Euro 2016: Le maire de Villeneuve-d'Ascq pousse un (gros) coup de gueule contre l'UEFAFOOTBALL Gérard Caudron ne mâche pas ses mots envers l'organisateur de la compétition...
Le maire (Divers gauche) de Villeneuve d'Ascq, Gérard Caudron. Propos recueillis par F.L.
Publié le 10.06.
La coupe est pleine. Maire de Villeneuve d’Ascq, qui va accueillir six matchs de l’Euro 2016 au stade Pierre Mauroy, Gérard Caudron en a gros sur la patate. La raison de sa colère ? Les méthodes de l’ UEFA, organisateur de la compétition, qu’ils ne supportent plus. Au point de pousser un gros coup de gueule.En tant que maire d’une commune hôte de l’Euro, avez-vous été invité par l’UEFA pour assister à des matchs dans votre ville ?Non, je n’ai reçu aucune place. Et même si au dernier moment, ils m’en envoyaient une, je les enverrais se faire foutre (sic). Je n’irais pas.
Pourquoi une telle colère ?Ils n’ont que des exigences. Ils sont les rois et ont le plus profond mépris pour les élus. Je peux comprendre une telle attitude quand ça vient de quelqu’un qui est paumé. Mais quand ça vient de gens qui croulent sous les milliards, je n’accepte pas. Ce sont des gens qui donnent une image insupportable de la société. Pendant l’Euro, on fera notre boulot en tant que commune dans le cadre de la sécurité, point à la ligne. Pour le reste, je ne veux plus en entendre parler.
Que leur reprochez-vous ?Tous les jours, ils ont des exigences supplémentaires. Quand ce n’est pas un barriérage à faire, ils font appel à la police municipale pour sanctionner par exemple une distribution de tracts par des marques qui ne sont pas partenaires de l’événement. Ils nous prennent vraiment pour… De toute façon, je ne préfère même pas les rencontrer, je risquerais de leur mettre ma main sur la figure et je pèse mes mots.
C’est le fait de ne pas être associé à l’événement qui vous frustre ?Je suppose qu’ils ont négocié des conventions avec les gouvernements et les métropoles qui les autorisent à se conduire comme ça. Il n’y a que pour les réunions de sécurité qu’on est associé. Et encore, à un moment donné, je ne voulais plus y aller. Mais je suis responsable devant ma population au cas où il se passe quelque chose. Donc nous assurons toutes nos responsabilités en termes de sécurité, point à la ligne. Pour le reste, j’ai le plus profond mépris.
On vous sent très énervé…Non pas vraiment mais vous savez, je n’ai plus de carrière politique à faire. Ça fait 40 ans que je suis élu donc je peux dire ce que je pense. Sur ce sujet, je suis plus écœuré qu’énervé. Par exemple, on souhaitait retransmettre au Palacium (une salle de la ville) les matchs de l’équipe de France sur écran géant. Au-delà du coût de l’écran (30 000 euros), il fallait aussi l’accord de l’UEFA pour retransmettre les matchs avec une taxe de 1500 euros à payer. Sans compter les frais de sécurité supplémentaires. J’ai décidé ne pas creuser le sujet car c’était insupportable pour moi.
Mais il y a quand même des aspects positifs à accueillir l’Euro ?Oui, en termes de notoriété, de rayonnement et de rentrées économiques, il y a clairement des aspects positifs pour Villeneuve d’Ascq. On va faire notre boulot en termes de sécurité pour limiter les risques au maximum. D’ailleurs, c’est un événement qui me donne des insomnies. Quand je me réveille la nuit, je ne me demande pas si la France va gagner l’Euro mais s’il va y avoir des attentats. C’est une vraie angoisse. Même si, sur ce sujet-là, on sent que les choses sont prises au sérieux par tous les partenaires associés à l’événement.
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