Woody a écrit :Mon propos, et c'est assez élémentaire en sociologie par ailleurs, c'est que la méritocratie n'existe pas ou pratiquement pas (utile d'ailleurs pour les exemples du type "oh bah moi je connais un fils d'ouvrier ambassadeur").
L'environnement dans lequel tu nais te prédisposes à l'échelle sociale à laquelle tu vas appartenir. Au delà du capital économique, il y a aussi le capital dit social qui est très important.
Bourdieu inside.
Il y a évidemment de fameux contre-exemples, mais ce n'est pas le sujet. La reproduction sociale est une réalité.
Le problème fondamental, c'est que cela n'a rien à voir avec le sujet, qui est l'efficacité économique. Surtaxer (et la France en est un exemple) n'est pas efficace économiquement, car n'incite pas à l'investissement, et incite à voter avec les pieds (partir dans un autre pays).
L'IFI en est un magnifique exemple: impôt sur la propriété immobilière, qui père en réalité relativement lourd si on tient compte du rendement de l'immobilier locatif, qui est faible pour l'immobilier d'habitation "nu" (non meublé). Dans les métropoles, un rendement de 4% dans ce secteur, avant charges et impôts, est déjà élevé. Ce qui implique qu'en ajoutant l'IFI, la réduction du rendement est sensible, voire importante, et peut conduire à rendre l'investissement non rentable (on peut basculer en négatif lorsque le taux de l'IFI est supérieur à 1%).
Or, les gouvernements, notamment sous Macron, ont mis en place de nouvelles réglementations (liées à la consommation d'énergie) qui obligent à la réalisation de travaux coûteux, sous peine de ne plus pouvoir louer les biens.
Donc, on réduit la rentabilité des investissements, et on augmente les charges, et dans le même temps, on veut plus de logements à la location (puisqu'on manque de logements disponibles dans les "zones tendues", justement où les rendements sont faibles du faut du prix d'achat des immeubles). Et en plus, dans certains cas (Lille, Paris) on plafonne les loyers.
Et ensuite on s'étonne qu'il y a une baisse de la création de nouveaux logements, ou que le nombre de logements offerts à la location baisse.
Maintenant, Macron a voulu cette situation puisqu'il a assumé vouloir faire basculer les investissements, vers les investissements "productifs", vers les nouvelles technologies. Donc, faire vendre de l'immobilier pour acheter des parts dans des sociétés innovantes.
Super! Mais du coup, faut pas de plaindre de manquer de logements.
Il faut aussi dire que le ministère du logement, avec son dogme "tout HLM", n'aide pas. Le jour où on comprendra que l'on ne manque pas de HLM, mais qu'ils sont mal répartis, et mal gérés ...