans toutes les catégories où j’ai joué, j’étais capitaine et j’avais ça en moi »

Avec David Guion, à Reims, votre formation s’est accélérée tout de même ?

« David m’a laissé beaucoup de liberté et on était très complémentaires. On se complétait de manière naturelle. En quatre ans, c’est une période exceptionnelle en termes de résultats (champion de L2 et accession en L1 en 2018, 6e place synonyme d’Europe en 2020), de progression de joueurs. C’était un super passage. C’est important d’avoir un staff avec qui tu es complémentaire, hyper investi. Après, tout dépend comment le numéro 1 fonctionne. J’ai encore besoin d’être dans l’animation des séances. À part l’échauffement, sur les directives, je suis là. à Reims ce n’était pas le cas. David était plus dans une posture d’analyse lointaine et j’étais dans l’animation et au cœur des choses. Je me suis construit avec tout ce que j’ai fait auparavant. À Lille, je me suis occupé des jeunes mais j’ai aussi assuré l’interim avec Patrick Collot, quand Hervé Renard est limogé et en attendant Frédéric Antonetti. J’ai vécu un cursus hyper dense et riche. Comme je me suis imprégné de tout, enrichi de tout, j’ai eu une formation accélérée intéressante. »

Des personnes qui vous ont bien connu ont été étonnées que vous deveniez entraîneur, d’autres pas du tout. Quand avez-vous décidé de poursuivre dans ce milieu ?

« Joueur, je pensais déjà à entraîner. Quand j’ai terminé ma carrière de joueur à Monaco, je passais mes diplômes d’entraîneur, donc je savais déjà ce que je voulais faire derrière. Dans toutes les catégories où j’ai joué, j’étais capitaine et j’avais ça en moi. Je n’étais pas un aboyeur mais j’avais je pense une réflexion sur les choses. J’avais ce côté rassembleur, on a confiance en lui, on peut y aller. Et je pense que je correspondais à des valeurs d’exemple. Ça me paraît donc naturel. Mais dans la vie, quand on ne me connaît pas, je peux paraître très discret, très calme. Alors que ce n’est pas le cas du tout. Parfois les apparences sont trompeuses. Je pense être quelqu’un de très respectueux, très simple. Et parfois on renvoie une image qui est sympa mais qui n’est pas complète. Je suis très exigeant. Je m’en impose une très grande à moi-même ainsi qu’à mes proches qui en pâtissent. »

Un exemple ?

« Je suis bien plus dur avec mes enfants qu’avec les autres. Voire même avec mon épouse. Je suis comme ça au quotidien. Je ne laisse rien au hasard et ça me demande une énergie incroyable. Je suis jeune, j’ai besoin de ça aussi et depuis que je suis tout petit. Je ne vois pas pourquoi je changerais ça maintenant. »

Comment définissez-vous votre style de jeu ?

« C’est difficile que ce soit moi qui en parle. »

Quelle est votre vision d’entraîneur alors ?

« J’aime avoir une équipe avec de l’énergie et le plus de maîtrise des choses et des événements. J’adore le rapport de forces. J’aime beaucoup mettre en difficulté l’adversaire et pas forcément en ne se focalisant que sur lui. Avec des principes très personnels. On a une équipe, depuis un an et demi, qui aime avoir la maîtrise du ballon, beaucoup de jeu combiné dans les couloirs pour amener beaucoup de centres, ce qu implique d’avoir beaucoup d’énergie. »

Au quotidien, vous êtes toujours autant actif en séance ?

« Ça dépend des jours, ça dépend ce que je ressens. Il y a des périodes où je n’ai pas besoin d’être aussi énergique dans une séance. J’ai juste à être un peu plus sur le recul et faire en sorte que ce soit le staff qui agit. C’est lié à la situation, à l’effectif du jour. Aujourd’hui il y avait beaucoup de jeunes pour pallier les absences et j’avais la sensation qu’il fallait être un peu plus énergique sur le terrain pour passer mes messages. On avait beaucoup de jeunesse, peu de maturité et, dans ces moments-là, il faut être derrière eux. Il y avait aussi une recherche d’intensité. C’est que je vis les choses pleinement. Il n’y a pas d’attentisme ou de calcul. Je ne suis pas le même tous les jours. Tout est une question de contexte, de séance. »

Il y a cette proximité aussi…

« On est dans l’échange permanent. C’est ce qui me correspond le mieux et qui correspond le mieux à mon groupe. Je ne sais pas si j’agirais de la même manière si j’avais un autre groupe avec des personnalités, une ambition ou un contexte différent. Aujourd’hui entre le président et moi, il n’y a pas cinquante personnes. Alors que dans d’autres clubs, il peut y avoir un staff de vingt personnes qui peut agir et soulager le coach. Je suis dans l’échange foot et dans l’échange quotidien avec eux, sur la vie de tous les jours. Ça peut paraître prétentieux, j’aurais adoré m’avoir comme coach. J’essaye d’agir en fait sur ce que j’aurais aimé, l’idéal entre ce que je suis en restant moi-même et ce que j’aurais voulu recevoir d’un entraîneur. Je pense que c’est ce qui me correspond… »

Votre approche provient forcément des entraîneurs que vous avez croisés ?

