Jooo a écrit :Source of the post Namtok a écrit :Source of the post La seule constante du protocole dans les écoles, c'est qu'on l'allège chaque fois que la situation s'aggrave.
Ce qui est totalement indéfendable si on considère encore que le but dudit protocole est bien de protéger les personnels, les élèves ainsi que leurs familles, et de ralentir, sinon d'endiguer, l'épidémie.
Chaque fois que le protocole, supposément adapté pour faire face, est dépassé, on casse le thermomètre.
Tout ça pour se retrouver avec des classes de 4-5 élèves, même pas les mêmes d'un jour à l'autre, avec lesquels tu ne peux rien faire d'utile ou presque, et 80% des élèves de facto chez eux, et qui pour un nombre non négligeable d'entre eux se retrouvent avec un Covid qu'il sont venus récupérer en drive la semaine dernière, pour congestionner maintenant tous les centres de tests possibles.
C'est brillant.
On fait quoi alors ?
On ne teste pas, ça va pas, c'est pas assez,
On teste, ça va pas, c'est de trop.
On ferme les écoles, ça va pas, les parents râlent
On laisse les écoles ouvertes, ça va pas, nos enfants sont exposés.
Qu'on commence par faire faire le protocole par des gens qui ne sont pas complètement attardés.
La première version est un véritable sketch :
- Tous les élèves viennent en classe, un cas est détecté, toute la classe repart chez elle.
- Les élèves réalisent, souvent le jour même, un test, qui permet à certains de revenir (lorsqu'il est négatif bien sur) dans l'établissement dans la même journée ! Tout ça alors qu'on sait déjà très bien que les tests ne se révèlent positifs qu'à J+2, J+3 ou J+4. On fait donc revenir auprès de leurs camarades un certain nombre d'élèves déjà contaminés qui ne découvriront que plus tard qu'ils le sont.
- A J+2 et J+4 arrive ce qui était absolument évident pour quiconque n'est pas un imbécile fini capable de recouper les données disponibles à partir nos connaissances actuelles sur ce virus : des élèves qui étaient négatifs (et sont donc revenus en classe), sont désormais positifs. Ce qui fait que leurs camarades, qui les ont côtoyés après être revenus, sont à nouveau cas-contact et doivent reprendre le processus de testing en trois temps (J0, J+2, J+4) à zéro, décalant de fait leur date de retour avec le reste de la classe ayant choisi de rester chez elle ou qui a effectué son premier test un ou deux jour après le premier cas. Avec à nouveau l'éventualité de reproduire le même cercle vicieux à l'infini (ou au moins pour quelques semaines). Bref, un bordel ingérable, mais
totalement prévisible. Ne serait-ce que dans mon établissement, nous étions plusieurs à avoir alerté sur l'ineptie du protocole en question. Et encore, on ne parle du fait que le protocole varie pour les moins de 12 ans et surtout pour tous les élèves non-vaccinés (qui ne sont pas une minorité négligeable, loin de là).
Évidemment, en quelques jours, ça devient du grand n'importe quoi, tu as des élèves qui en sont à devoir se tester tous les jours pour revenir en classe.
Le bon sens, c'était de revenir, a minima, au protocole précédent, un peu plus strict : 1 cas dans la classe, fermeture de la classe immédiate pour 7 jours. Isolement et cours en distanciel pour la classe en question. On réduit drastiquement les contaminations potentielles par rapport au protocole en vigueur, toute la classe peut bénéficier de VRAIS cours en distanciels (et pas une daube balancée en fichier car un cours doit être assuré pour le quart ou la moitié de classe revenue en présentiel). Et enfin, un seul test (imaginons à J+4) permet de s'assurer, avec un niveau de confiance très satisfaisant, que les élèves reviennent à J+7 avec très peu de risques d'être positifs et contagieux.
Le problème de ce protocole, c'est qu'il entraînerait un nombre de fermeture de classe très conséquent ( 25% ? 30% ? Aucun moyen de l'affirmer, on a cassé le thermomètre), et ça mettrait une pression politique et surtout chiffrée sur Blanquer et plus généralement sur le gouvernement, les obligeant à revenir sur leur mantra de l'école ouverte en toutes circonstances et de perdre la face en changeant de stratégie. Ils peuvent continuer d'affirmer que seules 2% des classes sont fermées parce qu'aucune situation, dans le protocole actuel, ne prévoit justement la fermeture des classes. Ces 2%, à la marge, sont de résultats de décisions exceptionnelles et locales. Là ou je bosse, on a exactement 66% des classes avec des élèves en éviction (donc avec des effectifs ridicules, composés de ceux qui sont vaccinés, parvenus à se faire tester et qui font le choix de revenir), pour le ministère, on a 100% de nos classes ouvertes, grande réussite.
Mais à la place, on préfère encore "simplifier" (parce qu'il faut quand même suivre...) le protocole de la rentrée en laissant des cas-contact jusqu'en fin de journée dans les établissements, laisser des cas-contact toute une semaine sans nouveau test aux côtés de leurs camarades simplement parce qu'ils ont été testé négatif une seule fois (avant d'être à nouveau au contact d'un positif) et surtout, tout faire reposer sur des auto-tests devenus quasiment introuvables et accompagnés d'une simple attestation sur l'honneur (qui n'est plus reconnue nulle part ailleurs comme un gage de garantie sanitaire !). En gros, on sait très bien que le protocole ne sert à rien ou presque, tellement la raquette est trouée, mais la responsabilité est rejetée sur les parents et toute la logistique qui supporte le système à bouts de bras, poussant d'ailleurs certains parents à faire des attestations bidons quand ils n'ont pas d'autres choix, et on le voit déjà dans les quartiers les plus défavorisés.
Le professeur en épidémiologie qui passait sur Franceinfo ce matin a eu une formule assez juste, en disant (en gros), que les écoles, avec ce protocole, étaient ouvertes mais à moitié vides, et qu'en continuant de la sorte on allait se retrouver avec des écoles ouvertes mais remplies de cas positifs.
([edit] le lien de l'article :
https://www.francetvinfo.fr/sante/malad ... 12391.html )
Résultats : on va avoir des clusters partout, une circulation encore plus accrue du virus, en partie parce qu'on allège chaque fois un peu plus le protocole, au point où l'on en arrive à adopter des processus ineptes et contre-productifs dans une espèce de logique de fuite en avant.