LIGUE 2 Pas de montée pour les Lensois, le ciel leur est tombé sur la tête Déception majuscule pour le Racing : vainqueur de Niort à Bollaert (3-1), dans une ambiance sublime, il pensait avoir accroché une place de barragiste mais un but d’Amiens à la dernière seconde l’a fait tomber du podium. Il ne jouera pas en L1 la saison prochaine et va devoir tout recommencer.Par Antoine Placer | Publié le 19/05/2017 mis à jour à 0h01
Bourigeaud effondré, les Lensois ne monteront pas en L1. PHOTO JOHAN BEN AZZOUZMalgré la victoire, Lens conserve sa 4e place. Le RC Lens ne montera pas en Ligue 1 ni ne disputera de barrage d’accession. PHOTO SEVERINE COURBELa décharge a été foudroyante, comme un éclair. On a vu les joueurs s’écrouler dans la pelouse, mains sur le visage, pendant que le public se regardait, interloqué, abasourdi. Tout le monde venait d’apprendre la nouvelle et de comprendre : à la dernière seconde de cette soirée complètement folle de L2, où Lens sera passé par tous les états, un but d’Amiens a précipité les rêves d’accession du Racing à la poubelle.
Longtemps 2e pendant la soirée, puis barragiste, le club lensois a finalement échoué au pied du podium, à la place la plus difficile à digérer, mais aussi celle qu’il occupait avant le début des rencontres. Il n’a évidemment pas raté la montée vendredi soir, mais il aura espéré jusqu’au bout, et c’est peut-être en ça que c’est le plus cruel.
Finalement, ce dernier succès n’aura pas servi à grand-chose, puisque les trois équipes qui le précédaient au coup d’envoi se sont imposées. Il faudra rembobiner le film de la saison pour savoir ce qui a manqué, à quels moments le Racing a perdu le plus de temps, mais on ne peut pas s’empêcher de songer à cette défaite idiote dans les arrêts de jeu à Amiens (1-2), par exemple, ou à un récent couac à domicile face à Auxerre (0-1)…
Vendredi soir, à vrai dire, on ne peut pas reprocher grand-chose aux joueurs d’Alain Casanova, dans un contexte de pression et de panique, parfois, ce qu’on peut comprendre vu le poids de l’enjeu. Lens a d’ailleurs encore tremblé, c’est dans ses gènes, alors qu’on le pensait à l’abri à la pause, quand Erasmus (1-0, 7e) et Cristian (2-0, 15e) l’avaient propulsé loin devant. Mais il a baissé la tête après la pause, laissé revenir son adversaire sur un penalty obtenu et transformé par Dona Ndoh (2-1, 58e), et s’est appuyé sur Douchez pour éviter le pire (70e) puis sur Cristian, auteur d’une fin de saison incroyable, pour se mettre à l’abri (3-1, 90e+1).
À cet instant-là, il était encore barragiste, le public était debout, les chœurs du stade résonnaient dans nos oreilles et tout le monde commençait à réfléchir à ce barrage face au 18e de L1. Et puis, badaboum, Amiens est sorti de sa boîte une dernière fois pour mettre un point final à l’espoir de tout un peuple, reparti groggy chez lui, sans doute, conscient qu’il faudra de l’énergie pour relancer la machine, l’an prochain, après être passé aussi près de son bonheur.
6e l’an passé, 4e cette fois, il n’a jamais été aussi proche de son retour. Mais en L2, il faut savoir prendre le train. Car l’an prochain, le marathon recommence. Avec qui, comment ? Ce sera la principale question de l’été.
Ils ont dit Alain Casanova «L’objectif était de gagner, l’équipe a fait ce qu’il fallait. Le scénario est très dur pour nous, je voulais vraiment attendre la fin du match pour demander les résultats. On était seconds, et on passe à une quatrième place qui nous élimine… C’est très frustrant pour tout le monde. Ça ne s’est pas joué ce (hier) soir… On paie cher certains points qu’on a lâchés, sans doute en début de saison. Mon avenir? Je suis au-dessus de tout ça, on ne va pas parler de mon cas personnel, c’est tout un club qui est malheureux. Je suis solidaire. Demain sera un autre jour. Après, je ne vais pas rejeter la faute sur les autres, j’avais dit dès le début que j’étais venu pour monter. Bien sûr que c’est un échec personnel.»
Gervais Martel «Depuis le début de semaine, j’ai toujours dit qu’on commençait le match en L2, il fallait un concours de circonstances pour passer… Je m’étais mis dans la tête que c’était vraisemblable d’être en L2 l’an prochain. Le scénario est cruel. Les actionnaires nous ont donné deux ans pour monter, bien sûr on aurait espéré aller plus vite, mais maintenant il va falloir repartir. On a donné un budget confortable à la DNCG. On sera prêts plus tôt, ça, je vous le garantis. Casanova, menacé? Non, aujourd’hui il a fait son boulot, il a essayé de tirer le max de ses joueurs. On va essayer d’aller plus vite pour lui donner une équipe.»
La fiche LENS - NIORT : 3-1 (2-0)
Stade Bollaert-Delelis. 37 700 spectateurs.
Arbitre : M. Letexier.
Buts : Erasmus (7e), Cristian (15e, 90e+1) pour Lens ; Dona Ndoh (58e , sp) pour Niort.
Avertissement au Niortais Kiki (90e).
LENS : Douchez (cap.) ; Lala, Duverne, Cvetinovic, Hafez ; Erasmus (Gérard, 63e, Autret, 90e+2) Bourigeaud, Koukou, Fortuné ; Habibou (Ephestion, 74e), Cristian.
Non entrés en jeu : Vachoux (g.), Ba.
Entraîneur : Alain Casanova.
NIORT : Allagbé ; Sambia, Lahaye, Choplin, Kiki ; Bena ; Grange (Dabasse, 72e), Roye, Dembélé (cap.) (Grich, 27e), Lamkel Zé (Rocheteau, 86e) ; Dona Ndoh.
Non entrés en jeu : Desmas (g.), Daubin.
Entraîneur : Denis Renaud.
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