« J’ai tout eu moi (il sourit). Le premier coach qui m’a fait débuter en professionnel c’est Claude Puel. Mais j’avais connu Vahid Halilhodzic avec les premiers matchs amicaux et les premiers entraînements en pro. J’ai dix-sept ans et quand il manque un latéral droit on envoie Dumont. C’était ça pendant un ou deux ans. Ensuite il y a donc Claude et Rudi (Garcia). À Monaco, j’ai croisé Laurent Banide sur une courte période puis Marco Simone sur une plus longue. Et on finit champion de Ligue 2 avec Claudio Ranieri. J’ai eu une large palette de coachs avec des profils différents dans des contextes différents. J’ai eu cette chance de vivre tout le temps des résultats. J’ai eu très peu de moments difficiles. J’en suis content et fier… »

Effectivement votre première saison complète correspond à celle où vous gagnez l’Intertoto l’été 2004 ?

« Et on finit deuxièmes cette année-là. À ma petite échelle sans me prendre pour un autre, j’ai fait partie des bons groupes et des bonnes choses. C’est aussi cette culture-là que j’essaye d’inculquer à mon groupe. »

Peut-être que vivre une galère est votre prochain palier ?

« Ça dépend ce que l’on appelle galère. Est-ce que ça signifie jouer toute la saison pour ne pas descendre, ou vivre une période plus difficile en cœur de saison mais arriver à la rectifier pour au final s'en sortir ? Il y a une subtilité là-dedans. Sur le terrain, je demande à mes joueurs d’accepter que ça soit dur. Si ça l’est cinq minutes, faisons-le ensemble, ne subissons pas les choses. Ne jamais renoncer, ça vient aussi de mon éducation et des entraîneurs que j’ai croisés. »

Quel impact ont les cinq entraîneurs que vous avez croisés dans vos choix ?

« Avec Claude, il y avait très peu de proximité. On en a plus maintenant. J’ai plus d’échanges maintenant avec lui que l’année où je suis capitaine de son équipe. C’est paradoxal. C’était son fonctionnement et j’étais jeune, je n’avais pas d’attente particulière. Pour moi, c’était logique. Avec lui, c’était fluide. Il savait ce que je pouvais lui rendre et il est venu chercher le meilleur de moi-même. Ça m’a permis de vivre des choses magnifiques, au-delà des blessures qui ont été une période difficile. J’ai quarante ans, si on veut vraiment parler d’une période difficile dans ma carrière, ce sont les blessures et pas les résultats. À chaque fois, j’ai su en faire une force. Rudi c’est différent, c’est l’inverse avec de la proximité verbale, beaucoup d’échanges, de la justification. C’était différent sans doute car mon statut n’est plus le même quand il est là… »
« J’attache beaucoup d’importance à rester moi-même »

Et de Claudio Ranieri, que retenez-vous ?

« C’était autre chose. On avait une routine italienne basée sur des échauffements sans ballon pendant une vingtaine de minutes, à chaque début de séance, et je n’avais jamais vécu ça. Dans le côté humain et paternaliste, ça a été une bonne expérience, car à côté de nous, on avait quelqu’un de très rassurant. On réalise une saison exceptionnelle avec Monaco et derrière il va encore faire des choses extraordinaires avec Leicester. C’est une bonne période, on échange en anglais, je passe des diplômes pour anticiper la suite que je ne pensais pas aussi rapide car je vais de nouveau me blesser gravement et me faire opérer. J’ai toujours vécu les choses pleinement. Je n’ai jamais rien subi et en plus j’ai vécu des bonnes choses par la suite. Claudio Ranieri dégageait un certain charisme et j’ai joué avec beaucoup d’étrangers à Monaco, c’est enrichissant. C’était un nouveau titre, quelque chose d’incroyable. »

Comment vous vous nourrissez aujourd’hui ?

« Je regarde énormément de matchs, d’abord ceux de mon championnat pour les adversaires, les nôtres aussi, la Ligue 1 et la Ligue des champions. Au-delà de ça, je m’intéresse à tout, mais je suis plus sûr de moi. Je me suis imprégné et maintenant je fais le tri. J’essaye de faire émerger ce que je ressens vraiment. Je ne dis pas que c’est bien ou pas bien mais c’est que je ressens maintenant. »

Que ne souhaitez-vous pas ?

« (direct) Le copié-collé. J’attache beaucoup d’importance à rester moi-même. Ce qui marche à une heure d’ici ne fonctionne pas à Guingamp. Ce qui marche à Lille ne va forcément marcher à Lens. Et vice versa. Pour un tas de raisons qu’il faut cerner. Je suis parti du principe que je fais ce que je veux et ce que ressens, sinon on met quelqu’un à ma place. Ça m’a fait avancer. »

Vous regardez le LOSC de Fonseca comme un technicien ou comme un supporter ?

« Au départ, je regarde comme un spectateur. Mais sur chaque match, j’ai une réflexion sur le plan tactique, émotionnel, sur les coups de pied arrêtés. Je n’arrive pas à me détacher de ça, à me poser et simplement regarder, sauf pour les matchs internationaux. Les joueurs se retrouvent cinq, six jours avant les matchs et ça a une dimension particulière. Ils ne travaillent pas ensemble toute l’année. Sur un match de championnat, j’ai toujours une réflexion. Je prends tout mais on ne peut pas tout transposer. Aujourd’hui tout le monde aimerait jouer comme Rennes mais tout le monde n’a pas Terrier, Gouiri, Bourigeaud, Tait. En ce moment à Guingamp, notre groupe est décimé. C’est impossible de faire la même chose qu’il y a six mois avec l’effectif du moment. C’est quelque chose qui m’intéresse, d’aller chercher des ressorts, de tirer les qualités fortes de chacun et de faire en sorte qu’on voie le moins possible nos défauts. »

Face aux absences, quelles sont vos solutions ?

