Hors ligneMessageThierry rabat Madjer » mar. 6 juil. 2021 01:38
L’ascension contrariée
FRANCK LE DORZE
Jeune entraîneur prometteur, Jocelyn Gourvennec a vu sa carrière freinée ces dernières années. En s’engageant avec le LOSC, il fait un sacré bond en avant.
De la Division d’Honneur à la Ligue des champions, du plus haut niveau régional au sommet européen, il aura mis treize ans pour y arriver. En 2008, Jocelyn Gourvennec commençait sa carrière d’entraîneur à la Roche-sur-Yon. Avec Lille, il connaîtra son quatrième club à la surprise quasi générale.
À 49 ans, le Breton a longtemps été considéré comme un technicien promis au plus bel avenir, aux idées de jeu nourries de son passage de joueur au FC Nantes (1995-1998), façonné par Jean-Claude Suaudeau, puis Raynald Denoueix. Mais il n’a pas confirmé, au point d’être privé de formation depuis 2019 (et son départ de Guingamp) et de n’apparaître aux yeux du grand public qu’en tant que consultant pour Canal +.
Titulaire du BEPF en 2010, sa grande aventure, jusqu’à présent, reste son sexennat à Guingamp (2010-2016). Il va permettre au club de remonter aussitôt de National en Ligue 2, puis de retrouver la Ligue 1 en 2013, avant de l’installer dans l’élite. Avec, en prime, une victoire en Coupe de France 2014 (face au Stade Rennais, 2-0), à l’origine d’un joli parcours en Ligue Europa, jusqu’aux 16es de finale.
Ces résultats vont lui permettre de signer dans une équipe d’un autre standing, Bordeaux, qui s’est séparé de Willy Sagnol. À l’issue d’un exercice terminé en trombe et plein de promesses, (6e place), il ne va cependant pas confirmer. Outre une élimination dès le 3e tour préliminaire de Ligue Europa, face aux Hongrois de Videoton, les résultats en L1 se dégradent vite.
Approché par Rennes et Brest
Alors que ses dirigeants rêvent de podium et fixent un objectif entre la 3e et la 6e place, Gourvennec est écarté le 18 janvier 2018, après 21 journées (13e), à un an et demi du terme de son contrat. La fin d’un projet, le début des contrariétés. Car ce premier échec d’entraîneur ne lui permet pas de retrouver un club l’été suivant.
C’est donc chez lui, à Guingamp, qu’il va tenter de rebondir. En novembre (14e journée), il remplace Antoine Kombouaré. L’En Avant est 20e à son arrivée, sera 20e à l’issue de la 38e journée, et donc relégué. Mais s’il semble d’accord pour poursuivre en L2, l’histoire s’arrête là. C’était il y a près de vingt-six mois.
Depuis ? Son nom a beaucoup circulé en Bretagne, ces derniers temps, concrètement. Le successeur de Christophe Galtier au LOSC aurait pu revenir, encore, à Guingamp. Par deux fois. En septembre 2020, il est proche d’en revêtir le costume élargi de manager, mais il suscite certains doutes chez quelques dirigeants costarmoricains. Puis, alors qu’il est encore plus proche d’un retour, ce printemps, la situation économique du club le fait finalement reculer.
Entre les deux, Gourvennec a rencontré les décideurs rennais, dont l’actionnaire François Pinault, au lendemain de la démission de Julien Stéphan (1er mars). Mais c’est Bruno Genesio qui a été retenu. Toujours sur le marché, cet été, il a aussi été reçu par Grégory Lorenzi, le directeur sportif de Brest, tout comme l’ex-Rémois David Guion, pour prendre la suite d’Olivier Dall’Oglio. Cette fois, c’est le choix de Michel Der Zakarian, parti libre de Montpellier, qui est validé, le 18 juin.
Après Bordeaux, Jocelyn Gourvennec souhaitait retrouver un club européen. Avec les Dogues, il va, pour la première fois, mordre dans la Ligue des champions. Ça valait le coup de patienter.