http://www.footamateur.fr/decidement-ce-football-la-ce-nest-plus-le-mien/
" Dernièrement, j’ai été voir un match du deuxième tour de coupe de France entre deux clubs de District. Si la partie a été assez engagée, la logique a été respectée puisque les visiteurs, qui rendaient deux divisions à leurs hôtes, se sont imposés. Ils sont sortis sous les applaudissements de la centaine de spectateurs présents puis ils ont fait une haie d’honneur pour féliciter leurs adversaires.
Avant d’aller prendre leur douche, une dizaine de joueurs des deux clubs sont venus prendre une bière pression à la buvette. Ils rigolaient, ressassaient les moments forts de la rencontre, se chambraient… Je les regardais avec le sourire, heureux de partager ce moment avec eux. Envieux même. Puis j’ai discuté avec les deux entraîneurs, que je connais depuis des années puisque nous avons joué ensemble. Nous avons avalé deux bières, grignoté quelques frites déposées sur le bar pour rassasier les héros du jour. Puis je suis rentré chez moi avec le sentiment d’avoir passé un bel après-midi.
Un bel après-midi qui contraste avec ce que je peux vivre dans mon club au quotidien. Car ce moment de convivialité, je ne le connais que très rarement. Ou plutôt, je ne le connais plus. Entraîneur d’une équipe qui évolue au plus haut niveau régional, la réalité m’a vite rattrapé dès le lendemain soir à mon arrivée au stade… interpellé par un de mes joueurs, débarqué cet été d’un club de division supérieure. « Coach, vous savez quand sera versée la prime de la victoire de samedi soir ? » m’a-t-il lancé juste avant de me serrer la main. « Je vais voir avec le président » lui ai-je répondu.
« On bascule dans le grand n’importe quoi ! »
Le sourire de la veille avait déjà disparu. La séance s’est bien déroulée même si certains ne comprennent toujours pas des exercices tactiques qui me paraissent pourtant simples. Quand on joue en Division d’Honneur, il est nécessaire d’avoir une culture tactique, de savoir se repositionner lorsqu’on a perdu le ballon. Mais je me rends compte que quelques-uns n’ont pas envie de faire les efforts. Après l’entraînement, j’ai été au Club-House avec mon adjoint, histoire de discuter (déjà) de notre match du dimanche suivant. Puis quelques joueurs ont fait leur apparition, au compte-goutte car nombreux sont ceux qui partent directement après la douche. Je les écoutais du coin de l’oreille et ils n’avaient qu’un seul mot dans la bouche : Pogba !
Après quelques mots sur sa nouvelle coupe de cheveux, il en sont vite venus à parler de son transfert, de son salaire… de ces quelques 375 000 euros que l’international tricolore gagne chaque semaine. Cadre dans la fonction publique, je me trouve bien loti mais j’ai fait un calcul rapide : le salaire hebdomadaire de Pogba représente 12 ans et demi de mon salaire ! Et je me rends compte qu’on bascule dans le grand n’importe quoi… que nos joueurs regardent ça avec des étoiles dans les yeux, que cela a une influence néfaste sur leur comportement de tous les jours. Car même au niveau amateur, l’argent revient systématiquement dans toutes les conversations. Comme ce joueur que j’ai contacté cet été afin de le recruter et qui m’a demandé de prime abord : « combien vous me donnez pour venir chez vous ? » Je n’ai même pas eu le temps de lui parler de notre projet sportif.
Et je repense encore au match de la veille, à ce deuxième tour de coupe de France entre des mecs qui jouent pour le plaisir, pour l’honneur de leur maillot. Des mecs qui se contente de quelques bières et d’une saucisse-frite à la fin du match. J’ai repensé à leurs discussions saines, à ces moments de convivialité que je commence à regretter amèrement. Car demain soir, j’aurais de nouveau le droit à la prime qui n’a pas été versée ou à… Pogba. Définitivement, ce football-là n’est plus le mien."
" Dernièrement, j’ai été voir un match du deuxième tour de coupe de France entre deux clubs de District. Si la partie a été assez engagée, la logique a été respectée puisque les visiteurs, qui rendaient deux divisions à leurs hôtes, se sont imposés. Ils sont sortis sous les applaudissements de la centaine de spectateurs présents puis ils ont fait une haie d’honneur pour féliciter leurs adversaires.
Avant d’aller prendre leur douche, une dizaine de joueurs des deux clubs sont venus prendre une bière pression à la buvette. Ils rigolaient, ressassaient les moments forts de la rencontre, se chambraient… Je les regardais avec le sourire, heureux de partager ce moment avec eux. Envieux même. Puis j’ai discuté avec les deux entraîneurs, que je connais depuis des années puisque nous avons joué ensemble. Nous avons avalé deux bières, grignoté quelques frites déposées sur le bar pour rassasier les héros du jour. Puis je suis rentré chez moi avec le sentiment d’avoir passé un bel après-midi.