« Je considère que ce n’est pas parce qu’il manque quelque chose qu’on doit travailler ce manque pour le corriger. Je suis persuadé il faut aller chercher autre chose par rebond. Une équipe qui n’a pas marqué depuis cinq matchs, je suis persuadé que ce n’est pas parce que tu vas faire de la finition, devant le but cinq jours de suite, que tu vas marquer. Si tu travailles sur de la cohésion, je suis persuadé que par rebond tu vas retrouver ça naturellement. On a mis en place un travail sur le bloc équipe, les coups de pied arrêtés car on peut être mis en difficultés sur ces phases-là, mais on peut aussi ouvrir le score et alors s’ouvrir plus d’espaces et travailler de la justesse. Ça m’intéresse d’aller sur les connivences, aller chercher les qualités fortes, d’insister sur la connaissance du partenaire. Je suis persuadé que plus on connaît son partenaire dans la vie de tous les jours, plus c’est facile d’en ressortir des connexions sur le terrain. Il y a aussi une remise en question dans certains domaines qui ont un impact trop important sur l’équipe et sur moi-même, comme le secteur médical par exemple. On n’a pas encore le fonctionnement idéal qui correspond aux structures. Si un joueur se blesse, les examens se font à Rennes. C’est à une heure et demie ici. Le docteur, on l’a un jour sur deux. Ça fait un peu amateur. C’est logique pour un club de Ligue 2 mais ça ne correspond pas aux structures que nous avons à Guingamp. Mais je ne vais pas me plaindre car pour une première expérience, c’est magnifique. »

Avez-vous encore le temps de faire autre chose que du football ?

« Pour être sincère, je passe ma journée ici car ça me paraît logique et qu’en même temps, j’aime ça. J’essaye de faire en sorte que tout soit bouclé pour le lendemain ou le match à venir. Mais tous les coachs agissent ainsi. En dehors, j’ai ma famille. C’est dur de couper mais le dimanche, tout est lié au résultat du week-end. Il y a du football tout le temps, on est bercés à ça. J’arrive à trouver des plages de récupération psychologique en lisant beaucoup. »
« La L1 avec Guingamp ? J’adorerais ! »

Si on vous avait dit qu’à 40 ans vous seriez numéro 1 d’un club de Ligue 2, Vous pensiez que ça irait si vite ?

« Quand j’étais avec ma carrière de joueur et que j’ai démarré avec les U16, les U19, j’ai tout fait pour arriver à ça. Oui ça s’est fait de manière accélérée. Au fur et à mesure, plus on s’approchait de ça plus je m’en pensais capable. Il faudrait demander aux autres. Je l’ai toujours programmé dans ma tête. Dans quelle division je n’en sais rien mais ça a toujours été quelque chose qui me paraissait accessible. »

La prochaine étape c’est numéro 1 en L1. Le projet c’est d’y aller avec Guingamp ?

« J’adorerais. Il faut être lucide et objectif. Aujourd’hui, on en est à la deuxième saison. On essaye de se construire, d’avancer et on a une Ligue 2 avec deux montées et quatre descentes de Ligue 1. Il y a des clubs influents avec des budgets plus conséquents que le nôtre. C’est très difficile et on a des moyens respectables dans la division mais inférieurs à la moitié des clubs de Ligue 2. On n’est pas les plus riches, ni les plus pauvres. On a de bonnes conditions pour travailler. Le jour où on aura un fonctionnement plus pertinent dans le secteur médical, dans la façon d’agencer plein de choses, oui on franchira une petite étape. Plus on travaillera avec les mêmes joueurs et dans la continuité, mieux ce sera. L’année dernière on finit sixièmes et ils sont tous partis. M’Changama, Pierrot, El Hadji Ba, Yannick Gomis plus les blessés. On n’a pas eu de grande continuité et il faut tout recommencer. Alors on va faire le dos rond notamment dans la période où l’on est avec beaucoup d’absents. L’idée est de le faire avec mon club mais ça sera difficile car tout le monde veut le faire. Sur un plan personnel, on a tous envie d’évoluer. Depuis que je suis petit, j’ai la chance de réussir avoir tout ce que je me suis fixé. »

Si Lille vous appelle demain, vous grimpez de suite dans votre voiture ?

« (il sourit) Je rappelle que je suis sous contrat à Guingamp. Comment un garçon comme moi ne peut pas être insensible au club qu’est le LOSC. J’étais dans le ventre de ma mère, j’étais déjà au stade et j’entendais le bruit du public. Forcément que je suis bercé à ça. À l’âge de dix ans, je portais le maillot, j’ai tout vécu jusqu’à la Ligue des champions en portant le brassard à Manchester United. J’ai été champion, j’ai gagné la Coupe de France. J’ai coaché les 19 nationaux. Je ne peux pas être insensible à ça. Après, j’ai toujours fonctionné par étapes et il faut le mériter. C’est un club qui m’est cher et qui est magnifique. Ce n’est pas d’actualité. Chacun fait son bonhomme de chemin et on verra… »
Modifié en dernier par daddycool le lun. 21 nov. 2022 09:50, modifié 1 fois.
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Hors ligneMessagePO » lun. 21 nov. 2022 09:49

Yilmaz faisait à peu près ce qu'il voulait quand il voulait.

