FC Nantes. « À Lille, on ne pensera pas au mojito de dimanche… »Modifié le 18/05/2017 à 17:15 | Publié le 18/05/2017 à 17:13
Guillaume Gillet veut tout faire pour conserver une 7e place sur laquelle le capitaine du FC Nantes n'aurait pas misé 5 €. | Stéphane GeufroiRecueilli par Loïc FOLLIOT.
Le FC Nantes se déplace à Lille ce samedi (21h) pour l'ultime journée avec l'ambition de conserver une 7e place qui semblait totalement utopique à l'issue de la phase aller. Pour Guillaume Gillet, ce redressement spectaculaire doit se traduire par une ambition assumée la saison prochaine. Avec, pourquoi pas, l'Europe en ligne de mire. Le capitaine du FC Nantes confirme par ailleurs que sa prolongation est en bonne voie.Avant ce dernier match à Lille, comment jugez-vous la saison ?C’est une saison en deux temps, ça passe très très vite. On est à 2 jours de la fin d’une saison riche en rebondissements. Elle a bien démarré avec cette victoire à l’extérieur chez le promu. Ça pouvait être de bon augure, ça s’est détérioré et on connaît tous l’influence du nouveau staff en décembre. On a montré un tout autre visage, l’équipe a pris conscience qu’elle avait pas mal de qualité, un caractère et une mentalité presque irréprochables sur le second tour. C’est mieux de mal commencer et de bien terminer que l’inverse.
Cela vous laisse-t-il des regrets ?Automatiquement quand on regarde les résultats depuis décembre, hormis les défaites face à Paris, Monaco et certains matches où on aurait pu avoir plus de réussite, d’autres avec des décisions en notre défaveur, on aurait certainement eu quelques points en plus. On aurait pu se battre à armes égales pour le dernier ticket européen. Mais on ne peut quand même pas être déçu du championnat car on revient de très loin.
Vous suscitez des attentes pour la saison prochaine. Le club se doit-il d’être plus ambitieux ?Oui, c’est ça car si on termine 7e en sachant qu’on a eu de gros déboires une partie de la saison, ça prouve qu’on a de la qualité, du potentiel. Normalement, un club qui se veut ambitieux tire le bilan après la saison. Si on termine 7e, l’objectif la saison prochaine, c’est de faire mieux. Automatiquement, mieux que la 7e place, c’est proche d’une place européenne. Il ne faut pas non plus se mettre trop de pression alors qu’il reste un match.
Le groupe est-il toujours aussi mobilisé pour ce dernier match à Lille ?Honnêtement, je n’ai pas senti de relâchement depuis 5 mois. C’est agréable de terminer comme ça et pas comme la saison dernière où on a un peu plus lâché prise. Il y avait comme des nuages au-dessus du club. On ne savait ce qui allait se passer pour le staff et certains joueurs. Il y aura certainement des départs, c’est comme ça dans tous les clubs. On sent que tout le monde est à fond avec cette envie de terminer par une victoire en déplacement. On veut garder cette 7e place qu’on a officiellement en mains depuis la victoire de Monaco face à Saint-Étienne. J’ai confiance à 1000 % sur le fait qu’on va jouer comme on l’a fait contre Guingamp et pas penser au Mojito de dimanche ou lundi sous le soleil.
"Personne n'aurait misé 5 €"Au regard de votre dynamique, cette fin de saison n’intervient-elle pas trop tôt ?Si. En plus, on est bien sur le plan physique, on a encore pas mal de jus. Il fallait en prendre conscience plus tôt et on aurait peut-être connu un autre dénouement. Si on nous avait dit ici, en conférence de presse, au mois de novembre, qu’on aurait la 7e place en mains lors de la dernière journée, personne n’aurait misé 5 €. Il faut être honnête, moi non plus. Le coach de la Juventus a dit hier que la compétition commençait maintenant : ils avaient hier une finale de coupe (victoire 2-0 contre la Lazio), ils n’ont pas encore le titre et ils ont encore une finale à jouer. C’est vrai qu’on peut perdre du terrain sur la dernière journée.
Au niveau de la prime, la différence entre la 7e et la 8e place est-elle significative ?Pour le commun des mortels, c’est une belle différence. On ne joue pas pour ça mais ça fait partie du jeu mais c’est aussi important pour le club car la différence entre la 7e et la 8e place est beaucoup plus grande. Ça permet d’avoir un petit extra en vacances (sourire).
Votre association avec Valentin Rongier est l’une des grandes réussites de cette deuxième partie de saison. Que pouvez-vous nous en dire ?Il a eu une grave blessure la saison dernière, peut-être l’une des pires dans le football. Il lui a fallu le temps pour revenir car il n’avait pas beaucoup d’expérience avant sa blessure. Dès qu’il a retrouvé son potentiel physique et qu’il avait le soutien et la confiance totale du coach, c’éttait une grosse plus-value pour le club et l’équipe. C’est quelqu’un de très intelligent, qui a les pieds sur terre. Je ne pense pas que ce soit le joueur qui risque de faire n’importe quoi. Le coach a fait beaucoup d’éloges à son égard, elles sont justifiées. Il a une clairvoyance dans le jeu. Malgré son gabarit, il a un beau potentiel au niveau de la récupération, il n’a pas peur d’aller au duel, même de la tête. Je ne peux pas contredire le coach, je ne parle pas de Marco Verratti, mais je le vois progresser et aller dans un plus grand championnat. Il n’y a pas que lui, il y a d’autres joueurs issus du centre de formation comme Léo Dubois qui ont montré de belles choses durant toute la saison.
"Je vais partir l'esprit tranquille"En quoi êtes-vous complémentaires ?C’est toujours un peu la caricature, le grand et le petit, celui qui court beaucoup et qui est plus dans l’impact physique. Même si je n’aime pas dire de moi que je suis juste un joueur physique, par rapport à lui, j’ai peut-être un rôle un peu plus défensif. Il est intelligent, il se déplace très bien sur le terrain, il a une très bonne qualité de passes et ce don pour casser les lignes. On joue tout le temps ensemble. Le fait de jouer avec toujours la même personne, c’est plus facile pour moi aussi. En début de saison, on a changé je ne sais combien de fois de tactique. Ce n’était pas évident. Tout ne repose pas uniquement sur Valentin au niveau de mes prestations. En début de saison, j’ai aussi connu des moments difficiles qui ne lui étaient pas liés. Mais cette stabilité m’a permis de retrouver des sensations.
Votre 2e partie de saison est-elle votre période la plus accomplie en Ligue 1 ?Mes débuts à Nantes étaient très bons et prometteurs, j’étais bien. Depuis l’arrivée du coach (Conceição), j’ai retrouvé mes meilleures sensations, dans un rôle un peu plus défensif. Au niveau des stats, je ne suis pas vraiment satisfait de ma saison car j’ai marqué seulement trois buts et j’ai l’habitude d’en planter un peu plus. Mais au niveau de la régularité, de la récupération du ballon, c’était pas mal.
Où en êtes-vous concernant les discussions de prolongation avec le FC Nantes, avec qui vous êtes lié jusqu’en juin 2018 ?On aura peut-être un peu plus de nouvelles la semaine prochaine. Je vais peut-être discuter avec le président à Lille. C’est en bonne voie avec la direction. Je n’ai pas peur. Je vais partir l’esprit assez tranquille en vacances. Je sais que le coach reste ici quelques jours après la fin de saison pour arranger quelques points. C’est assez optimiste.
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