Un bel après-midi qui contraste avec ce que je peux vivre dans mon club au quotidien. Car ce moment de convivialité, je ne le connais que très rarement. Ou plutôt, je ne le connais plus. Entraîneur d’une équipe qui évolue au plus haut niveau régional, la réalité m’a vite rattrapé dès le lendemain soir à mon arrivée au stade… interpellé par un de mes joueurs, débarqué cet été d’un club de division supérieure. « Coach, vous savez quand sera versée la prime de la victoire de samedi soir ? » m’a-t-il lancé juste avant de me serrer la main. « Je vais voir avec le président » lui ai-je répondu.
« On bascule dans le grand n’importe quoi ! »
Le sourire de la veille avait déjà disparu. La séance s’est bien déroulée même si certains ne comprennent toujours pas des exercices tactiques qui me paraissent pourtant simples. Quand on joue en Division d’Honneur, il est nécessaire d’avoir une culture tactique, de savoir se repositionner lorsqu’on a perdu le ballon. Mais je me rends compte que quelques-uns n’ont pas envie de faire les efforts. Après l’entraînement, j’ai été au Club-House avec mon adjoint, histoire de discuter (déjà) de notre match du dimanche suivant. Puis quelques joueurs ont fait leur apparition, au compte-goutte car nombreux sont ceux qui partent directement après la douche. Je les écoutais du coin de l’oreille et ils n’avaient qu’un seul mot dans la bouche : Pogba !
Après quelques mots sur sa nouvelle coupe de cheveux, il en sont vite venus à parler de son transfert, de son salaire… de ces quelques 375 000 euros que l’international tricolore gagne chaque semaine. Cadre dans la fonction publique, je me trouve bien loti mais j’ai fait un calcul rapide : le salaire hebdomadaire de Pogba représente 12 ans et demi de mon salaire ! Et je me rends compte qu’on bascule dans le grand n’importe quoi… que nos joueurs regardent ça avec des étoiles dans les yeux, que cela a une influence néfaste sur leur comportement de tous les jours. Car même au niveau amateur, l’argent revient systématiquement dans toutes les conversations. Comme ce joueur que j’ai contacté cet été afin de le recruter et qui m’a demandé de prime abord : « combien vous me donnez pour venir chez vous ? » Je n’ai même pas eu le temps de lui parler de notre projet sportif.
Et je repense encore au match de la veille, à ce deuxième tour de coupe de France entre des mecs qui jouent pour le plaisir, pour l’honneur de leur maillot. Des mecs qui se contente de quelques bières et d’une saucisse-frite à la fin du match. J’ai repensé à leurs discussions saines, à ces moments de convivialité que je commence à regretter amèrement. Car demain soir, j’aurais de nouveau le droit à la prime qui n’a pas été versée ou à… Pogba. Définitivement, ce football-là n’est plus le mien."
Modifié en dernier par sergent pepper le sam. 10 sept. 2016 20:56, modifié 1 fois.
"Le système ne choisit pas les meilleurs, il choisit les plus conformes, c'est dangereux" AJ
sergent pepper a écrit :Entraîneur d’une équipe qui évolue au plus haut niveau régional
Cadre dans la fonction publique, je me trouve bien loti mais j’ai fait un calcul rapide : le salaire hebdomadaire de Pogba représente 12 ans et demi de mon salaire !
encore un cumulard qui vient donner des leçons sur l'argent dans le sport
L'imposteur sait qu'il en est un. L'imbécile ne sait pas qu'il en est un. Le con sait qu’il en est un, mais affirme le contraire. Le connard sait qu’il en est un, mais n’en a rien à foutre.
Le fait qu'il y ait un joueur fédéral entraine effectivement des obligations supplémentaires en terme de rémunération, mais, c'est fondamentalement le code du travail qui régit tout cela à la base dès qu'il y a travail rémunéré.
Déjà, l'entraineur principal d'une DH doit avoir le DEF. Ce qui réduit fortement le champ de recrutement d'un club pour ce poste et induit inévitablement la rémunération des titulaires selon la loi de l'offre et de la demande.
Sauf à tomber sur un cas de bénévolat ou sur un cas de fonctionnement par indemnités (ce qui limite les montants versés) ou sur un cas de détachement sauvage d'un personnel de la collectivité au profit de l'association, le salariat reste la règle à ce niveau. Et même en dessous.
Je connais plusieurs entraineurs de DHR ou de PH qui émargeraient déjà nettement au-delà du SMIC s'ils étaient à plein temps. Alors en DH...
Même les éducateurs des gamins sont défrayés dans pas mal de clubs, et pas qu'au foot d'ailleurs.
Déjà, l'entraineur principal d'une DH doit avoir le DEF. Ce qui réduit fortement le champ de recrutement d'un club pour ce poste et induit inévitablement la rémunération des titulaires selon la loi de l'offre et de la demande.
Sauf à tomber sur un cas de bénévolat ou sur un cas de fonctionnement par indemnités (ce qui limite les montants versés) ou sur un cas de détachement sauvage d'un personnel de la collectivité au profit de l'association, le salariat reste la règle à ce niveau. Et même en dessous.