Amha, il était simplement cuit. La saison du titre, c'était juste le chant du cygne.

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Hors ligneMessageNorthSide » lun. 21 nov. 2022 12:59

Frédéric Bompard est le nouvel entraîneur de Nîmes

Le Nîmes Olympique a officialisé ce lundi matin la nomination de Frédéric Bompard comme nouvel entraîneur. Il sera accompagné par Thibault Giresse comme entraîneur adjoint.

Comme pressenti, Frédéric Bompard est le nouvel entraîneur de Nîmes. L'ancien entraîneur adjoint de Rudi Garcia, passé notamment par l'OM, Lille ou encore l'AS Rome, rejoint les Crocos en compagnie de Thibault Giresse, avec qui il avait déjà travaillé lors de sa première expérience comme entraîneur principal à Guingamp. Le Nîmes Olympique a officialisé l'arrivée des deux hommes lundi matin.

Bompard, qui arrive une semaine après le départ de Nicolas Usaï, a signé un contrat d'une saison et demie. Pour son premier match sur le banc des Crocos, il affrontera son ancien club Guingamp le 26 décembre pour le retour de la Ligue 2 après la pause due à la Coupe du monde au Qatar.

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Hors ligneMessageSteven Girard » lun. 21 nov. 2022 19:13

Belle interview de Dumont, il reviendra au club un jour c'est inéluctable, même si en ce moment il vit une période plus difficile à Guingamp.

Si quelqu'un a l'entretien entier de Fonte ça serait cool, les quelques extraits sont intéressants et je me dis que sa reconversion en DS serait la meilleure option pour lui.


https://twitter.com/SuiveurLillois/status/1594677012932820995

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Hors ligneMessagedaddycool » lun. 21 nov. 2022 19:22

LOSC : Botman, Djalo... Les petits secrets de José Fonte sur ses partenaires en défense

Depuis son arrivée au LOSC, l’international portugais apporte son expérience auprès des plus jeunes. Après Gabriel et Sven Botman, il enchaîne cette saison avec Tiago Djalo, Alexsandro et Leny Yoro. La relève est en marche.

Par Olivier Fosseux
Publié: 21 Novembre 2022 à 10h00

Avec 177 matchs sous le maillot des Dogues et deux titres au compteur, José Fonte a déjà marqué l’histoire du LOSC. Plus tard, on retiendra aussi de son passage son côté formateur et paternaliste. Car à ses côtés, Gabriel et Sven Botman se sont bonifiés pour attirer les regards de la Premier League et remplir les caisses du club (65 millions d’euros à eux deux). En attendant Tiago Djalo, Alexsandro et Leny Yoro.

« Je demande à Luis de garder Gaby »

Après avoir enchaîné deux prêts à Troyes et au Dinamo Zagreb (2017-2018), Gabriel pense découvrir un nouvel horizon, car il y a embouteillage en défense centrale à Lille avec Fonte, Soumaoro, Dabila et Ié. « Quand j’arrive au LOSC, j’échange avec Luis Campos à ce sujet et je lui demande garder "Gaby" », raconte le capitaine des Dogues. « Je trouve que c’est un joueur agressif. C’est la première qualité nécessaire quand tu es défenseur. "Gaby" s’entraînait dur. Il possède un bon pied gauche, une bonne mentalité. »

Le défenseur brésilien obtient enfin une chance en début d’année en Coupe à Sète (1-0) puis à Guingamp, en Ligue 1 (2-0). Ié est prêté à Nantes et Soumaoro écope d’une suspension de plusieurs matchs. Gabriel s’engouffre dans la brèche et ne lâche plus le morceau jusqu’en mars 2020. « Notre entente a progressé très vite. À Arsenal, je le suis tout le temps. Je suis très heureux de le voir jouer en Premier League. J’ai beaucoup d’amitié et de respect pour lui et je pense qu’il va continuer à faire une belle carrière. »
« Ma première impression, Sven n’est pas prêt »

Le successeur de Gabriel sera un Néerlandais. Sven Botman débarque d’Heerenveen après avoir effectué sa formation à l’Ajax Amsterdam. « Quand "Gaby" part, je demande à Campos le nom du successeur. Quand il me parle de Sven, je vais directement voir YouTube et ma première impression est qu’il n’est pas prêt et que ça va être dur. Tactiquement je vois des choses qui ne me plaisent pas », assure Fonte avant de se raviser. « Au bout de deux matchs, je dis à Campos que je me suis trompé. Il avait cette capacité à apprendre très vite. Après c’est une bonne personne, un très bon professionnel, on a passé deux ans extraordinaires. Sven va haut, il est agressif avec un bon pied gauche et il gagne les duels. »

Réuni soixante-quatorze fois, toutes compétitions confondues, entre août 2020 et mai 2022, le duo va emmener le LOSC vers un titre de champion de France et un huitième de finale de Ligue des champions. « Tactiquement, je pense que je l’ai aidé à trouver le bon timing, savoir quand sortir, quand rester. Quand il m’a parlé de Newcastle, je lui ai dit de foncer. Et ils sont troisièmes non ? »

« Avec Tiago, on est bien ensemble »

Couteau suisse de la défense lilloise depuis son arrivée, il y a quatre ans déjà, Tiago Djalo espère maintenant se stabiliser en défense centrale. Paulo Fonseca mise prioritairement sur le duo portugais cette saison. « On a déjà une belle entente. On s’entend bien avec sa personnalité qui est très forte. On discute beaucoup entre nous car avec Tiago, il faut tout le temps lui parler. On est bien ensemble, c’est une relation saine », assure l’ancien joueur de Southampton qui apprécie aussi les qualités de vitesse de son compatriote.

« Alexsandro ressemble à Gabriel »

Alexsandro est l’un des petits nouveaux de la saison. « Il a changé de niveau. Passer de la L2 portugaise à la L1 française, c’est un grand écart. "Alex" ressemble à Gabriel avec son agressivité. Il est bon des deux pieds, il est solide et rapide », insiste Fonte, qui, comme les autres, l’aide sur son replacement. « Il faut qu’il continue à progresser tactiquement. S’il reste à l’écoute, il va être un défenseur d’un bon niveau. »

Le Portugais de 38 ans sait qu’Alexsandro aimerait jouer plus. Ils n’ont pour l’instant été aligné que quatre fois ensemble : « Son but contre Monaco est important pour lui donner de la confiance. C’est un bon mec. »

« Leny m’impressionne »

« Je ne peux pas croire qu’il a seize ans quand je le vois arriver à l’entraînement », assure encore aujourd’hui José Fonte. En début d’année, le Villeneuvois a découvert le groupe professionnel avant de jouer ses premières minutes en L1 à Nice puis sa première titularisation contre Toulouse le 17 septembre (2-1). « Il m’impressionne. Défenseur central c’est dur quand tu es jeune. Tu penses qu’il a déjà 21-22 ans. Il va progresser physiquement c’est normal, et dans deux ou trois ans, il sera plus fort et plus rapide. Moi, à 17 ans je faisais 70 kg. Ça va arriver avec le travail et l’expérience. Il a le potentiel pour faire une belle carrière mais ça ne dépend que de lui... »
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Hors ligneMessagedaddycool » lun. 28 nov. 2022 13:58

Claude Puel raconte ses années LOSC : « On voulait voir grand ! »

Le technicien de 61 ans a profité de son année sans club pour rassembler toutes ses notes et écrire un livre sur sa longue carrière. Un long chapitre est forcément consacré au LOSC qu’il a dirigé entre 2002 et 2008, et notamment mené au premier 8e de finale de Ligue des champions de son histoire…
Par Olivier Fosseux VDN
Publié: 28 Novembre 2022 à 12h00

A lors comme ça, Claude, en 2002, vous avez préféré Lille à Shanghai ?[/

« Le club de Shanghai me sollicite et je me suis immergé quelques jours dans la culture du pays. En ce qui concerne le football, la Chine était en développement, il y avait beaucoup à faire et je ne m’y retrouvais pas. On était encore sur le libero décroché. J’avais aussi du mal à me projeter avec ma famille là-bas et je ne pouvais pas partir seul. À tort peut-être, je ne me voyais pas leur imposer ça. Je ne voyais pas d’enfants dans les rues, je ne sais pas où ils les mettaient d’ailleurs (rires). Les miens avaient leur vie à Monaco et pour l’équilibre de la famille, c’était important. Je ne trouvais pas ça très sain même en étant subjugué par le pays. »

Pierre Dréossi vous convainc de signer au LOSC quelques semaines plus tard. Qu’est-ce qui vous fait accepter le challenge ?

« Pierre pense à moi, on avait joué ensemble en Espoirs (Claude Puel totalise 22 sélections). Fabien Piveteau, alors agent, a servi d’intermédiaire. J’ai accepté de tenter mais je n’avais pas approfondi plus que ça les possibilités du club. Avec Halilhodzic, le LOSC avait connu une belle embellie et je pensais intégrer un cinquième du championnat. C’était la première fois que je sortais de Monaco, en 24 ans. J’étais optimiste et ambitieux de continuer ce projet. Le club venait de participer à la Ligue des champions… Mais quand je suis arrivé, j’ai vu les choses différemment. »
« J’ai eu l’impression d’intégrer une coquille vide »

C’était un gouffre ?


« Oui complètement. Tout est allé vite, avec la vente du club, je suis arrivé en même temps que Michel Seydoux. Il venait de racheter les parts de Francis Graille, Luc Dayan était encore là pour quelques mois avant de lui aussi céder ses parts. Pierre Dreossi est parti dans la foulée, la saison avait commencé. Bref tout le monde partait et le club vendait ses meilleurs joueurs sans possibilité financière de recruter. »

À l’époque, le budget du LOSC n’est que de 19 millions euros sans véritablement d’enveloppe pour recruter…

« Oui voilà, et le reste de l’effectif est très impacté. Ceux qui avaient pu monnayer leur talent ailleurs étaient contents mais les autres n’avaient pas profité de l’embellie sportive et n’avaient pas été augmentés. Le mental était dans les chaussettes. J’ai eu l’impression d’intégrer une coquille vide. Même les recruteurs de l’époque n’étaient pas sortis depuis des mois pour visionner des joueurs parce qu’il y avait des soucis entre le sportif et l’administratif. J’arrive dans ce club et je me demande où est ce que je suis tombé. »

Est-ce que vous dites à un moment : c’est un chantier trop important ou vous êtes de suite dans la volonté de vous battre ?