Je connais plusieurs entraineurs de DHR ou de PH qui émargeraient déjà nettement au-delà du SMIC s'ils étaient à plein temps. Alors en DH...
Même les éducateurs des gamins sont défrayés dans pas mal de clubs, et pas qu'au foot d'ailleurs.
L'imposteur sait qu'il en est un. L'imbécile ne sait pas qu'il en est un. Le con sait qu’il en est un, mais affirme le contraire. Le connard sait qu’il en est un, mais n’en a rien à foutre.
d'accord avec dodger et dogue son. Un discours typique du "c'etait mieux avant" autour d'une morale dont l'auteur ne s'appliquerai sans doute même pas à lui même...
"Le système ne choisit pas les meilleurs, il choisit les plus conformes, c'est dangereux" AJ
Dogue-Son a écrit :Sauf à tomber sur un cas de bénévolat ou sur un cas de fonctionnement par indemnités (ce qui limite les montants versés) ou sur un cas de détachement sauvage d'un personnel de la collectivité au profit de l'association, le salariat reste la règle à ce niveau. Et même en dessous.
Donc pourquoi partir du postulat que c'est un cumulard ?
Parce qu'il faudrait être bien con ou bien idéaliste pour être le seul à travailler bénévolement à ce niveau alors que tous tes homologues sont rémunérés
L'imposteur sait qu'il en est un. L'imbécile ne sait pas qu'il en est un. Le con sait qu’il en est un, mais affirme le contraire. Le connard sait qu’il en est un, mais n’en a rien à foutre.
sergent pepper a écrit :Source of the post d'accord avec dodger et dogue son. Un discours typique du "c'etait mieux avant" autour d'une morale dont l'auteur ne s'appliquerai sans doute même pas à lui même...
Peut être aussi peut on accepter que parfois, sur certaines choses, c'était peut être mieux avant, et que sur d'autres c'est tout simplement mieux aujourd'hui
Dogue-Son a écrit :Parce qu'il faudrait être bien con ou bien idéaliste pour être le seul à travailler bénévolement à ce niveau alors que tous tes homologues sont rémunérés
Oui, mais comme tu l'as écrit toi même, il peut n'être qu'"indemnisé" ou il peut être détaché et dans ce cas il ne touche pas 2 salaires. Et même si c'est le cas, le mec passe du temps et apporte ses compétences. . Je ne vois pas où est le drame là-dedans.
S'il bossait dans le privé, tu aurais eu le même priori ?
Enfin bref, fin du truc pour moi.
fredtu a écrit :Oui, mais comme tu l'as écrit toi même, il peut n'être qu'"indemnisé" ou il peut être détaché et dans ce cas il ne touche pas 2 salaires. Et même si c'est le cas, le mec passe du temps et apporte ses compétences. . Je ne vois pas où est le drame là-dedans.
c'est juste illégal,
S'il bossait dans le privé, tu aurais eu le même priori ?
oui
L'imposteur sait qu'il en est un. L'imbécile ne sait pas qu'il en est un. Le con sait qu’il en est un, mais affirme le contraire. Le connard sait qu’il en est un, mais n’en a rien à foutre.
Dogue-Son a écrit :c'est juste illégal,
Faux :
Service public a écrit :Un fonctionnaire ou contractuel doit consacrer l'intégralité de son activité professionnelle à son emploi dans la fonction publique. Toutefois, il peut être autorisé, sous certaines conditions, à exercer d'autres activités (lucratives ou non) à titre accessoire.
Activités soumises à autorisation préalable :
Un agent public peut exercer une activité accessoire auprès d'une personne ou d'un organisme public ou privé. La loi ne donne pas d'indication précise sur le nombre d'heures ou la rémunération que l'activité ne doit pas dépasser, pour être considérée comme accessoire. Il doit s'agir d'une activité occasionnelle, ou régulière mais limitée dans le temps. Elle doit être compatible avec les fonctions de l'agent et ne pas avoir de conséquences sur celles-ci.
L'activité doit entrer dans une des catégories suivantes :
•Activités de services à la personne exercées sous le régime de l'auto-entrepreneur,
•Vente de biens fabriqués par l'agent sous le régime de l'auto-entrepreneur,
•Expertises ou consultations auprès d'une structure privée (sauf si la prestation s'exerce contre une personne publique),
•Enseignement et formation,
•Activité à caractère sportif ou culturel, y compris encadrement et animation dans les domaines sportif, culturel, ou de l'éducation populaire,
•Travaux de faible importance chez des particuliers,
•Activité agricole dans une exploitation agricole non constituée en société ou constituée sous forme de société civile ou commerciale,
•Activité de conjoint collaborateur dans une entreprise artisanale, commerciale ou libérale,
•Aide à domicile à un ascendant, un descendant, à l'époux, au partenaire pacsé ou concubin,
•Activité d'intérêt général auprès d'une personne publique ou privée à but non lucratif,
•Mission d'intérêt public de coopération internationale ou auprès d'organismes internationaux d'intérêt général ou auprès d'un État étranger, pour une durée limitée.
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