« Je ne doute pas, mais je me demande où je suis oui. Michel Seydoux n’était pas très au fait de l’aspect football, il héritait d’un club sans avoir connaissance de ce qu’il avait acheté (rires). On était dans des conditions précaires. Une fois qu’on y était, j’avais signé, je n’allais pas revenir en arrière. J’ai commencé à regarder comment on pouvait s’en sortir, dessiner un projet. On s’est mis minable pour inscrire le club dans une embellie. Il n’y avait pas de structure d’entraînement, le stade Grimonprez-Jooris était en sursis et il fallait le quitter. Il n’y avait pas de centre de formation, on s’entraînait sur un champ transformé en terrain à côté du stade. C’est une période du club complètement dingue, et personne n’expliquait où on en était. J’ai pris beaucoup sur moi, j’ai pris des coups au départ parce qu’on sortait d’une équipe qui venait de faire l’Europe à un club sans structure, sans moyen. Tout le monde était parti à des postes stratégiques. Il y a eu de la promotion interne. C’est comme ça par exemple que Xavier (Thuilot) est devenu directeur général. Avec lui et d’autres, on voulait relever le club mais en passant d’abord par la case maintien. »
« Je voulais sauver le club mais aussi le développer »

Les deux premières saisons ne sont pas simples mais vous parvenez à vous sauver. Est-ce que c’est déjà une récompense à l’époque ?

« Non. On avait deux façons d’appréhender ce moment-là. La plupart des dirigeants auraient recruté des joueurs d’expérience, habitués à jouer le maintien. Mais si on fait ça, on touche des joueurs qui ont aussi un niveau qui va plafonner, pour jouer les premiers rôles. Je ne pouvais pas concevoir ça. Je voulais certes sauver le club mais aussi le développer, donc ça passait par des jeunes avec du potentiel, qui étaient capables de passer le cap du dessus. Je voulais qu’on soit ambitieux même si c’était sur le moyen terme. On ne pouvait pas rester à terme un club qui allait jouer le maintien. On a eu des résultats, par la suite, grâce à ça. Et je pense qu’il n’y a pas d’autres clubs en Europe qui ont fait ça. »

Porto vous voit comme le remplaçant de Mourinho à l’été 2004. Pourquoi vous refusez ?


« C’est juste ma personnalité. Pendant deux ans, on a joué le maintien, et quand ça tombe, au premier match à domicile, on gagne 2-0 (contre Auxerre, le 7 août 2004). J’ai un rendez-vous avec les dirigeants de Porto, ils pensent que c’est fait mais je n’ai pas pu quitter le club et les joueurs. Je m’étais mis comme mission de faire remonter ce club dans la hiérarchie et en partant comme ça, en laissant tout le monde en plan, je ne me respectais pas. C’est pour ça que j’ai refusé alors que ça pouvait m’ouvrir toute l’Europe. C’était ma façon de fonctionner, ma mentalité de joueurs et d’entraîneurs. Je n’étais pas carriériste. Certains trouvent ça sans doute un peu dingue. Je pouvais succéder à Mourinho, le club venait d’être champion d’Europe. Mais je ne pouvais pas. »

La suite vous donne raison puisque vous enchaînez deux campagnes de C1. De ces deux années, ce sont tous les détails travaillés depuis votre arrivée qui s’alignent ?


« Le travail réalisé sur le développement individuel des joueurs fait qu’ils passent des paliers. La troisième saison, on termine 10e du championnat, on se retrouve en Coupe Intertoto car personne ne voulait la faire, car c’était en pleine préparation. Ils sont descendus jusqu’à la dixième place et j’ai accepté car ça faisait des matchs de compétition pour le groupe. Finalement, dès le départ, j’avais un effectif réduit en termes d’expériences, et ça m’a permis à chaque match de changer l’équipe dans les grandes largeurs. Il n’y avait que Tony Sylva qui ne bougeait pas. Ça a appris au groupe à s’accrocher, on s’est retrouvé en finale à Leiria, au Portugal. Le match s’est terminé après minuit, tout le monde dormait et on va gagner là-bas notre place en Coupe de l’UEFA. Cette préparation m’a permis de faire pareil ensuite en championnat.

On a nourri les joueurs de l’effectif et pendant toute la saison, on changeait largement l’équipe entre chaque match. Pas une seule équipe en Europe n’a fait de cette manière. On finit en 8e de finale de Coupe de l’UEFA, on se fait un petit peu voler à Séville et on termine deuxième du championnat en faisant 67 matchs, un truc de dingue et en ayant impliqué tous les joueurs. C’était magnifique et on a continué avec cet effectif, en terminant encore sur le podium. La première campagne, on finit troisième, et puis ensuite la qualification. C’était magnifique, au niveau sportif on a fait des choses incroyables. Jean-Michel Vandamme m’avait demandé de l’aide pour le centre de formation, on a développé les infrastructures. »

Sur Lille - Manchester : « C’est un vol manifeste. Je le dirai toujours »

Votre passage à Lille, c’est aussi ces sujets extra sportifs...

« On a campé un moment que ce soit à Luchin, ou au Stadium. C’était un stade d’athlétisme. Le projet de rénovation de Grimonprez-Jooris avait été retoqué. C’est une situation quand même particulière non ? Xavier Thuilot a été essentiel dans cette mise en place dans les infrastructures, Jérôme Lestir, Didier De Climmer. Tous les lundis, on avait des réunions constructives et ça m’a appris à comprendre les obligations et les attentes d’un club. »

Avec le recul, dix-huit ans plus tard, ces décisions ont fait évoluer le club dans les grandes largeurs…

« Luchin a été construit pendant que j’étais là. Le permis de construire du stade, c’était juste avant mon départ. On était parti aux États-Unis voir des stades pour prendre des informations sur le côté multifonctionnel. C’était inédit en France, notre approche c’était d’obtenir un stade non pas de 28 000 places mais de 50 000. On voulait voir grand. Quand on discutait avec Pierre Mauroy, on lui disait qu’on allait le remplir ce stade et il nous a suivis. Martine Aubry s’est aussi remise dans ce projet. On s’est battu alors qu’on nous prédisait qu’on ne remplirait pas plus de 10 000 places… »

Pour revenir au sportif, le coup franc de Giggs en 8e de finale de Ligue des champions, vous ne l’avez pas digéré ?


« Non, c’est impossible. C’est un vol manifeste. Je le dirai toujours. On n’a jamais vu ça dans aucun stade et on ne le reverra pas. Jusqu’à la fin de la compétition, les instances ont d’ailleurs obligé les arbitres à signifier le coup de sifflet avant de pouvoir tirer. C’était Manchester, on était les petits poucets, et la donne n’a pas changé. Mais c’était un scandale. Notre gardien est appuyé contre le poteau, il voit Solskjaer avec le ballon sous les bras. Il ne peut pas placer son mur et d’un seul coup, Giggs le prend, dit deux mots à l’arbitre et frappe dans le but vide. C’est un vrai scandale… »

Si rapidement vous deviez résumer vos 6 ans au LOSC, qu’est-ce qu’il faut retenir en premier ?

« Ce n’est pas trop le passage de Claude Puel qui compte, c’est ce que l’équipe dirigeante - Xavier Thuilot, Michel Seydoux, Jérôme Lestir, Didier De Climmer, et Jean-Michel Vandamme - a développé comme choses formidables. C’est une plus-value extraordinaire pour le club. Je retiens le chemin par lequel on est passé et où nous sommes arrivés. On a donné des moyens importants au club sans que les dirigeants n’investissent des sommes folles. C’est une fabuleuse aventure, complètement dingue. Il faut signaler aussi que les politiques nous ont suivis… Même si on leur a peut-être un peu forcé la main… » ;

Il faut les pousser parfois les politiques…

« On est passé par tous les états d’âmes. Je me rappelle de ce jour où l’on devait jouer le match contre Manchester United (LOSC - Manchester, le 2 novembre 2005, au Stade de France. Victoire 1-0 sur un but d’Acimovic). On aurait dû être heureux, et on avait peur que le club disparaisse car Grimonprez avait été retoqué et qu’on ne voyait pas d’avenir. On s’est lancé dans un baroud d’honneur, on ne voulait pas mourir. On décide d’acheter des pages entières dans les journaux pour faire parler du sujet et ça a fait bouger les lignes. On est passé par tous les états à cette époque, sur le devenir, la survie du club. C’était en plus cette semaine où l’on bat Manchester et pourtant, on était effondré. C’était notre dernière chance et ça a marché. Le précipice était là… ».
« La formation, c’est une politique, je l’ai toujours voulue dans tous les clubs »

Une dernière question sur Lille. Vous évoquez dans le livre votre départ. Vous écrivez « Michel Seydoux n’est pas enchanté ». C’est un euphémisme quand même…


« On a vécu tellement de choses, des relations amusantes avec son humour british. Il était juste temps et surtout le club était prêt. J’aurais pu partir avant, la saison d’avant notamment. On perdait quinze joueurs qu’on avait développés. On s’était renfloués mais on n’arrivait pas à faire venir les joueurs. Le club n’était pas encore assez sexy. On était encore reparti avec les jeunes, avec de la débrouille et j’avais prévenu que ce serait difficile pendant quelques mois. Il fallait leur donner de l’expérience et après ce serait mieux. C’est ce qui s’est passé. Pendant six mois, on a joué le maintien. Le tournant ça a été un match en retard à Lens, et derrière on a enchaîné. On finit septième. »

Quelque chose s’était cassé ?

« On avait mis en place une équipe et il fallait continuer ce travail. Je pouvais être tranquille ailleurs car le club avait un avenir avec cette équipe. Il y a eu une remise en question de ce que je faisais pendant quelques mois. On n’était pas d’accord sur le fait de vendre certains joueurs, du timing des transferts. Mais si on a vendu aussi bien, c’est parce qu’on faisait de la Ligue des champions, qu’on les a gardés jusqu’au bout de ce qu’on pouvait. C’est comme ça qu’on a fait des plus-values énormes. Derrière, les premiers résultats ont été compliqués et tout le monde ne me suivait plus. Ma décision était prise à ce moment. »

Parmi tous les clubs que vous avez fréquentés, la formation est un point commun. Vous listez dans le livre les joueurs que vous avez lancés. C’était nécessaire ?

« Oui… si je le dis c’est que ça l’était. Pour une majorité je n’ai pas fait que les lancer dans le grand bain, je les ai développés, je leur ai donné du temps de jeu, j’ai pris des risques avec eux car c’est indispensable pour faire passer des paliers. On peut perdre des points mais c’est comme ça qu’on fait progresser les jeunes joueurs. Cette politique, je l’ai voulue dans tous les clubs. »

Quel est le joueur qui correspond le plus à ce profil dont vous parlez ?

« La majorité des joueurs. Quand ils débutent, c’est difficile. Parmi tous les joueurs que j’ai fait débuter, beaucoup sont devenus internationaux. Parfois, ils sortaient de nulle part, ils n’avaient parfois pas connu de centre de formation comme Abidal, Rami, Chedjou, Odemwingie, pour ne pas être exhaustif. Il y a beaucoup de joueurs à qui on a permis de se lancer vers des carrières fabuleuses, comme Debuchy, Cabaye. C’est quelque chose qui est un petit peu oublié aujourd’hui dans les nouveaux fonctionnements des clubs. Quand on regarde, de plus en plus de clubs sont achetés par des fonds ou des grandes fortunes, et on va à l’essentiel et on oublie quelque chose d’aussi important que le développement de joueurs. Quand je vois Lens, Lille ces dernières saisons : qui est sorti ? Quelles politiques ont été menées ? Même les clubs formateurs ne forment plus. Et ça m’embête. Lyon, malgré le fait qu’ils aient toujours essayé d’être dans les premiers rôles, a toujours voulu s’appuyer sur ce centre de formation. C’est important dans la vie d’un club. »

Votre histoire avec le LOSC est aussi marquée par le fait que vous avez sorti Eden Hazard de votre centre de formation. C’est l’un des plus forts ?

« Oui sûrement. Il a débuté à 16 ans. Mais autant j’ai eu une empreinte sur pas mal de joueurs autant Eden était un talent à l’état pur. Il ne fallait surtout pas le déformer. À 16 ans, il était déjà impossible à faire tomber, il allait vite. Il avait tout. J’ai eu Karim Benzema qui était comme ça. Ce sont des gamins sur lesquels il faut rester humble et les accompagner. Ce sont des joueurs rares. »

Au cours de votre carrière, vous avez connu des moments difficiles. Lequel des « Puel démission » vous a semblé le plus injuste ?

« Je n’y prête pas attention honnêtement. Ce livre me permet aussi d’expliquer mon mode de pensée dans les différents clubs. Je n’ai jamais été carriériste. Je ne voulais pas utiliser le club, et partir quand j’avais performé pour aller au plus offrant. Partout j’ai essayé de développer des clubs. J’ai pris beaucoup de responsabilités. À part à Monaco, j’étais manager général, des gamins aux pros. Je prenais donc les responsabilités. Je n’alimentais pas les journalistes en off, je ne disais pas des trucs faux pour détourner les questions. J’ai toujours protégé mes joueurs ou mes dirigeants. Je n’ai jamais pris en défaut mes dirigeants en leur mettant la pression par rapport au mercato. Le fait de ne pas rejeter les trucs comme ça sur les autres, j’ai attiré dans les moments difficiles des clubs la foudre du public. Je considérais que ça faisait partie de mon boulot de prendre des coups. Allez-y tapez, c’est vous qui vous ferez mal. Tant qu’on me faisait confiance, j’étais concentré sur la mise en place des projets. »

Finalement, vous êtes resté vous-même tout le temps…

« Oui, je n’ai jamais dévié ma posture, mon fonctionnement par rapport au qu’en dira-t-on. Je n’ai jamais été inscrit sur les réseaux. J’ai essayé de faire le mieux possible dans chaque club en donnant des possibilités d’avenir ou d’ambition. Même quand il n’y avait pas d’argent. Je l’ai fait à Lille ou à Nice. Et ça, j’en suis assez fier. Ceux qui ont eu confiance en moi, à Lille ou à Nice, on est allé au bout et tout le monde a été gagnant. »
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Hors ligneMessagePO » lun. 28 nov. 2022 14:49

Passionnant ! Merci pour la presse Daddy.

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Hors ligneMessageeljano » lun. 28 nov. 2022 16:01

Merci daddy, beaucoup de points obscurs sont éclairés.

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Hors ligneMessageRodolfo » lun. 28 nov. 2022 17:05

Top, Merci !

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Hors ligneMessagedodger » lun. 28 nov. 2022 17:30

Merci pour l'article m'sieur Daddy. ;0)
Souvent la foule trahit le peuple.
Victor Hugo

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En ligneMessagelenormal » lun. 28 nov. 2022 17:44

P*t**n ! Il n'a même pas de reconnaissance, pas un petit mot sur moi, à son arrivée, j'ai pourtant fait le maximum, sur PL, pour qu'il soit maintenu, tout le monde voulait le virer !!!
“ Qui veut faire quelque chose trouve toujours un moyen... Qui ne veut rien faire trouve une excuse ”


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